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Old Sock, le nouveau Clapton sur iTunes

Boro

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Par

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Que faire ce week-end ?

Il est un certain nombre de manières de se persuader qu’on a pas vieilli, qu’on est resté fixé dans une époque et de penser plutôt… traditions. Outre bien entendu le boudoir chinois du bouic de Madame Pauline, rue de Chazelles, on peut toujours aller pleurer (de façon compassionnelle) aux vapeurs de poivre (pas même du Sichuan mais devant chez Cartier tout de même) dans les bras des CRS à la Manif pour Tous, avant de se faire raccompagner par un bel officier. Et puis on peut se caler dans un fauteuil club plus ou moins défraîchi pour écouter ‘Old Sock’, la dernière livraison d‘Eric Clapton’.

On croyait E. C. définitivement perdu au fin fond du bayou, consacrant le plus clair de son temps à répandre le sang de poulet après poulet sur un autel vaudou consacré aux mânes de Robert Johnson. Or, visiblement il n’en est rien, et celui que ses camarades de début de carrière avaient surnommé admirativement ‘Slowhand’ avant d’opter tout simplement pour ‘God’, est de retour, avec une galette gravée de 12 titres – 13 si l’on compte le titre bonus de la version iTunes – lesquels pourraient être tout droit sortis du milieu de la décennie 70 du siècle précédent le nôtre.

Et si l’on y trouvera certes quelques bribes d’accordéon aux accents zydeco, au passage de Further On Down The Road, ce 21e album studio est l’occasion pour Clapton de regrouper une vingtaine de ses standards préférés, tous répertoires confondus, avec 2 inédits pour faire bon poids. L’occasion également d’inviter un certain nombre de pré-retraités comme lui, tels J.J. Cale à la guitare et aux chœurs, et qui signe également Angel, ou Paul McCartney à la basse et aux choeurs sur All of Me, sans pour autant barrer la pochette avec les « featuring » coutumiers de certains clowns boursoufflés actuels. Preuve assez rafraîchissante que la qualité intrinsèque de la galette se suffit à elle-même ?

En toute état de cause Clapton éclabousse ce disque de toute sa classe, en revisitant sans se prendre au sérieux des standards écrits par Ray Charles ou Louis Armstrong, ou faisant carrément partie de la mémoire collective américaine, avec un éclectisme assez réjouissant où s’égrène tour à tour balade laid back ou jazz, country et même honkytonk limite Bluegrass, blues, rock bien pesant, swing et bien entendu reggae, plutôt sur-représenté comme on aurait pu s’en douter. Clapton y passe tour à tour de la strato Fender à la guitare acoustique, de la 12 cordes à la dobro et à la mandoline country.

Bref, et en fait de reprises et de vieilles chaussettes, E.C. que l’on imagine plutôt en nu-pieds sous son improbable chapeau de paille de la photo de couverture invite avec Old Sock à une nouvelle balade en décapotable sous les palmiers du 461 Ocean Boulevard, difficile à refuser en ce début de printemps qui commence à ressembler à une petite ère glaciaire. Les vieilleries, fussent-t-elles dépoussiérées, ont parfois du bon !

[Eric Clapton : Old Sock->https://itunes.apple.com/fr/movie/les-barbouzes/id399666958?&uo=4&at=10lwII&ct=MPAncien