Quand Steve Jobs menaçait Palm
L’affaire en cours du pacte de non-agression, jugée en Californie par la juge Lucy Koh, révèle au fil des jours un Steve Jobs très loin de son image de “coolitude” habituelle. Opposé à son homologue de chez Palm, et au moment où Jon Rubinstein venait de quitter Apple pour s’occuper du projet WebOS chez le même Palm, Steve Jobs n’hésite pas en effet à user des armes du chantage afin de faire pression sur son interlocuteur et le contraindre à ne pas débaucher ses ingénieurs. Les termes employés dans les échanges mails sont sans équivoques : “Je vous conseille de jeter un oeil à notre portefeuille de brevets avant toute décision définitive” assène ainsi Jobs au patron de Palm, Ed Colligan.
Peu impressionné, Colligan indique calmement à son interlocuteur qu’un “pacte de non-agression” serait illégal et que même s’il est parfois frustrant de ne pas garder certains éléments à bon port, “c’est l’Amérique“.
L’immense dossier, impliquant les patrons de firmes aussi célèbres que Pixar, Apple, Google ou Adobe, n’a pas encore passé le stade de la class action et c’est encore la juge Koh qui doit en décider, en fonction des pièces mises à jour. On se souvient qu’Otellini, patron d’Intel et Tim Cook, CEO actuel d’Apple, ont été appelés à la barre pour témoigner des pratiques en vigueur au milieu des années 2000. Il faudra encore de longs mois avant qu’un jugement définitif ne vienne clore cette longue procédure qui aura permis de lever un voile pas très propre sur les comportements des grosses sociétés high-tech américaines.
