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Matériel

MacBook Pro 15 Uni 2,8 GHz : le test

Nous avons testé le modèle-vedette de la gamme professionnelle d’Apple : sans conteste, celui-ci renoue avec la réussite des gammes PowerBook et MacBook Pro précédentes qui ont fait la renommée d’Apple.

Boro

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Sans trop de surprise, Apple a fait évoluer le volet professionnel de sa gamme nomade, à l’occasion de la WWDC. Sans trop de surprise, car les premières machines au design unibody réclamaient une révision urgente avant l’été : le modèle 15 pouces présenté en octobre dernier (lire notre test), puis discrètement rafraîchi en mars lors de la livraison du modèle 17 pouces n’avait pas été hissé aux critères environnementaux EPEAT et Energy Star 2009, pas plus d’ailleurs que le navire-amiral de la gamme (lire également notre test du 17 pouces). Il était également prévisible que le californien profiterait de cette évolution pour doter l’ensemble de sa gamme unibody de sa nouvelle batterie révolutionnaire (ibid), et ce d’autant que les approvisionnements du 17 pouces devenaient problématiques pour les revendeurs (lire Macbook Pro 17 : sujet-symptôme ?).

Si l’on considère que depuis les gammes «titanium» et «alubook», le PowerBook et son successeur le Macbook Pro sont devenues les nomades de prédilection des développeurs de la plate-forme grâce à leurs qualités de puissance et de portabilité, dans mesure où les machines étaient prêtes pour la WWDC le moment était bien choisi pour les dévoiler devant un public tout acquis. Seule véritable surprise, l’ajustement conjoncturel de la gamme sur lequel nous reviendrons bientôt : le Macbook 13 pouces a vu sa configuration «gonflée» pour satisfaire aux standards de la famille «pro». La gamme Macbook Pro a donc gagné en lisibilité et en cohérence, le nouveau Macbook Pro 13 pouces venant prendre la place du Powerbook 12 pouces disparu des écrans à l’occasion de l’abandon du processeur PowerPC.

Enfin, Apple a renoué pour l’occasion avec sa traditionnelle segmentation de gamme «Good, Better, Best» en fonction de la dotation sur ce modèle 15 pouces, décliné entre 2,53 GHz, 2,66 GHz et 2,8 GHz de fréquence d’horloge ; 250, 320 et 500 go de disque dur ; processeur NVIDIA 9400M seul ou en tandem avec un processeur GeForece 9600M GT de 256 à 500 Mo de RAM selon les modèles pour des prix échelonnés entre 1 599 et 2 099 €. C’est le modèle le plus puissant que le constructeur nous a fait parvenir pour ce test.

Présentation

Pas de surprise : réduction de l’empreinte carbone oblige, la valisette de carton blanc qui résume le packaging de l’ensemble de la gamme nomade maintenant est toujours aussi minimaliste, tout comme le contenu de la boite qui se résume à l’ordinateur lui-même, à l’alimentation électrique et son adaptateur Magsafe, ainsi qu’à la pochette – noire –contenant les DVD de restauration ainsi que le chiffon pour l’écran et les diverses documentations papier.

D’adaptateur pour le Mini DisplayPort : foin, et les utilisateurs amenés à utiliser leur machine pour effectuer des présentations en public en seront quitte une fois de plus pour passer commande d’un adaptateur vers DVI ou VGA en même temps que leur machine (29 € pour chaque). Toujours aussi peu compréhensible, en dépit de la baisse de 200 € sur l’ensemble des prix de la gamme.—–

Premières impressions

Ici non plus, pas de surprise : c’est une sensation de confiance et de solidité qui émane au premier contact avec la bête, impression que l’on doit aux matériaux rassurants que sont le verre et l’aluminium utilisés pour la fabrication et encore renforcée par la familiarité du «grain» des surfaces désormais d’une pièce, repose-mains et trackpad.

Nouveautés

Exit le port ExpressCard 34 qui était présent sur le modèle depuis 2006 : place à un lecteur de cartes de type SD, qui facilitera la vie des photographes en déplacement en évitant le recours à un lecteur Express Card 34 comme ceux commercialisés par Delkin. Annoncé par Apple d’un taux de transfert pouvant atteindre 480 MBs, ses performances réelles dépendront également de celle de votre carte SD en lecture, comme on l’oublie trop souvent… sans oublier le comportement du disque dur octroyé par Apple suivant les modèles, ou les options de CTO choisies à la commande ! Attention aux surprises : il s’agit bien du format SD, et non du format Compact Flash.

Autre innovation sur ce modèle, le jeu de chaises musicales intervenu sur les différents ports audio et vidéo : sur la face gauche et dans l’ordre et de gauche à droite, on trouve désormais la prise magsafe ; la prise RJ-45 Ethernet ; le port FireWire 800 ; le MiniDisplay Port ; 2 prises USB ; l’emplacement d’accès pour la carte SD et, pour finir, la prise micro et celle du casque.

Design

Peu de changement à première vue sur le design, qui est celui de l’ensemble de la gamme unibody inaugurée en octobre dernier, précisément avec le modèle muni d’une dalle de 15 pouces de diagonale en ce qui concerne le segment «pro» : l’impression qui se dégage est toujours celle d’être en présence d’un magnifique exemple de design industriel, aux finitions soignées et aux matériaux de grande qualité sur lequel rien n’a été laissé au hasard.

Il faut retourner le Macbook Pro sur le dos pour noter la principale innovation de cette livraison ; disparue la trappe d’accès à la batterie et aux barrettes de RAM, pour laisser place à la version adaptée au 15 pouces de la batterie révolutionnaire jusqu’ici réservée au modèle 17 pouces (lire le test). Disque dur et RAM seront néanmoins accessibles moyennant le démontage des 8 vis du capot de fond.

En tout état de cause, pour ce qui concerne l’aspect général, les aficionados de la marque vont devoir s’y faire : le design alu/touches noires/écran brillant plébiscité par les switchers est en train de s’installer.Enfin, on remarquera qu’Apple recommence à concevoir de plus en plus d’éléments en interne, et les revendique comme tels… à l’exception de la fameuse batterie !—–

A l’usage

Incontestablement c’est un succès, pour ne pas dire un sans-faute : Apple a su améliorer encore sa copie, à partir du design unibody lancé pour la saison de Noël, et que ce même modèle 17 pouces finalement sorti en mars lui avait déjà permis de faire progresser.

Trackpad et clavier

Le nouveau trackpad reste tout aussi efficace au fil des versions, au point de rendre l’usage d’une souris superfétatoire fut-ce en ce qui concerne des applications comme Aperture, ou même iMovie.

Quant au clavier, dont la frappe avait également déjà été améliorée en mars dernier, celui-ci a encore gagné en souplesse : on touche réellement à la douceur et à la réactivité qui – outre bien-sûr leur puissance de calcul – avaient fait le succès des PowerBook et Macbook Pro auprès des développeurs et des codeurs de tous poils sur la plate-forme. C’est d’ailleurs également le cas du rétro-éclairage : les touches occupent à présent parfaitement les espaces décolletés dans la masse du design unibody, et ne laissent plus échapper de lumière parasite par les interstices : bravo ! Tout Apple est résumé là. Histoire d’abuser, on aurait aimé également retrouver la petite dépression qui épousait au centre des touches l’arrondi de l’extrémité des doigts.

Affichage et son

Annoncée améliorée par Phil Schiller d’environ 60%, la dynamique et la profondeur des couleurs de l’écran LED sont effectivement impressionnantes, comme d’ailleurs la luminosité de celui-ci. La lecture d’un DVD ou le visionnage de photos en pleine résolution sont particulièrement agréable, même si le ramage de ce phœnix reste tout de même un tout petit peu en deçà de son plumage.

Bien que tout à fait satisfaisante pour un film ou de la musique en écoute casuelle, la qualité du son de ce modèle 15 pouces reste tout de même moins impressionnante que celle de ses graphismes ; faute de place, Apple n’a sans doute pas pu loger le haut-parleur supplémentaire présent sur le 17 pouces.

Un petit bémol cependant : la dalle «glossy» de ce modèle nous a semblée légèrement plus sensible aux reflets et à la luminosité ambiante que les 2 modèles que nous avions pu évaluer.

Quant à la discrétion des ventilateurs, elle est toujours aussi impressionnante, alors que ceux-ci semblent avoir choisi les 2 000 tours-minute comme vitesse de croisière.

C’est un un atout dont tire d’ailleurs également l’iSight pour ce qui est de la clarté des conversations, comme elle bénéficie aussi des progrès réalisés par Apple en ce qui concerne les capteurs numériques.—–

Performances

A presque 9 mois d’intervalle, Apple n’a pas fait évoluer les processeurs graphiques qui ont fait le succès de la première génération unibody, les cartes GeForce 9400M et 9600 GT sont les mêmes sur ce modèle au sommet de la gamme, doté de 512 Mo de RAM. En revanche, la fréquence du processeur Core 2 Duo est à présent de 2,8 GHz, toujours avec 4 Go de RAM DDR, 6 Mo de cache de niveau 2 et un bus système à 1,066 GHz.

Si les précédentes versions du design unibody semblaient se chercher quelque peu en ce qui concerne les performances pures, incontestablement cette dernière livraison a su trouver ses marques, puisque c’est la première fois que les portables de la marque réussissent à surpasser l’iMac 24 de 2e génération qui nous sert de référence, du moins en ce qui concerne l’OpenGL Standard de CineBench R10. Pour ce qui est de la performance pure du processeur mesurée à l’aune de Geekbench 2.0.19, l’arithmétique reprend ses droits et le 2,8 GHz de ce 15 pouces font logiquement mieux que les 2,66 du modèle 17 pouces testé en mars, mais toujours un peu moins que les 3,06 GHz de l’iMac.

Autonomie

C’est donc la principale nouveauté de ce modèle : la batterie adopte donc la technologie de recharge sélective, chaque unité de stockage qui la compose étant rechargée de façon spécifique. Apple revendique ainsi une durée de vie d’un millier de cycles, soit environ 5 ans. En cas de nécessité, celle-ci peut néanmoins faire l’objet d’un remplacement en atelier pour environ le prix d’une batterie neuve sur les modèles précédents.

Nous nous sommes placés dans les conditions de «productivité sans-fil» adoptées par Apple pour revendiquer 6 et 7 heures d’autonomie de fonctionnement, respectivement avec la carte NVIDIA GeForce 9400M et 9600 GT : intensité de l’écran réglée à 50%, Wifi en service mais Bluetooth désactivé.

Dans cette configuration minimale et avec un usage bureautique + surf (Pages et Safari), nous avons effectivement retrouvé les valeurs annoncées par Apple. A ceci-près qu’il s’agit-là à peu-près du plancher au-delà duquel l’ordinateur n’est plus exploitable. Chaque enregistrement du document de travail, chaque nouvelle page visitée fait appel au disque dur et sollicite un peu plus la batterie, ce qui est également le cas des onglets supplémentaires ouverts dans Safari à travers la RAM, sans même parler des pages Web aux animations flash multiples…

Quant à la luminosité de l’écran, le réglage à 50% reste la ligne de partage des eaux au-delà ou en-deçà de laquelle un peu de confort supplémentaire va se payer par le sacrifice d’une bonne heure d’autonomie !

Sur une utilisation plus intensive et correspondant davantage à la réalité (bureautique, surf récréatif, visionnage de vidéos QuickTime et YouTube, retouche photo, iChat vidéo), la durée d’utilisation de la batterie tombe à 4h30 en configuration vidéo «musclée» (GeForce 9600 GT), ou 5h30 en configuration plus économique : le bond est donc spectaculaire vis-à-vis de la génération précédente. Il également sera intéressant d’évaluer l’impact du mode modem de l’iPhone sur l’autonomie de ces nouvelles machines, qui est appelé à se développer.—–

Conclusion

Sans contestation possible, et sans préjuger des qualités du nouveau modèle 17 pouces qui fait état de la même configuration matérielle, ce modèle «high end» représente ce qu’Apple – et probablement le reste de l’industrie – nous a proposé de plus abouti, ce que les anglo-saxons résument par l’appellation «l’état de l’art».

La plupart des petits défauts de jeunesse du premier modèle ont été corrigés, et celui-ci a encore progressé vis-à-vis de son grand frère de 17 pouces de diagonale, qui l’a précédé d’à peine 3 mois. Le clavier est désormais idéal, le trackpad et ses gestes évolués rendent toute souris inutile en situation de mobilité, et la nouvelle batterie exclusive d’Apple en font un objet tout à fait à part. Cette gamme 15 pouces déclinée en 3 modèles est à présent arrivée à maturité, et la baisse de 200 € de son prix ajoute encore à son pouvoir de séduction.

Seuls bémols, la sensibilité de l’écran brillant aux lumières parasites qui paraît un peu plus importante que sur les modèles précédents (problème de traitement, luminosité estivale ?) et l’absence de la «solution de repli» pour les photographes qu’aurait pu représenter l’option «mate» proposée sur le modèle 17 pouces : Apple ne semble pas avoir tiré toutes les conséquences de la présence du lecteur SD card.

On notera également qu’Apple n’a pas répercuté sur cette nouvelle version la baisse du prix de la RAM en ce qui concerne l’extension 8 Go, quand celui-ci a été divisé environ par 2 depuis janvier. Enfin, il n’y a toujours pas d’adaptateur MiniDisplay port livré avec la machine.

MacBook Pro sur Apple.com

MacBook Pro sur l’AppleStore


Le design alu unibody

Le trackpad cliquable

La luminosité de l’écran

L’autonomie et la batterie

Le silence

Le clavier

Le Lecteur SD Card

Le prix…



Pas d’adaptateur MiniDisplay port

Pas d’option écran mat