Jailbreak : Apple joue sur la peur
L’EFF veut faire plier Apple, de gré ou de force. En cause, le jailbreak de l’iPhone, qu’Apple estime «illégal» (lire «Apple : le déplombage est illégal»). L’Electronic Frontier Fondation avait déposé en janvier une demande à l’office américain des droits d’auteur visant à ajouter une exemption au copyright ouvrant la voie à une légalisation du déplombage (lire «.us : légaliser le déplombage ?»).
La réponse d’Apple s’est faite attendre, mais la voici : légaliser le jailbreak serait la porte ouverte aux hackers pour lancer des attaques de déni de service sur le réseau cellulaire, rien de moins. L’opération leur permettrait d’accéder au BBP («baseband processor») connectant l’iPhone au réseau téléphonique, pourrait rendre le mobile incapable de fonctionner et interférer avec les fonctionnalités liées au GPS. L’accès au BBP permettrait également aux hackers de modifier l’ECID de l’iPhone («Exclusive Chip Identification») afin de ne pas avoir à payer de communications et pire encore, de permettre aux dealers de drogue de passer des coups de fil anonymes. «Les protections technologiques mises en oeuvre ont été intégrées à l’iPhone précisément pour prévenir ce type d’activités, et s’il est autorisé, le jailbreak serait une porte ouverte [à tous ces méfaits]», annonce Apple.
«En bref, prendre le contrôle du logiciel BBP serait l’équivalent de s’introduire à travers le pare-feu d’un ordinateur d’entreprise – avec des résultats potentiellement catastrophiques», prévient Apple, qui a décidé de jouer sur la peur dans cette affaire pour défendre son bout de gras.