Kiosque : la presse US pas emballée
Les règles d’abonnement mis en place par Apple hier ne rencontrent pas un franc succès auprès des éditeurs, malgré l’enthousiasme de certains qui n’ont pas manqué de se lancer très rapidement. Et la fronde ne provient pas d’Europe comme on aurait pu le penser, mais des États-Unis où l’Online Publishers Association critique le système.
L’association, qui regroupe les plus gros éditeurs de presse américains (Bloomberg, Forbes, Hearst, Time, Conde Nast et National Geographic, entre autres), regrette par exemple l’impossibilité de créer des liens depuis l’app vers une proposition commerciale sur le site web du quotidien. Il est également impossible de proposer des offres couplées print + iPad, puisque les micro-paiements ne concernent que la version numérique (un point encore sujet à controverse).
Le partage d’informations des abonnés est également sur la sellette : selon l’OPA, nul doute que les consommateurs choisiront de ne pas partager leurs données privées avec les éditeurs. «L’impossibilité de connaître qui sont nos clients affectera le produit fini», s’alarme Pam Horan.
Par ailleurs, le Wall Street Journal, qui a contacté plusieurs experts dans ce domaine, avertit qu’Apple pourrait bien faire face à des accusations de pratiques anti-concurrentielles.
Enfin, ne loupant jamais une occasion de prendre le contre-pied d’Apple, Google a mis en ligne une vidéo expliquant son service One Pass, une nouvelle fonction de paiement destinée aux éditeurs de presse et fonctionnant sur n’importe quel appareil, pourvu qu’il soit doté d’un navigateur web.
Mise à jour – Google a donné quelques explications supplémentaires concernant One Pass. Le pourcentage prélevé sur chaque transaction est de 10%. Le système, qui demandera à l’utilisateur de s’identifier pour accéder aux contenus, permet également aux éditeurs de proposer des abonnements, des «pass» un jour, de ne payer que pour un article, de créer des «packs» pour plusieurs numéros… Bref, Google joue la carte de la flexibilité pour faire valoir sa différence.