Haut débit pour tous (ou presque)

Le ministère de l’Equipement français s’est livré aujourd’hui à un bel exercice d’autosatisfaction, en annonçant que 89% de la population française avait accès à l’Internet à haut débit (haut débit, en langage technocratique, signifiant 512 kbit/s en pointe, ce qui, reconnaissons-le, n’est pas si mal).

S’il faut bien admettre que 25976 communes sur 36000 connectées à l’ADSL est un score que pas mal de pays (même d’Amérique du Nord) peuvent envier à la France, apportons quand même quelques bémols à cet optimisme : 11% de la population, rurale, ne peut aujourd’hui se connecter autrement que par modem, et ne peut guère espérer d’améliorations dans les mois à venir, compte tenu des infrastructures techniques ; parmi les 89% d’heureux élus théoriques pouvant souscrire une connexion ADSL, près de la moitié n’ont pas le choix de leur fournisseur d’accès ; et dans bien des communes rurales officiellement “éligibles au haut débit”, bien des foyers, hors du bourg, sont trop éloignés des centraux téléphoniques pour bénéficier de l’ADSL.