Motorola travaille sur un smartphone modulable
Le projet est tellement ambitieux qu’il paraît fou. Une vidéo faisait il y a peu le buzz en montrant le concept d’un smartphone dont toutes les parties physiques pouvaient être clipsées et déclipsées comme dans un jeu de légo. A volonté, l’utilisateur aurait donc loisir de changer l’écran, le processeur, selon ses besoins et ses envies.
Cette idée aussi géniale qu’à priori irréalisable, intitulée projet Phonebloks, provenait d’une toute petite structure, mais a eu tellement d’impact qu’elle a atteint les hautes sphères d’une entreprise bien plus grosse puisque c’est Motorola qui s’est dit intéressé par le concept. En fait, cela va même plus loin puisque le fabricant de mobiles s’est au final allié à l’équipe de Phonebloks pour lancer le pari fou de réaliser ce smartphone en kit, ce qui bien sûr aurait de lourds effets sur toute l’industrie du composant.
Un représentant de Motorola indique ainsi vouloir faire pour l’industrie hardware ce qu’Android a fait sur le marché mobile, c’est à dire proposer une plateforme “ouverte” permettant à chacun d’y rajouter sa sauce. L’ambition affichée s’intitule projet Ara et s’avère énorme, même si on peut voir en filligranne l’ombre de Google, propriétaire de Motorola, qui pourrait avoir un intérêt purement stratégique à lancer des smartphones modulables. Car on peut imaginer sans peine que dans un marché du composant “pour tous”, les marques qui auraient le plus à souffrir seraient celles qui vivent directement d’un hardware complet et fini de bout en bout, comme par exemple Apple, qui tend même vers la gratuité de son offre logicielle.
Les premières images du projet son alléchantes et créeront certainement le buzz, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Anandtech rapelle fort à propos que l’idée du hardware modulable n’est pas nouvelle et que par exemple Intel s’était essayé un temps au notebook modulable avec son Whitebook, sans succès, un échec d’autant plus retentissant qu’au même moment les MacBooks d’Apple explosaient leurs ventes avec une base matérielle de moins en moins démontable (et réparable).