2006 : voyage à travers la musique libre
L’année 2005 s’est achevée sur le fameux débat DADVSI qui a donné lieu à une très grosse pétition sur le Web. Le projet de loi controversé aura au moins eu le mérite de rappeler à tous l’existence des logiciels libres et de mettre sous le feu des projecteurs la musique dite libre. Petit bilan, et propositions d’écoute…
L’année 2005 s’est achevée sur le fameux débat DADVSI qui a donné lieu à une très grosse pétition sur le Web. Le projet de loi controversé aura au moins eu le mérite de rappeler à tous l’existence des logiciels libres et de mettre sous le feu des projecteurs la musique dite libre.
Le site Jamendo a d’ailleurs pleinement surfé sur la vague en étant l’objet en février d’un court reportage au JT de 20 h. d’une chaîne pourtant championne dans la promotion des produits dérivés. Cette publicité pour Jamendo est amplement méritée car cette plateforme est, à l’instar de Musique-Libre.org, la déclinaison d’une très bonne idée qui remonte à 1994 : la philosophie de la musique libre dont l’un des promoteurs initiaux est Ram Samudrala. Pour comprendre cette philosophie, la lecture du premier article du texte fondamental de Ram est suffisant : « C’est un système de diffusion de la musique anarchique, mais high tech, reposant sur l’idée que la création, la reproduction et la distribution musicales doivent être des activités aussi libres que le fait de respirer, de cueillir un brin d’herbe ou de se prélasser au soleil ». Depuis ces premiers écrits, avec le développement du net, l’anarchie s’est fortement structurée. De plus en plus d’artistes indépendants possèdent leur propre site ou leur blog voire les deux. Mais ce n’est pas suffisant. Ces artistes étant fortement ignorés par les médias traditionnels, l’effort de promotion doit tirer profit du maximum d’astuces, dont les nouvelles technologies. On peut utiliser bien sûr la voie du collectif comme Revolution Sound Records par exemple qui possède en son sein quelques fleurons de la musique libre tels Lonah ou Piège à Rêves. Mais la présence de son album sur Musique-Libre ou Jamendo est devenu un incontournable pour les artistes qui veulent tirer partie au mieux du Web. Jamendo totalise maintenant près de 12000 membres actifs et 8 TeraBytes de téléchargements par BitTorrent.
Le chaînon manquant dans la promotion de l’artiste indépendant du XXIème siècle c’est le Buzz. Qui dit buzz, dit buzzer. Le premier à avoir compris cela est Ignazio Lo Faro qui est l’initiateur du site BnFlower.
Le principe du site est de mettre en présence les artistes avec les amateurs de musiques qui feront ensuite de la prescription par leur propre maîtrise des outils « high tech ». Cette promotion étant crédibilisée par le fait qu’ils ne le feront que pour les musiciens qu’ils apprécient. Les artistes sont repérables sur le site en tant que flowers et les prescripteurs en tant que bees. Les artistes anglo-saxons ont également bien compris l’intérêt du buzz sur l’internet. Le groupe Arctic Monkeys a d’abord mis ses morceaux à disposition sur la toile avant de véritablement s’imposer comme révélation de l’année 2005. Côté francophone, il y a plusieurs courants sur l’esprit du libre. Certains sont rentrés dans la même démarche qu’Arctic Monkeys, le groupe Myassa en est un bon exemple. D’autres prônent un libre moins conjoncturel. C’est le cas d’Ehma, la référence belge de la copyleft attitude ou de Godon en France.
Pour ma part, je suis convaincu que ces courants peuvent coexister pour l’intérêt de cette musique libre et des amateurs éclairés de musique. Je suis un membre de la première heure de la plateforme BnFlower sur laquelle je suis devenu une bee très active. Mon activité de bee sera tout bénéfice pour les internautes d’iTrafik qui ont des goûts musicaux proches des miens (ils sont très éclectiques). En effet, pendant l’année passée, les plateformes libres ont vu leur catalogue d’artistes exploser. Le nombre d’albums enregistrés sur Jamendo atteint maintenant le nombre de 600 ce qui correspond à 400 heures de musique. Il devient dès lors très difficile et très long de faire un tri dans cet imposant trésor musical car, hélas, tout n’est pas du même niveau. C’est pourtant ce que je vais essayer de faire pour vous : présenter, comme Moreman, de manière périodique les albums du libre qui auront attiré mon attention. Ces albums une fois chargés sur vos iPod donneront à celui-ci un caractère très original comme l’est déjà la radioblog de l’humaniste, 100% artistes indépendants. Et ainsi vous serez les premiers à diffuser certaines « stars » de demain.
(La première illustration est de LL De Mars, la seconde de Bee_Kloobik)