Samsung : de grands changements à venir pour 2014 ?
Les voeux traditionnels du président de Samsung Lee Kun-hee ont été l’occasion d’un discours très combatif. Loin des déclarations souvent pleines d’auto-satisfaction auxquelles nous avait habitué l’entreprise sud-coréenne, le vieux chef de Samsung, âgé de 71 ans a tenu des propos qui laissent à penser que Samsung est en pleine phase de mutation, et que l’époque où l’entreprise ne faisait que des produits pour remplir les rayons est révolue.
Le nouveau mot d’ordre est maintenant le logiciel et la R&D. Qualifiant de “vieux” le modèle de développement actuel de Samsung, Lee Kun-Hee a estimé que les équipe de R&D devraient travailler 24 h sur 24 sans discontinuer, un appel au sacrifice qui pourrait donner l’impression qu’il y a quand même un peu le feu en interne. Ce sentiment de panique est renforcé par la reconnaissance presqu’inédite de la pression des concurrents, un aveu qui détonne chez un fabricant qui n’aime rien de moins que de s’afficher comme un colosse invincible, même si c’est parfois en usant d’astuces à la limite de l’acceptable. L’ombre de Tizen se dégage aussi nettement même si Lee Kun Hee n’en fait pas mention explicitement, mais le focus ré-orienté sur l’applicatif semble viser de façon imparable le système mobile d’Intel et Samsung.
Un discours donc combatif, mais surtout logique :
les investisseurs ne cachent cette fois plus leurs craintes quant aux capacités de Samsung à être autre chose qu’un suiveur à la merci d’un marché trop orienté vers le bas de gamme et donc peu propice à dégager de la croissance alors que des signes de saturation du marché apparaissent. Si Samsung a remporté la bataille du volume, il n’a pas gagné celle de l’image, malgré un budget publicitaire record, et les analystes doutent franchement de la capacité du géant à pouvoir se positionner sur des marchés où les marges seraient bien plus hautes. Conséquence de ces doutes, Samsung s’est pris près de 5% de baisse de son cours dans la journée d’hier, une chute brutale qui montre que l’optimisme absolu à son sujet est bien mort. Il semble bien que le forcing de Strategy Analytics et de quelques autres cabinets d’analyses pour donner l’image d’un Samsung invincible ait trouvé sa propre limite. A trop en faire on ne convainc plus personne.
