Le BSA mécontent
La Business Software Alliance est très mécontente : ce groupe de pression qui regroupe Apple, Microsoft, Adobe et autres éditeurs et tente par tous les moyens de combattre l’utilisation illégale de logiciels, s’est fait “tailler un short” par le sérieux The Economist, qu’on ne peut pourtant guère accuser de promouvoir le piratage informatique. En mai, le BSA avait en effet inondé la presse de communiqués alarmistes, annonçant que le piratage mondial avait progressé de 4 milliards de dollars, que les pertes pour l’industrie du logiciel s’élevaient à 33 milliars de dollars, et que 35% des logiciels étaient piratés. The Economist, qui ne badine pas avec les chiffres, avait démonté le mode de calcul de cette somme, pointant avec raison que l’absence de vente n’est pas une perte sèche ; il avait en outre remarqué qu’il était absurde de considérer que, sous prétexte qu’il y a en moyenne 12,2 applications par ordinateur, il devrait s’en vendre 12,2 par ordinateur – le logiciel gratuit existe, et est de plus en plus populaire et couramment utilisé.
Le BSA n’a pas trop apprécié d’être traité de menteur, et a répondu par un communiqué rageur : Votre article sur le piratage de logiciel était extrême, fallacieux et irresponsable. Le titre était particulièrement blessant. L’implication qu’une industrie gonflerait à dessein le taux de piratage et son impact pour servir ses objectifs politiques est ridicule. Le problème est réel et n’a besoin d’aucune exagération.
Il est vrai que le BSA n’exagère, houlala, jamais…