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Oeil pour oeil, Dollar pour Dollar

MacPlus

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On a reçu ça, parole de lecteur, dont voilà quelques extraits :

“J’aime bien Patrick Bruel. J’aime bien Apple et j’ai un TiBook 667. J’ai acheté son dernier album “Entre-deux”. Première insertion, arrive une fenêtre “Opendisk” qui propose d’aller droit au site de Patrick… Roule petite souris, et la connection câble via Noos indique une erreur. Je me dis que en attendant, je vais l’écouter. Peine perdue, on me demande d’insérer le CD original !!! On continue : J’essaie d’envoyer un courriel à BMG, à la teneur salée, à partir de la machine de bureau : Erreur du serveur en cliquant sur “send”. Je fais suite à l’erreur, refus de délivrer !”.

Si ça, c’est pas de la part des majors une claire incitation à aller faire ses courses sur Gnutella, il faudra m’expliquer… Mais il y a mieux, sauf qu’avant je vous recommande d’accrocher vos ceintures, on dirait que ça sort tout droit d’X-Files. mais vous feriez peut-être mieux d’y croire quand même.


CNET News affirme en effet avoir vu un document provisoire de dix pages montrant que la lutte de l’industrie du disque contre les partageurs, semble atteindre le paroxysme de la paranoïa. Non content de ses victoires sur les principaux services de P2P, ignorant superbement les analyses d’observateurs pourtant reconnus, le lobby corporatiste tente désormais de faire adopter par le Congrès Américain un train de mesures dont le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont sans équivalent et extrêmement dangereuses. Il réclame en effet la quasi-absolution juridique afin de pouvoir pénétrer les machines d’utilisateurs soupçonnés de se livrer à l’échange de fichiers audio ou video, et d’y déployer un arsenal répressif. Le texte informel intercepté par CNET ne précise pas à quel type de malversations (virus, vers, attaques en denial-of-service ou encore détournement de noms de domaine) ces copyright-hackers justiciers entendent se livrer impunément. Il ne font que promettre d’essayer de ne pas effacer de fichiers, mais de façon à limiter les recours : les poursuites éventuelles seraient assujetties à l’accord du procureur général, et recevables uniquement au-delà d’un minimum de 250 $ de préjudice dûment constaté.

La contradiction que comporte le projet semble échapper à ses instigateurs, tel ce député démocrate acquis à la honteuse cause, dont le porte-parole déclare pourtant (sic) : “Il est toujours dur de défendre le vol et le piratage–cet acte ne fait que mettre entre les mains des détenteurs de copyrights des tachnologies qui sont déjà utilisées par les pirates”. Quelques voix se font cependant entendre pour dénoncer cette “justice expéditive”, telle celle d’une universitaire spécialisée dans les droits d’auteurs, qui parle d’un texte excessif, tendant à démontrer que le P2P est si nuisible “qu’y mettre un terme est plus important que de soutenir toute autre loi que les gouvernements fédéraux ou de l’État auraient pu faire passer sur la sécurité informatique, la confidentialité, la fraude et ainsi de suite”.

L’Electronic Frontier Foundation a également pris position contre l’indigne proposition. “C’est un aspect d’une stratégie plus large que l’industrie du loisir essaye d’imposer pour contrôler et verrouiller l’infoemation en général. Les droits dont nous avons profité dans l’espace analogique nous sont supprimés parce que nous entrons dans un royaume numérique”. Il est probable que ces propositions ne trouveront pas de place dans l’agenda du Congrès avant la fin de la session, mais qu’elles réapparaîtront dès la rentrée de septembre. Les “pirates” visés par ces mesures ne devraient pas rester d’ici là indifférents à ce qui est cette fois plus qu’une déclaration de guerre ouverte, mais bien la liberté d’avoir recours, dans celle-ci, à des méthodes terroristes que sans commune mesure avec les pratiques incriminées, qui n’ont rien d’intrusif. Il est, en guise de conclusion, fait état d’un autre document qui, lui, pourrait tout simplement “limiter de façon étroite les droits de américains relatifs à la copie de musique, l’enregistrement de spectacles télévisuels, ou le transfert de fichiers par Internet”. On craignait un retour en 1984, on s’inquiétait de comportements dignes du moyen âge, mais avec la Loi du Talion, et l’interventionnisme de droit Divin, nous voilà replongés dans les limbes, tout juste entre la Préhistoire et l’Antiquité. Mais tant qu’on peut y vendre des CD, c’est pas Adam et Ève qui s’en plaindront, puisque la publicité dit que c’est le Paradis…
Could Hollywood hack your PC?
– Toujours le dossier Profit 2 Poires :

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