Plainte iBooks : les arguments de Jobs
Ce document est un courriel, rédigé par le fondateur d’Apple, et adressé au dirigeant d’un éditeur alors qu’Eddy Cue, en charge des discussions avec les fournisseurs de contenus pour l’ensemble de l’iTunes Store, eut échoué à obtenir son accord. Le patron du constructeur lui expose trois solutions :
– soit embarquer avec Apple et «voir si nous pouvons tous ensemble créer un vrai marché de l’e-book à 12,99$ et 14,99$».
– rester avec Amazon et son modèle à 9,99$. Dans ce cas, «vous ferez un peu plus d’argent à court terme, mais à moyen terme Amazon vous dira qu’ils vous paieront 70% de 9,99$. [Amazon] a des actionnaires aussi».
– retirer son catalogue d’Amazon. Mais si les consommateurs sont privés de cette solution pour acheter les livres, «ils vont commencer à les voler. Ce sera le début du piratage et une fois que c’est parti, il n’y aura rien pour l’arrêter. Croyez-moi, j’ai déjà vu cela de mes propres yeux».
La plainte explique également qu’Apple et les éditeurs auraient travaillé ensemble pour forcer la main du récalcitrant Random House (qui ne voulait pas du modèle d’agence proposé par Cupertino). Cette pression serait allée assez loin : ces mêmes sociétés ont tenté de convaincre Barnes & Noble de ne pas faire figurer dans ses réclames de livres édités par Random House – visiblement, le libraire a cédé.
La position d’Apple dans cette affaire n’a pas changé : grâce à un dossier jugé convaincant, le constructeur veut aller jusqu’au procès.