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Divers

Universal : faites ce que je dis mais…

Boro

Publié le

 

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avec Benoît Leraillez

Pendant que le gouvernement et le cartel des éditeurs de musique, au premier rang desquels on trouve Universal France, tentent de mettre en avant “les offres légales de téléchargement” au regard du fait que “que le peer to peer c’est du vol”, les deux poids-lourds de la culture DjeuN`Z hexagonale Coca-Cola et NRJ ont entrepris de siphonner consciencieusement l’argent de poche des ados avec leur site mynrjcokemusic.fr.

Si l’on gratte un peu l’habillage très “hype”, avec une esthétique “manga” et une touche de culture “street”, on tombe sur une machine à braquer les minots sur abonnement, plus sûrement peut-être et de façon en tout cas plus discrète que par une bande de lascars. Le système repose sur des engagements d’achats de “Hits“, de 3 à 6 mois selon que l’on s’engage à acheter de 10 à 50 titres par mois…

Le tableau récapitulatif ci-dessous résume la problématique des packs :
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Coût des titres à l’unité :
• Par carte Bancaire : 0,99€
• Par Audiotel : 1,35€ l’appel + 0,34 la minute
• Par SMS : 2,00€

La formule de l’abonnement est encore plus “intéressante” pour les abonnés, en ce qui concerne les albums puisque s’applique le barême suivant :
• un album à 9,99€ vous coûtera 12 crédits (au moins 11€)
• un album à 12,99€ en prendra 15 (au moins 13,7€)
• un album à 14,99€ coûtera 17 crédits (pas loin de 16,3€)
quand on considère que le prix unique d’un album sur l’iTunes Music Store est dans l’immense majorité des cas 9,99€…

On pourrait dire qu’un intermédiaire a décidé de se goinfrer sur le dos des artistes et de prendre sa clientèle pour des pigeons, en profitant au passage de la campagne “exemples judiciaires” qui commence à à se mettre en place contre les usagers des réseaux d’échanges. Mais en examinant les Conditions Générales de Vente qui prévalent sur le site, on s’aperçoit que celles-ci sont assumées par la société Universal Music On Line, domiciliée rue des Fossés Saint-Jacques dans le 5e arrondissement à Paris, à l’adresse d’Universal Music France. C’est d’ailleurs la même UOL qui revendique la responsabilité éditoriale du site, bizarrement tour à tour avec E-NRJ selon que l’on consulte les ‘Crédits’ ou les ‘Mentions Légales’ du site…

Dans de telles conditions, le Président d’Universal Music France et principal prédicateur de la croisade hallucinée “anti-piratage” qui se développe, se retrouve pour le moins pris en flagrand délit de tartufferie à déclarer sur le plateau de Canal Plus : “Aujourd’hui si un internaute décide d’acheter de la musique, il a le choix entre du légal et du pirate“…

Avec des pratiques commerciales de cet ordre, il y aura peu à s’étonner si l’iTunes Music Store et les réseaux souterrains continuent de narguer les sites de téléchargement des “Nanausors” français…

NRJ devrait quant à lui rapidement devenir “opérateur virtuel” avec Cegetel, et de la même façon qu’Universalmobile avec Bouygues faire couler la manne des sonneries surtaxées et bientôt de la téléphonie 3G…