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Internet Explorer 5 : la claque !

Calmusac

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Pendant des années, j’ai réussi à éviter d’avoir un logiciel Microsoft sur ma machine. Souvent à raison. Aujourd’hui, mea culpa, j’ai installé Explorer 5… et je m’en sers !

Petit mot en guise d’introduction
Chers vous, qui nous lisez, j’ai un aveu à vous faire. Vous connaissez ma motivation, du moins celle qui me pousse depuis des années à modérer l’ardeur de certains pour la firme de Redmond (aujourd’hui j’ai moins de mal, puisque c’est à la mode). Pour être tout-à-fait complet autant que précis, je n’ai eu, depuis plus de trois ans, aucun logiciel Microsoft sur mon Mac. Jusqu’à ce jour. Pendant ces années j’ai pu expérimenter pas mal d’alternatives qui se sont révélées fiables et efficaces pour la plupart, même s’il a fallu faire l’effort d’aller les dénicher. Ce faisant, se sont découverts ci et là des trésors qu’il aurait été dommage de négliger plus longtemps.
Pourtant oui, aujourd’hui j’ai installé Explorer sur mon Mac. Mieux même, je l’ai gardé. Et je m’en sers.

Je ne sais pas trop ce que prépare la concurrence directe. Depuis un moment, force est de reconnaître que les améliorations de Communicator tiennent plus de la presence_release que d’un réel apport de nouveauté (j’ai la faiblesse de ne pas considérer l’ajout d’un bouton "Shop" comme une amélioration substantielle d’un produit). De fait, trimballant toujours son concept tout-en-un, la solution Internet de Netscape persiste et signe dans la mode de l’usine à gaz. Qu’il est dommage que l’évolution du Navigator seul ne suive pas ! Et pendant ce temps, en face oserai-je dire, Redmond besogne. Et, pour changer, Redmond besogne bien.

Installation

D’abord et d’une, l’installation. Poursuivant dans le principe des logiciels auto-installant, façon Office, IE5 opère, lui, tout en transparence. Un glisser-déposer du dossier sur votre disque dur, un double-clic, et voici la bête qui prend place au moyen d’un processus très rapide (il s’agit de bibliothèques copiées aux endroits idoines). Autant cette façon de faire m’exaspérait avec Office justement, puisque relançant à chaque fois l’installation de tout le bazar au lieu du composant qui, aléas des humeurs siliconées, avait disparu, autant ici tout semble se jouer sur du velours. Les sceptiques pourront comparer les dossiers respectifs de Communicator et d’Explorer après une installation de base…

Dur. Redmond aurait donc compris la simplicité du Mac ?

Etonnante vélocité
Ensuite de quoi, lâchons-nous et lançons le butineur. Il suffit de se balader quelques minutes sur quelques sites, et d’un peu de bonne foi, pour se rendre compte de l’étonnante vélocité d’IE. La gestion de la cache est définitivement meilleure que celle de son concurrent direct. Ici l’affichage des pages par retour est immédiat, les recadrages de taille de fenêtre le sont tout autant. Et surtout, l’interprétation du code est d’une fidélité qui m’a, elle aussi, étonné. Rien que pour ça, j’étais prêt à faire cohabiter mes deux butineurs.
Et puis je me suis laissé aller à tâter un peu de l’interface.

Interfaçons-nous gaiement

Je passerai rapidement sur les onglets verticaux de la gauche, qui n’ont somme toute rien de bien nouveau. On y trouve les favoris, l’historique, la fonction de recherche, le scrapbook et le Page Holder, dans lequel vous pouvez glisser une page de liens pour surfer sans la perdre de vue. Si je persiste à trouver que les onglets déployés prennent trop de place, c’est un peu histoire de critiquer pour la forme. La gestion de l’historique d’IE5 est nickel, rien de neuf de ce côté là. Les favoris s’organisent également très facilement. Notez que la barre de raccourcis personnalisés peut s’organiser en dossiers, rendant la navigation encore plus aisée. La fonction de recherche a ses bons côtés, mais là, pardon du peu, avant d’arriver à la cheville de Sherlock, il y a encore du chemin à faire. D’ailleurs, puisqu’on en parle, une intégration des plug-ins Sherlock dans cet onglet serait sans doute une bonne idée.

Enfin, le scrapbook (qui vous permet de conserver et de consulter des pages en cache) et le Page Holder sont des fonctions qui trouveront certainement leur utilité chez celles et ceux qui, respectivement, manquent de bande passante, et n’aiment pas ouvrir quarante huit mille pages de leur butineur pour ne pas perdre dans leur navigation celle d’où ils sont partis.

le scrapbook

Poursuivons notre petite exploration par la personnalisation de l’interface.

C’est MON Explorer

Ce côté là est particulièrement bien vu. Aqua et l’iMac aidant, il faut désormais pouvoir décliner un même produit en plusieurs couleurs, avec si possible effets de translucidité. Force est d’avouer qu’IE5 sait faire. Un simple menu contextuel permet d’accéder à l’aide et de changer la couleur des icônes suivant nos goûts préférés.

Par ailleurs, si vous êtes un fan de l’efficacité à tout crin, n’aimez donc pas les images qui font joli, et consultez MacPlus en mode spartiate, vous pouvez choisir de n’afficher que les textes. Les adeptes des choix contraires peuvent, dans le même ordre d’idée, n’avoir que les images.

Et cerise ultime, vous pouvez concevoir vous-mêmes votre barre de navigation via le même menu contextuel. Finies les barres à rallonge pleines de choix qui ne vous concernent pas forcément, et sur lesquels vous ne risquez donc plus de cliquer par mégarde (exemple de la fenêtre de paramétrage des barres). Mais le grand bonheur réside, pour l’internaute féru d’espace utile (c’est-à-dire de place effectivement utilisable et utilisée dans une fenêtre), dans la fonction de masque de cette barre de navigation. Un clic, un seul, et toutes les fonctions dont vous pourriez avoir encore besoin vont se planquer dans la barre verticale de gauche, pas plus large que les onglets, laissant le champ entier pour afficher la page que l’on consulte ! Grand bonheur, je vous le dis. L’impression d’air et d’espace est bien au rendez-vous. Démonstration :

On respire !

Facilités de navigation

Finissons-en avec la navigation, et intéressons-nous au champ d’adresse URL. Là encore, il faut admettre que Redmond a su tirer les enseignements des imperfections passées (qu’elles aient été siennes ou soit encore celles des autres). Les URLs sont complétées automatiquement mais, car il y a un mais, au lieu de vous balancer au petit bonheur la première qui lui passe par le silicium, le programme vous propose un choix parmi celles qu’il a en mémoire, commençant par ce que vous avez tapé. Ce qui évite donc de valider d’un retour chariot une URL de quatre kilomètres qui n’a de bon que son début, vous obligeant de fait ensuite à supprimer la partie qui est en trop (suivez mon regard…).

Par ailleurs, là encore l’accès aux favoris par dossier dans la barre est un gain de temps, et propose une qualité de classement, appréciable.

La barre perso peut s’organiser en dossiers

L’esprit Mac
On sent bien que, cette fois-ci, énormément de détails ont été pensés, et bien pensés. L’esprit Mac, relativement indéfinissable, volatile, et pourtant bien réel, est ici très présent. Outre le look reprenant les transparences d’Aqua, les dessins définitivement pommés et le caractère intuitif des commandes, une des énormes qualités de ce logiciel, pour l’utilisateur de Mac, est la faculté de glisser-déposer à peu près n’importe quoi n’importe où. Drag&drop à tous les étages ! Des exemples ? La configuration de la barre des menus, l’arrangement des favoris dans les dossiers ou la barre personnalisée, et plus généralement le placement d’un item par rapport à un autre. Vous pouvez même choisir, via les préférences, si le document que vous glissez sur la fenêtre d’IE5 doit s’ouvrir dedans, ou si le logiciel doit lancer l’application correspondante. Et si les versions précédentes nous avaient déjà accoutumés à poser une URL sur le bureau simplement en y faisant glisser le contenu du champ "Adresse", cette fois-ci c’est carrément tout le texte sélectionné dans la page visualisée qui se retrouve dans un fichier au format SimpleText !* Définitivement indispensable dès la première utilisation.

Enfin je ternirai quand même tout ça en soulignant un petit point noir : la configuration par défaut des réglages. Si vous la gardez, attendez-vous à voir s’afficher les caractères en taille 16, et à voir les zones de liens entourées d’une espèce de sale trait pas beau, reprenant la couleur choisie pour le reste du butineur, à chaque fois qu’on clique dessus pour suivre le lien qu’elles représentent. C’est très très laid, et surtout tout-à-fait dommage. Voire incompréhensible. Heureusement, ça se règle. Donc n’hésitez pas à faire un tour dans les Préférences du logiciel. Non seulement c’est indispensable, mais en plus on se prend vite au jeu de configurer pour soi tout ce qui peut l’être.

C’est bien la peine de faire un design en transparence… 🙁

Conclusion
En somme donc, je vous l’avoue, pour la première fois en trois ans je suis impressionné par un produit Microsoft. C’est sans doute pour ça que j’ai tenu à écrire moi-même ces quelques lignes pour vous le présenter. Avec IE5 Mac, Microsoft vient de frapper, à ce qu’il me semble, un grand coup sur la tête de son concurrent direct, ainsi que d’autres programmes challenger qui se basaient sur la rapidité et l’intuition. Ce programme là est diablement véloce, extrêmement personnalisable, et franchement intuitif. La conclusion sera positive : on est accroc en deux heures. Si l’émulation pouvait toujours conduire à des progrès de cet ordre, nous autres utilisateurs de fin de chaîne (End-user…) serions rapidement comblés. Gageons pour le moment que la concurrence saura tirer les enseignements qui s’imposent parce que, depuis ce jour, c’est à elle de le faire. Le leader historique vient d’en prendre un coup dans l’aile.

*(merci Florian, au passage, pour m’avoir indiqué cette dernière fonction que je n’avais pas même remarquée).