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Retour sur les ventes d’iPhone

iShen

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Par

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Tim Cook a bien le destin de l’iPhone en main

L’action AAPL est encore sous le choc des chiffres de vente de l’iPhone. A priori, il serait aisé de voir dans cette baisse une crainte concernant l’avenir, un revival supplémentaire de cet Apple-Bashing pratiqué par certains, et qui les pousse à voir Apple en mort imminente au moindre soubressaut de son action.

Tout d’abord, il faut préciser une bonne fois pour toute que la baisse de l’action, la sanction des actionnaires sur un titre ne signifie en aucun cas que ceux-ci considèrent que l’entreprises dont ils dévaluent la valeur va mourrir demain ou est en instance d’agonie lente. Pour Apple et sa valorisation pharaonique, cette considération est encore plus absurde : si les actionnaires n’y croyaient plus, Apple ne serait plus depuis longtemps la meilleure valorisation au monde. Une entreprise au bord de la faillite, sans stratégie et dont on craint pour la survie à échéance d’une ou deux années connait non pas des baisses ou des corrections de l’action mais bien des effondrements, jusqu’à ne plus valoir grand chose. Ce n’est clairement pas le cas d’Apple et ce n’est tout aussi clairement pas la signification qu’il faut aller chercher dans la baisse de l’action AAPL d’après les résultats.

Allons plus loin. Si les actionnaires d’Apple pensaient réellement, commme on peut le lire pourtant ici ou là, que l’iPhone était en position de faiblesse pour 3 millions manquants par rapport aux estimations, et alors même que l’iPhone représente plus de la moitié du CA et des bénéfices du groupe, la sanction là encore serait infiniment plus lourde, car ce serait une nouvelle fois la survie même de la société à moyen terme qui serait en jeu. Là encore, cette explication ne tient pas la rampe, hormis chez ceux qui en fait attendent le moindre signe pour enfourcher leur cheval de bataille sur la fin proche d’Apple, toujours proche bien sûr, comme s’il n’y avait jamais de comptes à rendre sur ces prévisions toujours repoussées années après années.

Ceci étant dit, Apple a fait beaucoup moins bien avec l’iPhone que ce qu’il aurait pu obtenir, mais pas pour les raisons avancées là encore par nombre de médias. Tim Cook lui-même s’est montré suffisamment dissert sur le sujet pour ne laisser planer aucun doute sur les raisons qui ont fait qu’Apple n’a vendu “que” 3 millions d’iPhone de mieux que lors du même trimestre de l’année précédente. “La part de l’iPhone 5c est devenue différente que ce que nous pensions (qu’elle deviendrait, Ndlr)” admet Tim Cook, une façon d’enterriner le constat d’échec sur un positionnement tarifaire jugé à juste titre bancal dés le départ et qui a sans aucun doute très fortement pénalisé Apple sur les marchés émergeants (sans compter la difficulté à augmenter très rapidemment la production pour un 5s très demandé tandis qu’on baissait celle sur le 5c).

Fondamentalement, l’échec relatif des ventes d’iPhone tient donc plus à ce mauvais positionnement tarifaire du 5c, que Tim Cook songerait d’ailleurs à modifier, qu’à une pression de la concurrence, Samsung ayant d’ailleurs fait un trimestre “plat” sur la période, avec des ventes de S4 dérisoires face à celles du 5s. Ce constat est une bonne nouvelle en soi pour Apple : si son destin ne lui appartenait plus et que seule la concurrence dictait sa croissance ou son déclin, il y aurait des soucis à se faire, mais les analystes n’ont pas sanctionné cette crainte, pas plus les investisseurs de la marque par ailleurs. Par la sanction de la baisse du titre, il s’agit surtout de punir une mauvaise décision stratégique pointée du doigt dés l’annonce des tarifs du 5c, et qui a eu des résultats jugés médiocres. On appelle cela une correction de l’action et ce terme prend ici tout son (double) sens.

La souplesse de Tim Cook concernant une autre tarification possible, sa lucidité à reconnaître l’erreur qui a conduit à de tels chiffres, les très bons résultats sur le marché chinois (sans China Mobile, arrivé après) et la solidité d’Apple sur les marchés clefs ouvrent pourtant de vastes perspectives : une marque qui est arrivée à vendre en masse près de 40 millions d’iPhone 5s sur un trimestre et qui n’a même pas gratté la surface des gains de marché possible sur le moyen de gamme n’est pas à priori dans une situation désespérée, loin s’en faut. Et quand on songe que l’iPhone 6 devrait s’ouvrir à deux formats d’écrans, histoire de coller au mieux aux désirs des utilisateurs, les prédictions funestes tirées de ce Q1 pourtant record paraissent encore plus hors de propos.

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