China Labor Watch ne veut plus de Benzene chez les fournisseurs d’Apple
China Labor Watch et Green America, deux associations de lutte contre les mauvaises conditions de travail et la protection de l’environnement, ont décidé d’unir leurs forces pour pousser Apple à faire une nouvelle fois pression sur ses fournisseurs.
L’objectif dévoilé est d’éliminer certaines substances chimiques du processus de fabrication des iPhone et autres iPad, telles le Benzene ou le N-Hexane, qui peuvent s’avérer dangereux pour les ouvriers. Ces composants sont utilisés notamment pour le nettoyage après polissage de certaines pièces électroniques et peuvent dans certains cas causer la leucémie ou certains types de cancer.
Kevin Slaten, le coordinateur du programme chez CLW, a ainsi précisé au Guardian : “nous visons Apple parce qu’ils se sont imposés un niveau de responsabilité très ambitieux, mais les actions parlent plus que les mots, et cette action a le potentiel pour orienter des changements au vu de la taille importante des unités de manufacture en Chine”
Si la caisse de résonnance choisie reste Apple, en grande partie à cause de l’impact médiatique immédiat de ce type d’action, Slaten n’en oublie pas cette fois de préciser que de nombreux autres fabricants sont concernés par le même problème, dont Samsung, HP ou Dell. Si l’on revient seulement 2 ou 3 ans en arrière, il était encore de bon ton de lancer des campagnes d’accusation de mauvaises pratiques qui désignaient Apple comme le seul responsable de tout ce qui n’allait pas dans le secteur de la production technologique de masse. Le ton, indéniablement, n’est plus tout à fait le même.
Pour autant peut-être aurait-il été encore plus honnête d’attaquer d’abord l’entreprise qui a le moins bien protégé ses propres ouvriers (et pas ceux de ses fournisseurs) de certaines substances chimiques dangereuses. Samsung, puisqu’il s’agit bien de lui, est impliqué sur son propre sol dans une série de scandales à répétitions portant sur la mort très suspecte de dizaines d’ouvriers de ses chaînes, décédés des suites de leucémies ou de cancers après avoir travaillés pendant des années sur des chaînes de production insuffisamment protégées. Aucun scandale de cette ampleur n’est par exemple survenu chez le chinois Foxconn, principal fournisseur d’Apple, et dont la base de plus d’1 million d’ouvriers aurait été pourtant plus propice, statistiquement parlant, a de tels dérapages.
Cette dichotomie dans la façon de rebondir sur les failles du système est sans doute ce qui a poussé Apple à envoyer une missive claire au Guardian, histoire de remettre les choses à leur place, et chacun face à ses responsabilités :
“Durant la dernière décade, Apple a été le leader concernant le retrait de ses produits d’éléments toxiques comme le mercure, les retardateurs de flamme à base de brome ou bien le PVC, ce qui a été un bienfait pour les travailleurs aussi bien que pour les consommateurs. Lorsqu’il s’agit des règles portant sur l’utilsation de substances chimiques et toxiques, nous demandons à nos fournisseurs partout dans le monde de respecter ou de dépasser les standards de sécurité américains qui sont ceux d’Osha, du National Institute for Occupational Safety and Health et de l’American conference of Governmental Industrial Hygienist. L’année dernière, nous avons conduit 200 inspections d’usines portant sur l’usage des produits chimiques, afin d’être sûrs que ces unités rejoignent nos standards, qui sont stricts.”
Dont acte.