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Apple pris en défaut sur l’iPhone

Boro

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Apple prise en flagrant délit de double langage ? Le californien semble en tous les cas avoir manqué avec l’iPhone vient en effet d’être épinglé par Greenpeace en raison de la présence de subtances dangereuses parmi ses composants.

Désossé par le laboratoire de l’organisation, celui-ci présenterait des retardateurs de flamme bromés dans la moitié des 18 composants extraits du téléphone, avec le “pompon” remporté par l’antenne et du bromine à hauteur de 10% du poids total de celle-ci. Or il s’agit pourtant de la dernière génération de circuits imprimés utilisés par l’industrie, dite “ flexi-rigide ”.

Pire, le PVC utilisé pour le fameux plastique blanc des écouteurs contiendrait un taux de phtalates trop élevé pour pouvoir être utilisé dans les jouets vendus en Europe ou aux États-Unis. C’est ce taux qui aurait décidé The Center for Environnemental Healh, une organisation de défense de l’environnement californienne qui avait déjà pris à parti Apple en 2005 à l’occasion de sa réunion des actionnaires à entreprendre une action en justice à l’encontre du constructeur… en préalable à des négociations. Le but ? Obtenir de La Pomme qu’elle appose un message d’avertissement sur son produit, en attendant bien entendu que celle-ci-ci abandonne le PVC pour isoler le câble de ses écouteurs comme c’est déjà le cas du finlandais Nokia.
Pour faire bon poids, on trouverait également de la [dichlore] dans ces mêmes écouteurs et jusque dans la puce-mémoire. Enfin la batterie du téléphone serait sertie et collée, ce qui empêcherait son remplacement par l’utilisateur : on retrouve-là l’un des griefs faits à l’iPod en 2005 par le collectif Computer Take Back Campaign, et qui avait conduit à la mise en place d’un programme d’échange et de replacement.

Pour Zeina Alhajj la chargée de communication GreenPeace Worldwide pour la campagne anti-toxiques contactée par MacPlus, si la publication de l’étude a pris 3 mois 1/2 c’est qu’il était nécessaire de vérifier les résultats avec le laboratoire, ce qui prend du temps par définition. L’ONG se montre d’ailleurs beaucoup plus en retrait à cette occasion que dans ses communications précédentes, ce qui donne cette fois davantage de portée à son message. Yannick Vicaire qui suit également le dossier à l’international remarquant dans le communiqué de presse français que « Steve Jobs a manqué l’appel pour faire, avec l’iPhone, ses premiers pas vers des produits Apple plus verts (…) Apple ne semble pas donner les gages attendus d’un leadership environnemental dans l’industrie électronique alors que ses concurrents comme Nokia vendent déjà des portables exempts de PVC ».

De son côté, Apple s’est contentée de faire valoir auprès de Macworld que l’iPhone satisfaisait aux critères de la directive RoHS, et que l’objectif d’élimination du PVC et des retardateurs de flamme bromés qu’elle s’était elle-même fixé restait programmé à la fin 2008. A contrario, Steve Jobs avait assez spectaculairement renvoyé GreenPeace dans ses cordes après la publication de son propre manifeste, l’an passé lors de la réunion annuelle de ses actionnaires (voir la chronique du 11 mai 2007)

Reste que, même si on a bien vu à plusieurs reprises qu’Apple devait faire face à un timing particulièrement serré si elle voulait réussir le lancement mondial de l’iPhone, le californien n’en a pas moins manqué une occasion de marquer des points sur ses concurrents en matière de développement et de conception industrielle responsable. Il est en effet probable que Nokia ne disposera pas d’écrans tactiles sur ses modèles avant le printemps : c’est par là et par l’interface que le Nokia N95, présenté de longue date par la presse comme le premier “iPhone killer ” destiné à défier le nouveau prodige d’Apple pêche principalement, pour un prix annoncé comme équivalent. Quant au fameux HTC touch, il porte le fardeau de son système ‘exploitation et ne devrait pas être disponible en quantités suffisantes pour contrecarrer la tête de pont de la première génération d’iPhones.

Apple fait donc une fois encore la course technologique en tête, tout en se laissant prendre une nouvelle fois au mot vis à vis de sa bonne volonté environnementale… Une preuve supplémentaire de ce que la lente évolution vers une modèle de développement responsable et durable entamée voici plus de trente ans – et prise en compte par Apple dès son origine – ne se décrète pas.

Personne n’était disponible chez Apple France pour commenter le communiqué de Greenpeace

Greenpeace
MacWorld
Le NokiaN95 chezvZDNet

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