Les ennuis américains du Galaxy S3
Alors que les chiffres records de pré-commandes du S3 sont encore dans toutes les têtes (9 millions), l’arrivée du S3 sur le sol américain ne se fait pas sans mal.
C’est d’abord et bien sûr la partie juridique qui occupe le gros des préoccupations du coréen. On le sait, Apple a attaqué le S3 sur deux brevets, l’un portant sur la sélection de données à l’écran afin d’activer directement d’autres fonctions, l’autre désignant Siri, son interface mais aussi la partie du code incriminée.
A bien y regarder, ces plaintes sont surprenantes, non pas du côté d’Apple, mais bien de celui de Samsung, car le brevet sur les datas est déjà l’enjeu d’une plainte acceptée contre le Nexus. Dans ce contexte, Apple essaye donc de faire un rajout à une plainte antérieure à celle concernant le S3, et Samsung a jusqu’au 12 juin pour prouver à la juge Lucy Koh, abonnée des affaires judiciaires entre Apple et Samsung, que son code n’enfreint pas celui du californien. Par ailleurs, le Coréen a répondu d’une façon un peu étrange à cette requête, précisant qu’il ferait tout son possible pour donner les informations requises à cette date, alors qu’on voit mal ce qui pourrait justifier d’une difficulté quelconque à ne pas livrer ce bout de code en temps et en heure.
Sir…heu, S-Voice. Mêmes typos, mêmes bulles, mêmes couleurs.
En l’état, il apparaît donc assez étonnant que le S3, pensé sur le plan de l’esthétique pour ne pas enfreindre les bevets de design d’Apple, n’ait pas été mieux verrouillé au niveau logiciel, la copie de Siri dans S-Voice étant vraiment flagrante, pas seulement au niveau de la fonction elle-même mais aussi su le plan de l’interface, qui apparaît comme un quasi clone. On aura beau dire qu’Apple ne laisse rien passer et qu’ils utilisent l’arme juridique pour protéger leurs ventes, le fait est qu’ils pourraient aussi être attaqués sur des brevets “classiques” et qu’ils ne le sont pour ainsi dire jamais, si ce n’est au travers d’attaques sans doutes abusives sur des bevets FRAND ou bien alors les tentatives habituelles de quelques patent troll texans.
La question se pose alors de savoir si certains concurrents font l’effort réel de contourner ce que propose Apple (en d’autres termes, d’éviter de les copier systématiquement), ce qui est toujours possible, alors même que Samsung semble revenir à la charge avec des brevets déjà incriminés. Le risque n’est pourtant pas mince, puisqu’Apple pourrait se retrouver en position de force pour faire interdire le S3 sur le sol américain. Ultime ironie, c’est le niveau record des pré-commandes du S3 qui sert d’argument massue aux avocats d’Apple pour pousser à l’injonction, arguant que les copies répétées de leurs brevets sur un appareil concurrent à succès est un manque à gagner direct pour leurs propres produits.
Dans un tout autre domaine, et pour rajouter à ces déboires, on apprenait que AT&T et Verizon ne participeraient pas à la promotion sur le service de stockage de 48 Go de Dropbox inclus dans le S3, alors que Samsung voulait offrir ce service de stockage dans le nuage en gratuité totale pendant deux ans. L’un des gros arguments commerciaux du S3 disparaît donc et les Etats-Unis se transforment en un chemin de ronces pour le géant asiatique.