Dunjeon Keeper : EA tente de manipuler les notations des joueurs
L’éditeur Electronics Arts n’en finit plus d’alimenter les polémiques depuis la sortie du très critiqué Dungeon Keeper sur iOS. Reprise d’un jeu mythique apparu dans les années 90, le Dungeon Keeper d’EA s’est surtout illustré par son emploi systématique et plus que limite des achats in-app, pourrissant la vie du joueur normalement constitué. La fronde des joueurs s’est ainsi répandue comme une trainée de poudre sur la toile, ce qui n’a pas empêché l’application d’obtenir de bonnes notes sur l’App Store.
Il semble bien qu’EA ait décidé que tous les moyens étaient bons pour valoriser son jeu, une tendance ultra-cynique encore plus visible dans la version Android du titre. Celle-ci propose après quelques parties une fenêtre pop-up donnant accès au système de notation en étoile que l’on retrouve maintenant sur tous les stores applicatifs. Mais là où Apple encadre strictement les choix proposés par l’éditeur – Note cette appli – Peut-être plus tard – Non merci, sous Android, la liberté est totale, au détriment (souvent) de l’utilisateur. En effet, Dungeon Keeper Android ne propose que deux choix possibles, qui obligent en fait le joueur à noter le jeu. Mais il y a bien pire. Lorsque le joueur veut donner une note inférieure à 5 étoiles et appui sur le bouton 1-4 étoiles proposé, celui-ci est renvoyé directement sur une page lui proposant de soumettre ses avis négatifs à EA. Comme on s’en doute, le choix du bouton 5 étoiles conduit lui à une action logique puisque le jeu est alors directement noté avec le nombre d’étoiles maximum.
Il n’est pas étonnant dans ce contexte que le titre soit gratifié d’une note moyenne de 4,5/5 sur le Google Play. La stratégie d’EA, sur les boutiques de jeux mobiles ou en tant qu’éditeur de jeux consoles et PC, semble se résumer aujourd’hui à : faisons tout ce qui n’est pas interdit par la loi, même les choses les plus criticables et les plus condamnables par la communauté des joueurs, pourvu que cela nous rapporte au maximum. Un cynisme assumé qui ne sert sans doute pas les intérêts du secteur à moyen terme, mais tant qu’il y a des joueurs pour rentrer dans la danse…
