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Divers

Google écarte un concurrent gênant

iShen

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double_face.jpgUn petit psychodrame est en train de secouer la planète Android : Google aurait fait pression sur son partenaire Acer, membre de l’OHA (Open Handset Alliance), pour qu’il ne participe plus avec le chinois Alibaba (un concurrent de Google sur les services) au lancement d’un smartphone sous un fork Android du nom d’Aliyun.

Une présentation du nouveau système devait avoir lieu samedi dernier, présentation qui a donc été annulée à la dernière minute, alors même que des journalistes se rendaient déjà sur les lieux de l’évènement.

Pour Google l’affaire était entendue : Acer, en tant que membre de l’OHA ne pouvait participer à la fragmentation d’Android en participant à la mise en place d’un concurrent ne respectant pas les standards de l’organisation.

Sauf qu’au delà de la posture d’un Google défenseur d’un Android cohérent et non-fragmenté, il semble bien qu’Andy Rubin ait sans doute poussé le bouchon un coup trop loin : Aliyun est en effet selon toute évidence un fork basé sur le code source libre sur lequel est lui-même basé Android. En tant que tel, il ne participe d’aucune fragmentation puisque il n’est pas labellisé Android et ne prétend justement pas être compatible avec l’éco-système fourni par Google (la fragmentation par définition se produisant à l’intérieur de l’éco-système Android, pas à l’extérieur).

Si Google voulait vraiment défendre l’ouverture de son code source, la création de forks autour de celui-ci ne devrait pas être un problème mais plutôt une conséquence sans doute ici gênante mais surtout inhérente au modèle choisi.

Mais l’OHA semble avoir un autre but caché et moins avouable : il s’agirait, en s’appuyant sur les travaux communautaires autour d’Android au sein de l’OHA, de conditionner l’accès aux services de Google de telle façon qu’un membre de l’OHA ne puisse pas participer hors de l’organisation au lancement d’un OS concurrent à Android et qui soit en même temps un fork issu du code source originel (AOSP) et soit disant “libre” d’Android.

Etant donné le poids de Google concernant les services en ligne, cette clause de l’OHA a tout de l’abus de position dominante et revient comme le note très bien Mueler à un “qui n’est pas avec nous est contre nous” qui justifie une forme de chantage qui n’a plus rien de l’accord commercial classique. Si Google ne voulait pas de forks concurrents, pourquoi alors communiquer aussi abondemment sur l’aspect libre et non propriétaire du code source à l’origine d’Android ?

Les propos d’Andy Rubin demandant à Alibaba de rendre Aliyun compatible avec les services de Google montrent bien que le problème est moins la fragmentation que l’existence d’une concurrence qui refuserait de passer par les services du géant de l’internet.

Une attitude qui rappelle celle de Microsoft qui, il y a quelques années, avait fait pression sur les fabricants qui voulaient proposer des machines sous Linux, en usant d’un chantage sur le coût des licences OEM de Windows.

L’ironie serait ici totale : Google refuserait la propriété intellectuelle d’Apple et la légitimité du moindre de ses brevets, mais se comporterait en seul propriétaire du code source d’Android, en faisant tout pour éliminer une concurrence qui refuserait de passer par ses services.

Un double langage ici évident et qui concernant l’affaire Alibaba ne peut même pas s’appuyer sur la moindre notion de protection intellectuelle, le code source d’Android étant par définition, ouvert et libre.

Don’t be evil ?

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