Traçage : une réunion et un brevet
Le sénateur américain Al Franken, déjà à l’origine d’un courrier à Steve Jobs lui réclamant des explications sur le traçage des utilisateurs d’iOS à leur insu (lire «Tracking iOS : demande d’explications») a de la suite dans les idées : il «invite» Apple mais aussi Google à venir s’expliquer sur leurs manières le 10 mai à Washington, devant un comité s’occupant des rapports complexes entre vie privée et technologie. Il y sera question des libertés que prennent les constructeurs et fournisseurs de services avec le respect de la vie privée de leurs utilisateurs. Le Department of Justice, la FTC ainsi que le Center for Democracy and Technology participeront à cette réunion. Des représentants de Google et d’Apple ont confirmé leur présence à cette réunion à l’intitulé équivoque, «Protéger la vie privée mobile : vos smartphones, tablettes, téléphones, et votre vie privée». Elle sera webcastée en direct.
Cupertino sera peut-être questionnée sur les aboutissants d’un brevet dévoilé par Gawker, qui laisse à penser que le stockage des informations de localisation n’était pas forcément un bogue, ainsi que l’a laissé croire John Gruber (lire «Tracking iOS : un simple bogue»). Celui-ci décrit les usages que comptent tirer Apple et ses apps des données du fichier consolidated.db – on y trouve un historique de localisation qui ressemble au logiciel iPhone Tracker des deux chercheurs ayant mis le doigt sur le problème, mais aussi la collecte de données transmises à des serveurs (ce dont le fameux fichier se passe pour le moment), le partage des localisations entre utilisateurs…
Si les technologies décrites dans ce brevet restent à mettre en œuvre (ou pas), il est clair qu’Apple a dans l’idée d’utiliser les informations de localisation de ses clients pour toutes sortes d’usage. Faut-il pour autant s’en émouvoir ? Pas vraiment, puisque l’on retrouve ici la description de services web comme Latitude ou Foursquare… Ceci étant, Apple devrait tout de même prendre la parole pour expliciter les zones d’ombre de ce maudit fichier.
