Papermaster : une chronologie
La saga Papermaster n’a certainement pas fini de faire parler d’elle. L’épisode du week-end, au cours duquel un juge a interdit à Papermaster de travailler chez Apple (lire cette dépêche), n’est sans doute qu’un avatar de cette histoire qui a commencé en janvier dernier, et que résume Fortune. Voici un petit résumé des tribulations de cet ancien directeur de la division serveurs chez IBM…
– Janvier 2008. Robert Mansfield, vice-président d’Apple pour le développement hardware chez Apple, dresse une liste de possibles futurs responsables. Mark Papermaster, ancien camarade de classe de Mansfield, y figure.
– Février. Papermaster rencontre Steve Jobs et tous deux discutent d’un éventuel poste de «senior leadership» concernant le développement des appareils grand public d’Apple.
– Quelques semaines plus tard, Apple propose une place moins en vue è Papermaster, qui décline l’invitation.
– Avril. Apple rachète PASemi, un fabricant de processeurs basés sur l’architecture Power d’IBM (lire notre chronique à ce sujet, partie 1, partie 2).
– Septembre. Papermaster reçoit un nouvel appel de Steve Jobs, qui veut le rencontrer pour discuter.
– Le 7 octobre, Papermaster rencontre Jobs et Tony Fadell (le «père» de l’iPod et patron de la division baladeurs et iPhone). Ce dernier doit quitter ses responsabilités au sein d’Apple, et Apple recherche un remplaçant. Le lendemain, Papermaster rencontre l’équipe de Fadell.
– 10 octobre : Jobs lui fait une offre impossible à refuser (une opportunité «qui n’arrive qu’une seule fois dans une vie»), prendre la tête de cette division.
– 13 octobre : Papermaster informe son futur ex-employeur qu’il a l’intention d’accepter l’offre d’Apple. Ses responsables pensent que tout cela a à voir avec l’acquisition de PA Semi…
– 20 octobre : IBM propose à Papermaster une «substantielle augmentation» (un an de salaire !) afin de le persuader de rester. Carotte et bâton, puisque dans le même temps, son employeur lui rappelle à toutes fins utiles qu’il a signé un contrat l’empêchant d’aller travailler chez un concurrent pendant un an.
– 21 octobre : Papermaster pose sa démission. Il quittera l’entreprise à la fin de la semaine et commence son nouveau job en novembre.
– 22 octobre : IBM porte plainte dans un document de 10 pages auprès de la cour de New York afin d’empêcher Papermaster, «en possession de secrets significatifs et hautement confidentiels», de prendre son poste chez Apple (lire cette dépêche).
– 4 novembre : le Wall Street Journal sort l’affaire, Apple annonce officiellement par communiqué de presse la venue de Papermaster, en tant que vice-président exécutif hardware pour les appareils électroniques, en remplacement de Tony Fadell (lire cette dépêche).
– 6 novembre : Papermaster argue dans un document envoyé à la cour qu’Apple et IBM n’ont rien en commun. Tandis que l’un donne dans l’électronique grand-public, l’autre s’occupe de systèmes informatiques pour les grandes entreprises.
– 7 novembre : Robert Cringely écrit tout haut ce que toute la Silicon Valley pense tout bas. Papermaster n’est à ce poste que pendant la durée de sa clause de confidentialité signée avec IBM. Au bout d’un an, il prendra la tête des opérations chez PASemi et aura pour mandat de développer les futurs processeurs optimisés pour Snow Leopard, et pour bien d’autres choses.
– 8 novembre : Papermaster est interdit d’Apple par la cour de New York (lire cette dépêche), du moins jusqu’au 18 novembre où une nouvelle audience aura lieu.
On n’a a priori pas fini d’entendre parler de ces relations mouvementées entre Apple, IBM et le transfuge Papermaster !