De la relation entre Apple et AT&T…
Nos lecteurs réguliers l’auront sans doute remarqué, entre Apple, concepteur de l’iPhone, et AT&T, en charge du seul réseau de téléphone autorisé pour le combiné pommé, les relations sont parfois tendues (quand AT&T peine à mettre son réseau au niveau) parfois moins (quand Apple prend la responsabilité d’une hausse des coupures d’appels comme vendredi dernier).
Wired revient sur la gestion par AT&T du phénomène iPhone et par là même, sur les relations qu’entretiennent les deux entreprises. Et quand on sait qu’en quelques mois, un possesseur d’iPhone de première génération sollicitait 15 fois plus le réseau de données qu’un smartphone moyen et près de 50% plus que les prévisions de l’opérateur, il y a effectivement dû y avoir de l’électricité dans l’air.
Surtout que contrairement aux autres fabricants de téléphone, Apple, au cours des réunions organisées avec les représentants de l’opérateur a constamment refusé d’imposer de trop grosses restrictions à ses utilisateurs (YouTube en Wifi uniquement ou pas plus d’une minute sur le réseau AT&T par exemple).
Selon un témoin des réunions, la tension montait parfois d’un cran avec les menaces des représentants d’AT&T d’en référer à leurs directeurs, ce à quoi les représentants d’Apple répondaient qu’ils en référeraient alors à Steve et qu’on verrait bien qui gagnerait. Il semble qu’on le sache désormais.
Pour tenter de sauver son image et éviter à son réseau d’imploser, AT&T y a investi 37,5 milliards de dollars depuis la sortie de l’iPhone et prévoit d’atteindre 17,5 milliards en cette année 2010. Mais si des mesures indépendantes ont montré qu’effectivement dans les grandes villes, le réseau avait été amélioré, c’est une autre paire de manches pour l’image de l’opérateur.
Même si vendredi Steve Jobs a caressé son partenaire dans le sens du poil, il semble que lui et ses équipes aient souvent été tenté d’aller voir chez Verizon si l’herbe était plus verte, en témoignent sa réponse à Walt Mossberg lors de la conférence D8. A la question de savoir s’il pourrait y avoir un intérêt à se rapprocher d’autres opérateurs, Jobs avait répondu que c’était possible.
Hélas, les puces Qualcomm à intégrer à l’iPhone étaient significativement plus grosses que celles conçues par Infineon, qui utilisent la norme gérée par AT&T. Selon Wired, tout comme une équipe avait été chargée de compiler Mac OS X sur les puces Intel depuis de nombreuses années, une équipe d’ingénieurs est chargée depuis 2007 d’évaluer les possibilités de passer sur le réseau de Verizon en changeant la puce 3G.
Cela n’a pas empêché AT&T de râler à propos du baseband de l’iPhone qui serait truffé de bogues et conçu pour une puce Infineon adapté aux réseaux européens dont la densité est bien supérieure à celle des États-Unis, avec comme résultat une moins grande permissivité quant à la qualité du signal.
Pas de quoi effrayer Apple dont les représentant auraient parfois clairement renvoyé dans leurs buts ceux d’AT&T quand ceux-ci pensaient évoluer dans un vrai partenariat et proposaient de régler « ensemble » les différents problèmes : « Non, vous les résolvez. Ce n’est pas notre problème. C’est votre problème ».
Alors que tous les observateurs tentent de deviner quand prendra fin le contrat qui lie les deux entreprises, on sent qu’AT&T, à défaut de parvenir à convaincre Apple de limiter l’usage des données, tente de faire ce qu’il peut de son côté pour y parvenir, par exemple en limitant à 2 Go la quantité de données téléchargeables sur un mois ou en modifiant à la va-vite les forfaits spécialement conçus pour l’iPad.
De quoi alimenter un prochain épisode dans quelques mois !
Les détails sur Wired :
Bad Connection: Inside the iPhone Network Meltdown