Palm Treo 680
Palm a essayé de se remettre en selle en proposant de nouveaux modèles « phares » pour le Vieux Continent, avec le Treo 680 fonctionnant sous Palm OS…
… et le Treo 750 sous Windows Mobile dans sa version 5. Le premier ne proposant qu’une connexion EDGE, alors que le second se voyait doté de la connexion plus rapide UMTS (ou 3G). Ces deux modèles sont donc les seules nouveautés en Europe pour le moment, alors que les U.S.A se voient gratifié du tout dernier Treo 755p…compatible 3G « USA » et fonctionnant sous Palm OS. Que valent ces deux Palm Treo censés incarner une alternative sérieuse aux BlackBerry, Smartphones sous Windows Mobile et autres produits sous Symbian ?
Palm Treo 680
Il s’agit d’un appareil d’entrée de gamme, sorti dans le courant du mois de décembre 2006 pour remplacer dans l’urgence le modèle Treo 650 composé de matériaux toxiques au vu de la législation européenne. Palm a voulu offrir à ses clients un PDA communicant sous Palm OS (version Garnet 5.4.9), à un tarif abordable. Le Palm 750 (version haut de gamme) tourne sous Windows Mobile 5 quant à lui et propose la 3G, cela ayant créé d’ailleurs un « scandale » pour les puristes lors de l’annonce d’une telle ignominie. Le Treo 680, quant à lui, continue d’être fidèle au système d’exploitation historique du constructeur racheté par ACCESS entre-temps (entreprise japonaise).
Le coffret se compose donc du terminal, de la batterie, d’un casque audio version « mono » (une seule oreillette…), des câbles nécessaires (prise USB et prise d’alimentation) et de la suite logicielle (très riche) vous permettant de faire communiquer le Palm avec le Mac. Notons toutefois, que le Palm Treo 680 peut être synchronisé via iSync suite à une modification logicielle. Pratique pour synchroniser son carnet d’adresses sous OS X.
La mise en route ne nécessite aucune compétence particulière, tout se fait rapidement sans aucune difficulté. Remarque intéressante : ne cherchez pas de bouton ON/OFF classique, le Treo se gère différemment. Vous pouvez éteindre le téléphone, mais pas le smartphone qui sera toujours accessible (agenda, documents, musique, etc.) ou bien juste l’écran mais conserver la fonction téléphone active. Un peu déroutant au début, mais cela s’avère fort pratique pour une gestion optimisée de la batterie et surtout, pour déconnecter aussi souvent que vous le désirez, du monde de la communication sans pour autant vous priver des fonctions puissantes bureautiques du Treo.
Au quotidien
Nous avons un appareil de très bonne facture, qui tient bien en main et qui est robuste c’est le mois que l’on puisse dire ! le revers de la médaille ce sont ses dimensions un peu trop imposantes encore, et un poids qui n’est pas très plume. Mais c’est aussi pour ces mêmes raisons que le Treo tient bien en main… Son écran lumineux est de très bonne qualité et les informations basiques se trouvent immédiatement disponibles. Le Treo est entièrement « pilotable » à la main, au clavier ou via le stylet. C’est au choix !
Le système, l’appareil photo, l’écran, la suite bureautique
Au niveau de la simplicité d’utilisation, c’est un fait incontestable. Le système Palm OS nous fait furieusement penser à Mac OS 7 : stable, simple et convivial. Cependant, on ne peut se demander pourquoi Palm ne s’est pas attaché à le faire évoluer au niveau graphique ainsi qu’au niveau de certaines fonctionnalités aujourd’hui devenues un standard dans la téléphonie mobile.
L’appareil photographique est une « catastrophe », la qualité des clichés est plus que médiocre, elle est scandaleuse. Le capteur est un « vieux machin » VGA qui ne vous permet de prendre des photos qu’avec une résolution maximale de 640 x 480 pixels. De plus, il n’y a pas de flash et les clichés que vous allez prendre pourront être moyens dans des conditions optimales : dehors, grand soleil, l’objet photographié parfaitement immobile, et surtout pas trop éloigné du capteur. Bref, une très grosse erreur commerciale.
L’atout de cet appareil c’est sa capacité à vous permettre de travailler vos documents Office sur votre Palm. Grâce à l’application intégrée Documents To Go, vous serez en mesure de recevoir, lire, modifier, et renvoyer des fichiers Word ou Excel.
Alors, même si l’écran est petit, l’affichage optimisé permet de s’affranchir de ces contraintes visuelles logiques, et de pouvoir travailler ses documents. Ce que ne permettra pas l’iPhone par exemple ou le BlackBerry pour le moment. Vous pourrez de la même manière corriger une feuille Excel. Vos modifications, y compris les changements de formatage, sont conservées lorsque vous synchronisez la feuille de calcul sur votre ordinateur. L’agenda est un outil de qualité lui aussi, il est simple à prendre en main et pratique au quotidien.
Autonomie,, écran tactile, et autres
L’autonomie est correcte, sans plus, pour une utilisation relativement intensive : 32 heures avant une recharge complète, en éteignant le téléphone la nuit. La batterie fournie est de 1200 mAh, sous-dimensionnée pour des gros consommateurs de mails et de téléphonie.
Si vous commencez à utiliser le Palm de façon intense, c’est-à-dire pour écouter vos morceaux de musique favoris, surfer sur le réseau Internet, recevoir vos courriels toutes les heures ; votre Palm ne va durer que 16 heures… Mais il faut préciser que nous n’avons pas cessé de l’utiliser, le Palm était d’ailleurs un peu chaud à la fin de la journée.
L’autonomie reste donc correcte pour une utilisation classique comme indiqué ci-dessus, mais devient médiocre dès que l’on abuse du Palm et de ses fonctionnalités multiples.
Le logiciel de courrier intégré, VersaMail, est vraiment agréable et fonctionnel pour classer, déplacer, gérer ses nombreux mails. La synchronisation avec le Mac est d’une logique implacable via l’application fournie par le constructeur (Palm Desktop). C’est LA différence avec le modèle sous Windows Mobile qui ne parle aucune langue commune avec un Mac.
Le surf est agréable (affichage optimisé pour écran Palm) sans plus, mais Blazer (le navigateur maison) se révèle un peu lent sur les sites complexes dès que l’on sort du portail de l’opérateur ou des sites avec CSS dédiées au mobile. La déconnexion du réseau (pour éviter de payer sans faire attention) oblige l’utilisateur à se rendre dans les Préférences pour activer le bouton idoine. Le fait de quitter Blazer ne permet pas de se déconnecter automatiquement du réseau, c’est dommage et cela devient vite pénible. Le Treo 750 permet lui, grâce à la touche « magique » OK en façade, de pallier à cette carence de Palm OS.
Le son est bon, même dans un environnement bruyant extérieur. Vous aurez la possibilité de mettre en place des conférences audio à plusieurs facilement, d’activer le haut-parleur, de prendre des notes, bref de faire plein de chose pendant que vous parlez avec vos interlocuteurs.
L’écran est tactile, vous pourrez l’actionner via vos doigts, ou bien à l’aide d’un stylet qui se glisse derrière le mobile lorsque vous ne l’utiliserez pas. C’est agréable, rapide, et l’on a tendance à dégainer le stylet un peu tout le temps pour la moindre action avec son mobile !
Par contre, ce Treo ne vous permet pas réellement de le personnaliser à votre façon : sonneries, fond d’écran, etc. Par exemple vous ne pourrez pas utiliser des morceaux de musique importés comme sonneries par défaut, à moins d’aller acheter un logiciel tiers. Car un des avantages de la solution Palm OS, c’est de vous ouvrir les portes d’une logithèque énorme couvrant presque tous vos besoins professionnels ou personnels. Mais le revers de la médaille, c’est que votre Palm « standard » ne vous permettra pas ce genre de personnalisation. De même, pour les fonds d’écran, vous ne pourrez pas couvrir la totalité de la surface d’affichage. Une limitation inhérente au système mais frustrante pour qui aime changer de papiers peints régulièrement. Sous Windows Mobile 5 l’utilisateur a un peu plus de liberté pour personnaliser son terminal (sonneries personnelles importées, papiers peints 100%, etc.).
Conclusion
Le modèle Treo 680, est en tout cas un formidable assistant personnel doté de fonctions multimédia assez médicores. Palm OS est robuste, convivial et très simple d’emploi. Mais il pêche par un manque d’évolution, un appareil photographique numérique de très mauvaise qualité. Le Treo 680 intègre un capteur ridicule produisant des clichés de mauvaise qualité et présente une autonomie réduite si l’on utilise le terminal de façon intense au quotidien. Ce sont les deux points noirs de ce modèle.
Pour séduire le grand public, et remonter la pente, Palm va devoir faire quelques efforts supplémentaires, car face à la concurrence actuelle, ces deux modèles testés ne risquent pas de séduire grand monde hormis les aficionados historiques ou les curieux; au vu de leur tarif de vente respectif : 429 € pour le Treo 680 et 629 € pour le Treo 750 sur le Palm Store. C’est dommage, car Palm reste encore pour le moment un poids lourd du secteur, mais qui est en pleine convalescence… à l’image de l’autonomie de ses mobiles plus que moyenne, ce qui est impardonnable de nos jours.
Pour
– la qualité de fabrication
– l’écoute téléphonique
– l’agenda, les fonctions bureautiques
– le design, la prise en main
– la simplicité de Palm OS, la vitesse d’exécution
– possibilité de modifier ses documents (PDF, Word, etc.)
Contre
– l’appareil photo plus que médiocre (assez scandaleux d’ailleurs…)
– personnalisation limitée du terminal (photos, sonneries, ect.)
– l’autonomie « ridicule » si utilisation très intensive
– le côté « veillot » de Palm OS Garnet
– pas de 3G (ce n’est pas réellement rédhibitoire)
– pas de WiFi