—Mac OS X Tiger tire sa révérence —
Un certain vendredi 28 avril 2005 à 18 h, en guise de fonds baptismaux, il trouvait les 105 Apple Stores d’alors pour soutenir la célébration de son avènement jusqu’à l’heure avancée de minuit, ainsi que le réseau des revendeurs dans le monde entier, des passionnés et des impatients en files bigarrées, des jeunes nouvellement épris, des anciens dévots, des reconvertis, des familles…
Comme une traînée de poudre à la surface de la planète, les boutiques ouvraient leurs portes et la première danse du Tigre, nouvel héritier d’une lignée racée de systèmes d’exploitation aux noms de félins sortis par Apple : Mac OS X 10.4 Tiger, après Puma, Jaguar et Panther, allait dès lors montrer ses griffes.
Des mois d’attente emplis d’impatience, des mois de rumeurs, d’indiscrétions émergeant de part et d’autre sur internet, de copies d’écrans dévoilées et retirées sous la pression des services juridiques d’Apple, la compagnie de Cupertino, Californie, soucieuse de n’en distiller savamment qu’avec son art consommé du suspens les capacités… Spotlight et la recherche intégrale des fichiers surpassant l’antique Sherlock, Dashboard et l’irruption de ses widgets dont on ne saura plus, par la suite, se passer, 200 nouveautés annoncées par Apple – dont certaines tenant davantage de l’amélioration par rapport son prédécesseur…
Mais oui, assurément, ce Tigre bondissant hors de sa boîte aura tourné bien des têtes, obnubilé les analystes – qu’on soupçonne de travailler sous Windows et de n’y rien piper, ébranlé des convictions dans le camp massif et hégémonique des accrochés à Windows, livré des coups de boutoir supplémentaires dans le ventre de la concurrence, fait renaître et ravivé les espérances des fans, converti des adeptes au-delà encore de la tribu des férus des machines frappées d’une pomme…
Tiger, où l’assurance d’une force tranquille à la fiabilité accrue, Tiger plus efficace que Panther, plus rapide, Tiger comme un aboutissement marquant pour Mac OS X, une empreinte à la face du monde numérique et du développement logiciel qui laissera pantois Microsoft, empêtré dans son Longhorn, bovidé obèse vautré dans les pailles des laboratoires de Redmond… Bouh les cornes… Tiger, et déjà un tournant décisif dans la reconquête du devant de la scène, Tiger tellement bon qu’il est disséqué par les hackers, qu’on lui cherche des poux, qu’on veut le faire plier, lui faire mettre genoux à terre, l’infecter même parfois… Eh non, la bête se tire de ces chausses trappes, se tire des embûches avec dignité, indemne. Tiger même traqué conserve son mordant.
Vous avez aimé Tiger sur votre Mac, contemporain de sa sortie ? Gardez-le dans sa tanière préférée, il vous procurera encore tout le plaisir d’un système d’exploitation mûri et abouti, qui tire le meilleur parti des Mac qui l’ont vu naître… Tiger, on ne l’enterra pas demain, mais juste après-demain.
