Qui fabriquera les iPhone 18 destinés aux américains ?
Une stratégie ambitieuse qui pose question.
Si vous n’étiez pas au courant, l’iPhone 16 a marqué un tournant dans la stratégie de production des iPhone. Pour la première fois en effet, le nouvel iPhone était fabriqué dans trois pays différents dès sa sortie : en Chine, en Inde et au Brésil.
Si on regarde du côté de l’iPhone 15, ils étaient tous made in China lors du lancement en septembre 2023, avec quelques unités produites en Inde. L’iPhone 15 made in Brésil, lui, a rejoint le marché mondial en mars 2024. Il a fallu attendre 8 mois après la sortie pour que les usines brésiliennes soient opérationnelles. Ce choix s’inscrit déjà dans la volonté de la firme de diversifier sa production au-delà de la Chine.
Cette stratégie prend aujourd’hui une nouvelle ampleur, notamment depuis les dernières mesures de Donald Trump concernant les droits de douane qui impactent directement les produits fabriqués en Chine.
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Avec des taxes pouvant atteindre 145 % sur les produits chinois importés aux États-Unis, Apple cherche activement des solutions alternatives pour éviter une hausse spectaculaire des prix de ses iPhone sur le marché américain.
Un objectif ambitieux pour l’Inde
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Selon un rapport du Financial Times, Apple prévoit d’accélérer considérablement la production d’iPhone en Inde. L’objectif serait même d’y assembler la quasi-totalité des iPhone 18 destinés au marché américain d’ici fin 2026. Ce changement radical marquerait un tournant historique dans la stratégie de production d’Apple.
Actuellement, l’Inde produit environ 40 millions d’iPhone par an, ce qui représente moins de 20% de la production mondiale. Pour atteindre son objectif, Apple devrait augmenter sa capacité de production indienne d’au moins 25 millions d’unités par an, un défi colossal qui soulève des doutes chez de nombreux analystes.
Des obstacles majeurs à surmonter
Plusieurs éléments pourraient compromettre cette ambition. Les différences dans les lois du travail entre l’Inde et la Chine constituent un premier frein majeur. Alors que les usines chinoises fonctionnent avec deux équipes de 12 heures, la législation indienne impose de son côté trois équipes de 8 heures, ce qui nécessite davantage de personnel.
D’autres obstacles incluent la difficulté d’obtenir des visas de travail pour les experts étrangers, ainsi que les tentatives du gouvernement chinois de dissuader les entreprises comme Foxconn de délocaliser leur production. Sans oublier les problèmes techniques, comme la barrière de la langue sur certains équipements dont les menus sont uniquement en chinois.
La qualité des composants et les retards dans l’expédition des équipements de fabrication vers l’Inde posent également des défis considérables. Malgré ces obstacles, cette stratégie pourrait devenir incontournable pour Apple face aux nouvelles politiques commerciales initiées par l’administration de Donald Trump. Tim Cook doit d’ailleurs désormais s’expliquer devant le Sénat par rapport aux faveurs qu’Apple a obtenues du gouvernement américain.