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Plus qu’hier et moins que demain

Juste avant que le soleil ne se couche de ce côté-ci de la barrière linguistique, tentons de faire un petit debriefing de toute l’agitation de ce 13 août 2002. Mais ce ne sera pas pour compter les MégaHertz sur les doigts de la main[[Avec les deux, 100 MHz par phalange, voyons voir, on tiendra jusqu’au 2,8 GHz, autant dire qu’il y a de la marge…]], plutôt pour tenter, au travers de ces nombreuses annonces et rumeurs qui les anticipent, de suivre le regard de qui vous savez.

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Et, à l’autre bout de cet horizon clair et visionnaire à faire se damner toute créature qui sait compter jusqu’à 0 et 1[[L’enfer du PC, vous comprenez mieux ?]], eh bien, y’a pas iPhoto, enfin pas que, c’est le DH. Enfin le HN, si vous voulez, parce que nous, contrairement à certains dont nous ne dirons pas le nom pour ne pas faire de publicité, nous savons que digital se traduit par numérique, et hub par, eh bien, hub, houba houba… Bref, entre ce paradis promis sans fil ni ciel et ce fameux 13 août qui fait un bel anniversaire de Lion à notre cher Jaguar, il y a encore quelques machines, quelques iApps, quelques points.mac à préciser, et quelques bons jours à essayer de soulever le bord de l’écran plat pour essayer de deviner quel prochain lapin blanc le magicien qui ose va sortir du chapeau.

À tout seigneur, tout honneur, commençons par le Roi des OS, livré désormais avec les machines… Ceux qui préfèrent le style Classic feraient bien de mettre au coffre la copie d’un CD d’install du 9.2.2, qui se prépare à prendre une retraite bien méritée en tant que dernier de la lignée des Systèmes… Le temps des OS s’annonçait, le pas est franchi aussi sûrement que des Francs aux Euros. Si votre machine le supporte, Mac OS 10.2 vous comblera, mais en cas contraire, il risque bien de vous faire switcher vers un Mac à sa mesure.

HardWear


C’est là que viennent les machines. Pour vous encourager à franchir le pas, Apple fait ce qu’elle peut. Coup de pouce sur les eMac, “le plus abordable des G4”, un combo à la place du graveur CD pour le même prix, et un nouveau modèle SuperDrive qui devient “le prix le plus bas de l’industrie pour un ordinateur capable de graver des DVD”. Entre ces eMac et l’iMac G4, il n’y a guère plus que les iBook à tourner sur un G3, et, si l’eMac est encore trop cher pour vous, trois iMac Classic qui traînent encore dans un coin de l’AppleStore pour ne pas tourner le dos à la barre symbolique des 1 000 €[[Avec 1 000 $, c’est un eMac qui nous emporte…]]. Symbolique également, la baisse de 100 $ sur les Luxo, si avec ça vous n’avez pas compris qu’il est temps de s’équiper, machine et OS, pour le hub, voilà une eCard postale de Californie :
“Maintenant, pour la première fois, les utilisateurs peuvent graver leurs propres DVD sur un ordinateur à moins de 1500 $. Notre étonnant SuperDrive ainsi que les applications primées iMovie et iDVD ont introduit l’ère de la gravure de DVD personnelle, et ces prix bas à “casser le sol”[[“Groundbreaking.”]] vont encore renforcer la domination d’Apple dans ce segment en rapide croissance.”. Signé Steve Jobs, with iLove, xXx…

Juste un mot sur les iBook, bien oubliés dans la période… Un peu trop, peut-être, ou trop parfaits ? Comment le pourraient-ils, alors qu’on sait bien, maintenant, qu’un G4 tient dans un portable… Et je peux le prouver, Jaguar tourne à l’aise sur un Crystal 500 MHz / 256 Mo Ram, à Altivec près… Alors, quoi, se réserve-t-on de lui essayer le turbo pour une autre Apple Expo, ou prépare-t-on en secret un iPad époustouflant qui ne prenne d’ici là la place de cahier numérique. Du hub ! Rien de sérieux encore de ce côté-là, si ce n’est un espoir si fort qu’il suscite quelques lignes chez monsieur Gassée lui-même… C’est dire combien ce silence est bruyant…

Pour la gamme professionnelle, faute d’un G “vaporchip” 5, comme on le peut comprendre grâce aux riches contributions aux forums (Une journee particuliere, Nouveaux PowerMac G4), l’option bi-processeur est loin d’être aussi pitoyable qu’on pourrait le croire. Surtout en tandem avec Jaguar, qui exploite fort bien ce double cerveau au service de nombreuses applications, ce n’est pas par hasard, et sur une carte mère nettement améliorée. Mais c’est encore un symbole qui vaut beaucoup ici : toute la gamme professionnelle est désormais bi-processeur (mis à part le premier des Xserve), afin d’amenuiser l’équivoque en terme de performances avec la concurrence. Quant au nouveau processeur, plus il se fait attendre, plus il promet, et de jour en jour spéculations et hypothèses s’enrichissent.
Et puis juste un truc : on commence très sérieusement à parler de clustering, qui sera possible dans la prochaine version du noyau MACH (et d’ores et déjà sous Linux). Le Mac ira chercher de lui-même sur le réseau les ressources disponibles pour alléger son traitement. C’était déjà du NeXT, demain sur Macintosh. Un demain ou il y aura deux ou trois Macs dans la maison, qui feront tout ça avec Airport sans que l’on s’en rende même compte. Et alors là, comme dirait l’autre, plus on est, plus les GigaHertz peuvent aller se rhabiller…

En ce qui concerne les portables, l’actualité du jour ne les ignore pas, pas de jaloux… De nouveaux Titanium pour janvier, rapporte la rumeur… Bi-processeurs aussi, qui sait, mais probablement Bluetooth-Ready… Or Bluetooth et Airport ont un rôle libératoire signifiant dans le confort du hub, et ce ne sont pas Rendez-vous, iSync, et encore quelques autres, qui me contrediront.

Mais, en attendant, Apple fait le ménage : plus de mono-processeurs pour les pros, plus d’OS 9, plus de couleurs et de flower-power, peut-être bientôt plus de G3, plus de Mac sans Bluetooth, comme le suggère également la rumeur tout juste évoquée. Que va-t-il rester ? Une poignée d’architectures optimisées pour un OS extraordinaire, et un bouquet d’iApps, bref, le noyau idéal autour duquel faire graviter un hub.

SoftWar


Ce qui a toujours fait la différence entre Apple et, déplorons-le, la plupart de ses concurrents libres ou moins, c’est que pour ses animateurs l’ordinateur est indissociable de ce qu’on en fait. En d’autre termes, comment concevoir une machine sans penser à la façon dont elle sera utilisée. Aussi, l’ergonomie, l’esthétique, mais aussi la maîtrise conservée du couple machine-OS, ont fait d’Apple un talentueux producteur de logiciel. Ce n’est pas par volonté d’indépendance car si d’autres font mieux, ils auront le marché[[Et combien d’entre eux doivent à Apple leur rigueur qualitative, sinon leur succès ?]], mais, je le parierais, par souci de démonstration. Derniers fleurons d’un longue histoire qui a commencé avec le Macintosh, les iApps sont à ce point de vue la plus grande réussite de Cupertino : pour ne pas être capable de monter le film de ses vacances et l’envoyer aussi sec dans le lecteur de DVD de pépé-mémé, il faut certainement y mettre une telle mauvaise volonté qu’à ce stade, on s’est forcément acheté un PC…

Mais entre MacWrite et les iApps, il y a une différence majeure, initiée par ClarisWorks en son temps : QuickTime. L’idée de génie de déléguer tout traitement multimédia à un moteur centralisé a tout changé, et anticipé de loin la montée en puissance des flux et capacités de traitements, allégeant les applications et asseyant d’autant la formidable cohérence de l’expérience Mac. Assimilant au cours des années expérience et progrès des nouvelles technologies, 3D, interaction, streaming, et désormais les meilleurs standards audio et vidéo gratuits (pour nous), QuickTime n’a jamais eu qu’à évoluer, pas à changer. Et c’est alors que l’on y pense même plus, ou à peine, enfoui qu’il est dans les couches supérieures du core OS, mais prêt à gérer d’algorithmes de maître toute image ou son qui passeraient par là, qu’il va enfin pouvoir s’exprimer à sa mesure, de même que le savoir-faire de ses concepteurs.

Mais ce n’est pas tout. : Prenez QuickTime, et extrapolez-le, sortez-le du Mac. Imaginez cette chose capable de prendre en charge dès que c’est possible, et automatiquement, les tâches qu’elle peut effectuer à votre place. Et voilà, vous avez compris le hub… Son QuickTime à lui, c’est le Mac/Jaguar, et les iApps sont ses bras articulés pour le mettre à notre service, ainsi qu’une passerelle transparente entre notre monde local et son écho distant. Quand vous découvrirez, si ce n’est déjà fait, à quel point Jaguar engage ces applications-sœurs à collaborer, et comment cela prépare lentement le terrain à l’idée d’un “métalogiciel” pilote qui sait créer sa richesse en profitant au coup par coup des talents des autres, vous commencerez peut-être aussi à voir poindre un avenir qui rien qu’à y penser, pèse son poids de GigaHertz.

Je ne vais pas revenir ici sur le détail des iApps, on vous en a déjà parlé et nous en aurons à nouveau l’occasion, sinon pour rappeler qu’après la récente version 6 de QuickTime, et 3 d”iTunes, Jaguar s’accompagne, outre les technologies qui lui sont propres (Rendez-Vous…) de quelques mises à jour majeures (Sherlock, Mail, Carnet d’adresses…), et de quelques jolies nouveautés (iChat, iCal, iSync, les deux derniers étant attendus en septembre). J’ajouterai, au risque de faire grincer dans les porte-monnaies, la réforme .mac qui entre de plein pied dans cette stratégie de déploiement, gageons que la démonstration en sera très bientôt probante, sinon indispensable. N’allez pas croire trop vite que le nouveau tarif est une décision opportuniste ou uniquement financière : .mac ne tardera pas à être aussi incontournable pour tout un chacun qu’iTunes pour un macuser mélomane.

Mais il y a, dans l’actualité de ce même et vraiment riche mardi, une nouvelle qui mérite de ne pas passer inaperçue : nous verrions, d’ici 6 semaines, arriver iMovie en version 3. Comment qualifier les premières spécifications avancées ? Spécial Jaguar, spécial G4, spécial bi-processing. Oui, iMovie, le b a ba du montage vidéo, pas Final Cut Pro, son grand frère payant, optimisé pour tout ça. Et pourquoi faire, voyons ? Pensons hub… À gauche, une caméra qui rentre dans iMovie. À droite, iChat… Au milieu, un Mac et son ombre .mac… Vous avez déjà compris, il ne manque plus que le Sésame de tout cela, le voilà : streaming… Et qui dit streaming dit… Ben oui, QuickTime streaming… La vidéo-conférence à la sauce Apple, c’est pas un duvet jeté à l’arrière d’une bâchée pour prétendre que c’est un camping car (et même des fois une décapotable…). Non madame, non monsieur, ici c’est du fait pour, du taillé sur mesure, du conçu dédié, de l’agriculture bionique pour votre vie qu’elle aille avec.

Plus qu’hier, mais moins que demain…


Tout ça pour une seule journée… Alors là, franchement, monsieur Jobs & Co, vous m’épatez… Je vous vois, là, faire votre petit machin, pince-sans-rire l’air de rien, mais en train d’inventer le nouveau métier-hobby de jardinier d’octets… Votre horloge atomique est toujours pile à cinq ans d’avance, ce qui, compte tenu de la Loi de Moore, est un exploit à géométrie exponentielle. Le septième, justement, prochainement en Bêta publique sur le smartpad de nos désirs…

Désormais, chaque jour sans G5 ne sera guère qu’un jour de moins vers de nouveaux sommets, proches ou lointains.
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