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Prospective

Sauvegarder ses données !

Tout utilisateur d’ordinateur s’est entendu dire, un jour où l’autre, qu’il « faut sauvegarder ses données ». Pour autant, le pourcentage de la population informatisée qui s’acquitte de cette tâche est tellement ridicule qu’en regard, ceux qui le font sont proportionnellement aussi nombreux que les utilisateurs de Mac dans le monde… sinon d’Amstrad.

Calmusac

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« Waterloo, Waterloo, Waterloo… morne plaine » [[In Victor HUGO (1802-1885: Châtiments).]], tel est souvent l’état de désolation, une fois la colère bue, dans lequel entre l’utilisateur lorsqu’il s’aperçoit de la perte de ses données.

Tout utilisateur d’ordinateur s’est entendu dire, un jour où l’autre, qu’il « faut sauvegarder ses données ». Pour autant, le pourcentage de la population informatisée qui s’acquitte de cette tâche est tellement ridicule qu’en regard, ceux qui le font sont proportionnellement aussi nombreux que les utilisateurs de Mac dans le monde… sinon d’Amstrad. De quoi s’agit-il, au fond ? La sauvegarde consiste à copier sur un second support (disque, cassette…), suivant un principe de précaution élémentaire, des fichiers, dans l’hypothèse où le support original faillirait. Cette opération ne prend tout son sens évidemment qu’à partir du moment où elle est régulière. Il faut impérativement cesser de penser que l’ordinateur d’aujourd’hui est infaillible et que les disques qui flambent ça n’arrivent qu’aux autres. La plupart des entreprises effectuent d’ailleurs leurs sauvegardes en double, et rangent la troisième copie dans un lieu physique différent de la deuxième. Car il n’y a pas que l’ordinateur qui peut prendre feu. Mais faisons foin de tout alarmisme outrancier, intéressons-nous au mot, et à la chose [[D’apèrs l’Abbé de L’Attaignant, « Le mot et la chose ».]].

Une part vitale de tout processus de sécurisation est la sauvegarde. Qu’importe le niveau de sécurité d’un système, il existe toujours la possibilité qu’un pirate, un coup du sort, voire même un enfant de 5 ans, déjoue vos défenses et s’en vienne ruiner vos données. Et sans aller si loin, il suffit parfois d’un programme bogué, d’une erreur de manipulation ou d’une coupure de courant pour être victime d’un désastre qu’on ne prête usuellement qu’aux autres. Pour bien saisir l’importance d’une sauvegarde, un ami tient souvent ce discours aux incrédules qu’il rencontre : « Regardez votre ordinateur. Pensez aux programmes qu’il contient, aux fichiers, au travail que vous avez réalisé avec. Bien. Maintenant, imaginez qu’un matin, en arrivant devant votre machine, vous constatez qu’elle a tout simplement… disparu. Quelle est votre réaction ? Si vous êtes énervés ou en colère, alors faites des sauvegardes ! ». Dit comme ça c’est l’évidence, et d’ailleurs tout un chacun s’accorde à trouver cela important, même si lui-même ne le fait pas forcément. Et ce même ami de poursuivre : « Tu n’imagines pas le nombre de fois où l’on m’appelle pour me dire que le système a planté et que la moitié du disque dur est introuvable, et que ça sera bien que je vienne la leur retrouver. Bien sûr, vous avez la sauvegarde ? Et eux de répondre : sauve quoi ? ». En clair, si vous voulez être tranquille, sauvegardez vos données. Préparez-vous au pire. Si vis pacem, para bellum. La paix est un confort qui s’obtient facilement en informatique, quand ce n’est pas le cas, et de loin, dans d’autres domaines. Il serait dommage de s’en priver, non ?

Quelle importance accordez-vous à vos données ? Voici la question de départ. Il est toujours étonnant de constater qu’une personne victime d’un crash quelconque s’énerve et hurle à la mort tellement « ces données étaient importantes ». Si elles sont importantes, sauvegardez-les. Si leur perte a de quoi vous tourner l’estomac, faites-vous du bien. Mais alors, puisque tout le monde est d’accord, pourquoi si peu de gens le font ? On peut distinguer quatre freins :

  • ils ne comprennent pas l’importance qu’il y a à effectuer des sauvegardes
  • ils ne savent pas comment faire
  • ils oublient de les faire car leur logiciel ne permet pas d’opération routinière
  • effectuer une sauvegarde prend du temps, et ils n’en ont pas à leur avis

Nous allons donc nous occuper de lever ces freins un à un.

Ne soyons pas naïfs. La sauvegarde est une opération qu’on n’effectue en général qu’après avoir été victime d’une perte de données importante. Plus vous travaillez sur ordinateur, plus cela a de chance de vous arriver, et plus cela aura d’importance. Il existe plusieur types de sauvegarde et plusieurs supports, chacun permettant de se garantir contre un ou plusieurs types de problème. Ce tableau de PC Guide permet d’en faire la synthèse :

 

Cassettes

Disques amovibles

Disques internes / externes

Sauvegarde réseau

Archivages de fichier

Capacité

Élevé

Élevé

Élevé

Élevé

Automatisation

Faible

Faible

Élevé

Élevé

Élevé

Coût minimum de départ

Faible à Élevé

Moyen

Moyen

Élevé

Très Élevé

Coût du support

Moyen à Élevé

Moyen

Très Faible

Très Élevé

Très Élevé

Possibilité d’extension

Élevé

Moyen à Élevé

Faible

Très Élevé

Élevé

Fiabilité

Faible à Élevé

Moyen à Élevé

Élevé

Très Élevé

Très Élevé

Simplicité

Moyen à Élevé

Faible

Très Élevé

Moyen

Élevé

Standard

Faible à Élevé

Moyen

Élevé

Élevé

Élevé

Performance

Faible à Moyen

Très Élevé

Très Élevé

Moyen à Élevé

Très Élevé

Potentiel de routine

Moyen

Moyen

Moyen à Élevé

Élevé

Très Élevé

Les différents problèmes

Problèmes matériels
C’est la première raison à laquelle on pense : une défaillance du disque dur. Mais il en existe d’autres, que l’on connaît moins simplement parce qu’a priori, ils n’ont pas de rapport direct avec la perte de données.

  • des erreurs mémoires, de plus en plus rares cependant, peuvent corrompre les données ouvertes
  • des erreurs de buffering lors de l’utilisation d’un mode de transfert trop rapide pour le système ou le périphérique peuvent engendrer une perte de données
  • des conflits entre périphériques utilisant (ou du moins essayant d’utiliser) les mêmes entrées/sorties – de plus en plus rare également
  • des coupures de courant, si elles interviennent à des moments critiques (par exemple au moment où vous effectuez une défragmentation, ou un pomme-S après 12 heures de travail intensif sur votre projet non-encore sauvegardé…)
    Inutile de mentionner les cas de « force majeure », selon l’expression consacrée, qui rassemblent diverses catastrophes naturelles (forcément, si vous êtes au sein d’une salle blanche de grande ville, le risque d’inondation est moins grand qu’en bord de Loire…).

Problèmes logiciels
Beaucoup plus rares, il est vrai. Outre le gros bug bureautique qui corrompt souvent lui-même ses propres fichiers, d’autres programmes par exemple peuvent, lorsqu’ils enregistrent un fichier sur le disque, effacer au préalable le fichier en question pour le remplacer par la nouvelle version en cours (au lieu d’effectuer l’enregistrement dans un fichier temporaire qui remplacera l’original une fois la sauvegarde correctement effectué). La corruption de fichier due à des erreurs système reste, elle aussi, relativement rare, surtout depuis Mac OS X. Enfin, les virii [[Nous couvrirons ce problème plus en détail la semaine prochaine.]] sont souvent à l’origine de la corruption de données.

Problèmes humains
Souvent les pires, aurais-je tendance à dire. Le souci le plus fréquent concerne l’effacement de fichier par erreur. S’il existe de quoi récupérer un fichier qui vient d’être effacé, Mac OS X par exemple est moins tolérant que son aîné à cet égard, et par ailleurs, il arrive que l’on se rende compte qu’un fichier dont on a besoin a été effacé quelques jours avant (lors de la demi-journée semestrielle de “rangement du disque”, typiquement). Je ne mentionne même pas les cas où l’on jette la copie la plus récente d’un fichier en pensant qu’il s’agit de l’ancienne. Pour finir, le vol de données ou de matériel, et plus généralement la malveillance ou le sabotage, surtout en milieu professionnel, auront de moindres conséquences si vous pouvez rapidement remettre les données en exploitation. Les assurances couvrent le vol de matériel… mais que feront-elles pour vos données ?

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