Greenpeace tacle l’avis de l’EPEAT sur le MBA
Le rapport positif de l’EPEAT sur le respect de critères écologiques des derniers MacBook Air d’Apple n’a pas l’heur de plaire à Greenpeace qui, comme souvent avec Apple, ne trouve pas de mots assez durs pour critiquer la position de l’organisme d’évaluation américain.
Outre le grief attendu sur la volte-face de l’EPEAT qui a réintégré les machines Apple dans son classement après une discussion avec des membres du staff de Cupertino, le point qui pose essentiellement problème se situe à l’endroit de la batterie, trop difficile à retirer pour Greenpeace qui estime que cela devrait pousser les utilisateurs à jeter la machine en fin de vie du composant plutôt qu’à faire changer ce dernier. Le changement de ladite batterie étant rendu difficile à cause des choix de design d’Apple (elle est collée au boitier), pour Greenpeace l’affaire est entendue : tout cela finira à la décharge au moindre fléchissement d’autonomie.
Et là, on a quand même énormément de mal à suivre l’organisation écologique, qui sans rire nous explique que le type qui a payé 1 200 euros pour son MacBook Air, et sachant que les AppleStore ou Apple Premium Reselers peuvent changer la batterie pour six fois moins cher que le prix d’une machine neuve, ira donc mettre son ordinateur unibody à la benne dès que l’autonomie montrera des signes de faiblesse.
Et derechef, le même individu ira s’acheter un nouveau MBA et le cycle pourra continuer : la fameuse obsolescence programmée, dont on voit bien sur quelles bases solides l’argumentaire repose.
La critique paraît d’autant plus déplacée que les Mac en général connaissent une longue vie sur le marché de l’occasion et ne sont justement pas, à contrario de nombre de boîtes à pizza du monde PC, soumis à l’obsolescence rapide de produits nettement plus bas de gamme.
Une fois de plus, Greenpeace, sans données factuelles, mais avec des a priori à nouveau en décalage flagrant avec le réel, continue de tirer à boulets rouges sur Apple, au risque même de tenter les argumentations les plus fantaisistes.
Et si la critique a un sens, pourquoi ne rien faire remarquer sur les composants autres que la batterie, ne rien dire sur le fait que nombre de concurrents n’ont pas enlevé tous les matériaux nocifs dans leurs portables ou sur les différences entre les politiques de recyclage, etc.
Il est sain qu’une veille écologique ne laisse pas passer de faux classements visant surtout à faire la promotion de marques ou de produits sur le dos des valeurs écologiques, mais pour le coup, avec ses classements parfois arbitraires et ses avis aussi expéditifs et souvent aussi peu pertinents que celui traité plus haut, Greenpeace pourrait malheureusement être pointé du même doigt accusateur qu’il se permet d’agiter devant les autres.