Suivez-nous

iPhon.fr

Des opérateurs pourraient avoir triché pour gagner des places au classement de l’ARCEP (qualité du réseau)

Les opérateurs mobiles jouent-ils à cache-cache avec l’ARCEP ?

iPhon.fr

Publié le

 

Par

© Unsplash / Dena Skulskaya

La publication du rapport annuel de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP) sur la qualité des réseaux mobiles se fait attendre. Celui-ci est légèrement en retard : initialement prévu pour octobre 2024, ce document de référence qui analyse la performance des quatre opérateurs nationaux (SFR, Orange, Bouygues Telecom et Free Mobile) demeure dans les tiroirs du régulateur.

Une situation plutôt inhabituelle, l’ARCEP étant plutôt régulière pour le publier. Une hypothèse que l’on pourrait formuler : le déploiement massif de la 5G est en cours sur le territoire et l’intensification de la concurrence sur les performances réseau s’accélère. Cette union de facteurs aurait pu complexifier les mesures de qualité de service. Notons bien qu’il s’agit là que d’une simple extrapolation à partir du contexte actuelle, et qu’il est possible que la 5G ne soit absolument pas reliée à ce problème.

Des anomalies suspectes dans la performance des opérateurs

Les données collectées par l’organisme indépendant mandaté par l’ARCEP ont mis en lumière des disparités inhabituelles entre les zones urbaines denses et les territoires intermédiaires, ces zones géographiques qui se situent entre les zones urbaines denses et les zones rurales.

Si les variations de débit entre ces zones constituent un phénomène connu, l’architecture des réseaux 5G, avec ses capacités de découpage réseau et ses mécanismes d’optimisation dynamique, complique considérablement l’évaluation objective des performances.

Laure de la Raudière, présidente de l’ARCEP, pointe du doigt la possibilité que certains « paramètres techniques spécifiques, équipements ou fonctionnalités susceptibles d’affecter les résultats des mesures de la qualité des services mobiles » aient été employés de manière sélective.

Ce classement annuel, reposant sur l’analyse de 278 critères techniques distincts, n’est pas simplement un exercice réglementaire : il constitue un levier commercial de premier plan pour les opérateurs, confrontés à des investissements colossaux destinés à améliorer leurs infrastructures. Il influence directement l’image de marque et la compétitivité de chacun. Cette situation intervient alors que les opérateurs font face à un double défi : maintenir des tarifs compétitifs tout en finançant le déploiement de la 5G et la densification de leurs réseaux. Tricher peut être une idée assez alléchante dans un contexte tel que celui-ci, même si le risque est grand.

L’ARCEP, forte de ses prérogatives étendues, peut désormais exiger l’accès à l’ensemble de la documentation technique des opérateurs, de leurs sous-traitants et des équipementiers. Cette investigation pourrait aboutir à une refonte des protocoles de mesure pour les adapter aux spécificités des réseaux de nouvelle génération.

À ce stade, aucun opérateur n’est spécifiquement mis en cause. L’ARCEP poursuit actuellement son travail de vérification technique pour déterminer si les anomalies détectées résultent d’un dysfonctionnement technique ou d’une action délibérée. Il faudra encore patienter quelques semaines pour savoir s’il y a eu duperie ou non.

  • L’ARCEP a détecté des écarts de performance inhabituels entre les zones urbaines et les territoires intermédiaires sur les réseaux mobiles.
  • L’architecture de la 5G aurait pu compliquer l’évaluation objective des débits et de la qualité du service.
  • L’enquête se poursuit et les résultats arriveront dans les prochaines semaines.
Cliquez pour commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *