L’Europe et la musique en ligne
«Les consommateurs européens veulent et méritent une meilleure offre de musique en ligne», d’après Neelie Kroes, qui voit dans cet accord l’évidence d’un progrès dans la bonne direction. Cet accord, qui dresse une feuille de route, va notamment permettre aux boutiques de musique en ligne d’ouvrir dans tous les pays européens et de distribuer le même contenu partout en Europe. Il y a encore du pain sur la planche, puisqu’en France et en Espagne, les SACEM et SGAE font toujours de la résistance, arc-boutés sur leurs prérogatives nationales.
Cette nouvelle est toutefois encourageante, car au même moment, l’Observatoire de la musique dresse un état des lieux pas folichon du marché de la musique en ligne en France : au premier semestre de cette année, 45,2 millions de morceaux ont été téléchargés légalement, une augmentation de 31% par-rapport à la même période l’an passé. Une progression qui peut paraître impressionnante, mais pour un marché normalement en pleine croissance et dont les offres se sont multipliés ces derniers mois (avec la quasi-disparition des DRM), cela reste trop faible pour compenser la baisse des ventes de CD.
La cause en revient aux maisons de disques, selon l’Observatoire : «Si les catalogues sont généralement accessibles à l’ensemble des éditeurs de services en ligne, leur coût d’acquisition reste trop élevé au regard de leur potentiel de développement sur le net, rendant plus que problématique le manque de rentabilité du secteur de la diffusion numérique». Si la répression est bien là, en revanche la richesse de l’offre, et notamment de ses prix, est loin d’être au rendez-vous.