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All you need is… Jobs !

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Machines, technologies système, applications avenantes et futées, voilà de quoi faire suffisamment d’heureux parmi les utilisateurs pour avoir de quoi changer son jet quand il sera usé. On en connaît qui ont pris leur retraite bien avant d’être parvenus à un tel résultat ! Mais c’est mal connaître Steve jobs que de penser qu’il puisse en rester là : ce n’est qu’un début, et la veille d’un autre lendemain. Le hub est un espace cybernétique qui se déploie à votre usage dans et autour du Mac, qui se décline en autant de tâches qu’il en faudra pour épauler votre activité. À part selon vos comportement, il évoluera donc sur deux plans : en lui ouvrant tout d’abord la puissance de l’internet mais sans y perdre sa nature, et d’autre part en y adjoignant de nouveaux éléments, matériels ou logiciels.


Un point c’est Mac

Ce sont ces voies que nous allons explorer légèrement, en laissant à Apple la valeur de ses choix, prêts à accueillir avec confiance ce qu’elle nous apportera, qui sera au moins aussi démonstratif de son savoir-faire que ce que nous avons vu jusqu’à maintenant. Ce n’est pas par le côté de l’innovation que l’entreprise pêche, mais par cette relation curieuse qu’elle entretient avec un public qui lui accorde pourtant bien souvent bien plus qu’une simple clientèle, et qui aimeraient bien que les progrès portent aussi sur ce plan là. Steve Jobs me fait parfois penser à ce poster de Linus, des Peanuts, pouce dans la bouche et couverture-doudou précieusement arrimée au côté, porteur de toute la sagesse du monde sous un texte qui a l’air de la résumer : “I love mankind, that’s people I can’t stand” (J’aime l’humanité, ce sont les gens que je ne supporte pas)…

Commençons donc à aborder le délicat problème de .mac, successeur des bientôt feus iTools. Prise isolément, cette annonce a de quoi surprendre et décevoir bien des utilisateurs fidèles. Une fois de plus, et alors que Yahoo semble tirer avantage de ses services payants[[Voir dépêche Payant, mais lucratif.]], et que Microsoft met fin à la gratuité du navigateur MSN Explorer (sauf pour les abonnés du service éponyme[[Lire article sur SVMMac.]]), Steve Jobs prend un pari risqué, mais probablement calculé. En effet, les [email protected] trouvent amère la pilule, et on peut bien les comprendre. Mais qu’ils tentent de considérer le problème d’un angle plus large, et ils verront que ce réaménagement ne manque pas de sens[[Et qu’ils se consolent en prenant dès maintenant une adresse macplus.org, toujours gratuite…]], compte tenu de l’histoire des iTools et de l’évolution des choses. Apple n’a pas vocation à être un simple provider, d’autant plus que toute connection comporte généralement des services de mail et d’hébergement, sans l’Apple touch, certes, mais si l’on veut que celui-ci persiste, il faudra bien consentir à ce sacrifice, ou se passer de cette partie (optionnelle) des choses.

Leur origine, rappelons-le, précède la vision du hub numérique, et date d’un moment où le net connaissait encore peu les hauts débits. Cela n’a pas empêché ce service en ligne précurseur et semblable à aucun autre de continuer bon an mal an sa route, jusqu’à représenter aujourd’hui plus de deux millions d’abonnés. Mais le hub numérique apparaissant semblait en avoir détourné l’intérêt de Steve Jobs, à la grande satisfaction de Redmond qui trouva dans ces plâtres bien essuyés le modèle conceptuel de sa stratégie .net[[Thèmes développés précédemment dans Quand le chat fait la loi, les souris pensent.]]. Le bénéfice que les iTools apportaient à la marque, probablement bien plus sur le plan de son image que financier, valait-il de préserver l’idée sous une forme dont le succès même grevait les performances, et la gratuité un réel investissement de déploiement pourtant nécessaire. L’afflux espéré de hordes de nouveaux switchers imposait de changer les choses, de même l’offensive relancée vers Wintel. Mais, même sans cela, il fallait que les iTools changent pour devenir part du hub numérique.

Dans cette optique, les iTools recyclés conservent leur aspect mi-remote desktop, mi-site web personnel. Ils gagnent en espace (MP3 et 4, mais quand même…), et en rapidité : moins on est de fous, plus la bande passante se libère, sans compter quelques améliorations techniques prévisibles et annoncées (partage avancé du disque, anti-virus, logiciel de sauvegarde). Mais c’est bien évidemment en termes de contenu que les changements risquent d’être les plus importants : c’est bel et bien le portail .mac qui délivrera les flux numériques d’Apple en direction de chaque Mac/hub. En cela, nul doute que Cupertino a des projets plus aboutis que les quelques-uns que Jobs ait évoqués, comme un serveur de partage de calendriers iCal ou l’achat de contenu audio en ligne par audible.com. Laissons-les lui donc[[Et ceux d’en face réfléchir tous seuls, pour une fois…]], et gardons le plaisir d’une surprise qui ne pourra de toute façon pas être plus désagréable que ce couac dans la keynote.

Et, on l’aura compris, leur réincarnation en .mac doit non seulement justifier leur nouveau prix, mais bien dès à présent faire la démonstration de ce que .net ne sera jamais[[Ou trop tard, ce qui suffit peut-être à Bill Gates, mais certainement pas à Jobs !]], autant que ce que ce “périphérique distant partagé entre des milliers d’utilisateurs” apporte comme valeur ajoutée directe à ses souscripteurs. Après tout, les autres satellites du hub numérique sont aussi des investissements, Mac compris, ce sont les logiciels associés qui sont gratuits[[Il ne faudrait pas trop vite négliger le coût que cela représente en développement…]], et, du point de vue de l’infrastructure nécessaire, on peut bien considérer que .mac se range du côté du matériel. Malgré cela, et même si nous sommes habitués à de tels gestes maladroits, de la part d’Apple, un malaise persiste : lacunes de communication, services pas assez significatifs, la mesure paraît à la fois justifiée et indéfendable[[Rappelons que l’adresse mail gratuite en mac.com était censée être disponible “a vie”…]] en l’état actuel des choses. En attendant donc qu’Apple convainque de son offre et de son tarif, la revoie, ou bien encore la complète par un accès limité mais gratuit, c’est une nouvelle incompréhension qui risque de s’installer, et d’affaiblir la force du concept du hub numérique et le soutien que des utilisateurs chagrinés pourraient y accorder.

Ce seul point noir, pour symbolique qu’il soit de la dramatique capacité de Steve Jobs à entraîner l’incompréhension au sein même de ses premiers alliés, puisque tels sont bien souvent ses clients si spéciaux, ne doit pas pour autant occulter ce nouveau et fantastique bond qui va propulser nos machines vers une autre façon d’être perçues. Mais, et c’est en cela que cette réorientation “philosophique” est difficile à expliquer, c’est dans les comportements qui vont naître de l’usage de cet outillage sans équivalent que sa valeur se fera sentir. Les interactions du hub numérique seront un jour aussi indispensables à notre vie quotidienne que le téléphone portable l’est en si peu de temps devenu. Apple y sera, cette fois encore, pour beaucoup, mais aura-t’elle su transformer l’essai dont Steve Jobs vient de donner le véritable coup d’envoi, en dessinant comme jamais jusqu’à présent les filets de cette toile domestique.

Les pommes et l’espoir…

Au terme de cette tentative de prendre un peu de recul devant un projet au potentiel tel qu’il risque de renouveler radicalement le sens même de la façon dont l’informatique flirte avec notre vie, posons-nous la question des évolutions possibles du hub et de ce qu’il faudrait pour achever le puzzle.. Il manque en effet, pour que l’image de cette chaîne numérique en train de se déployer dans, autour et au-delà du Mac apparaisse tout-à-fait clairement, quelques éléments qui semblent indispensables. On a déjà pu les voir apparaître dans les rumeurs qui précédant chaque annonce importante (et l’on peut craindre que celle du hub, si elle a été faite, n’a pas encore été très bien entendue…), ces iPad, iWalk, iWeb ou autres merveilles que nous souhaitons tous voir un jour sortir des laboratoires de Cupertino. Bien que ne comptant sur aucune information sérieuse d’ici là, il nous est toutefois possible de jouer aux devinettes, ou plutôt, d’accompagner par notre réflexion d’utilisateurs passionnés celle des concepteurs et ingénieurs du projet.

Rien ne dit toutefois que ces produits viendront directement de Cupertino, ou seront commercialisés sous la marque à la Pomme. On peut en effet comprendre les hésitations de l’entreprise pour se lancer dans des programmes complexes et risqués, elle dont les caves sont pleines de courageux et brillantes tentatives malheureusement sous-estimées, de Lisa à Newton, en passant par OpenDoc. C’est la rançon de ceux qui essaient, et l’on voit bien que les incroyables efforts de la firme en terme de R&D[[Recherche et développement]] ne profitent pas qu’à ses utilisateurs, mais également à beaucoup de ses partenaires ou concurrents. Aussi, l’ouverture, voire la convergence avec des marques ou produits tiers est-elle une voie qu’Apple pratique lorsque cela est possible, comme en témoignent la prestation du PDG de Sony-Ericsonn et la démonstration de l’interaction entre son produit et la suite iApps lors de la keynote.

Ainsi, la question de l’iWalk, un “assistant numérique personnel” doté d’une tablette graphique reste en suspens. Apple rachètera t’elle Palm, comme il semble an avoir été question, se contentera t’elle de perfectionner ses passerelles vers un produit déjà bien abouti, mettra t’elle son intelligence logicielle au service d’une telle plateforme, ou encore développera-t’elle son propre produit, l’avenir seul le dira. Mais il parait quasiment certain qu’un PDA “à la Apple” rencontrerait un succès au moins équivalent à celui de l’iPod. Il est donc raisonnable d’espérer pour un de ces prochains Noël une solution en ce domaine à la hauteur du hub.

Dans le même ordre d’idées, on pense à l’iPad, tablette graphique pour laquelle Jaguar (et Ink, entre autres) feraient merveille. Vous trouverez dans l’Enquête en kit de ce dossier un projet indépendant d’Apple mais qui laisse rêveur quant aux fabuleuses machines qui pourraient bien prendre la succession de l’iBook un de ces quatre jeudis.

Plus urgent et infiniment plus stratégique, ce qui risque d’imposer une solution à la sauce de Cupertino plus tôt que prévu : le fragile équilibre qui unit Apple et Microsoft autour de la suite Internet du second pourrait bien ne pas survivre à la détérioration des relations entre elles. De fait, si Apple est aujourd’hui en mesure de proposer un logiciel de messagerie qui fasse la différence et donc une rude concurrence, (d’autant plus qu’iCalc va compléter l’aspect organiseur d’Entourage), aucun navigateur n’est aujourd’hui aussi puissant qu’Internet Explorer, bien que la version Mac soit moins performante que celle pour PC. La quasi disparition de Communicator des écrans, la relève qui peine à occuper la place malgré d’indéniables qualités (mais de trop handicapants défauts), cela crée une situation de dépendance insupportable en parfaite contradiction avec la nouvelle politique qu’affiche la Pomme. Cette fois encore, sans avoir aucune notion des options retenues, nul besoin d’être grand clerc pour prédire l’arrivée un jour ou l’autre du “meilleur navigateur que l’informatique ait jamais produite, boom”, estampillé de la Pomme ou d’un Nestcape très fraternel. Quelques indices soulignent cette dernière possibilité : page d’accueil par défaut d’Apple aboutissant (avant Jaguar) à un portail Apple/Netscape, nature open source du navigateur, convergence entre iChat et AOL, propriétaire de Netscape, dont le logiciel installe également un client de messagerie instantanée AIM, donc compatible.

Un dépêche de MacOS Tech du 3 juin dernier faisait état d’un navigateur en cours de développement sous le nom d’iWeb, pour le compte d’Apple, par une mystérieuse société nommée Cyber-Dog, et qui devait être livré avec Jaguar. Nous ne l’avons pas vu arriver, mais l’hypothèse reste intéressante, en tout cas sur un plan spéculatif. Plus qu’intéressante, même, si l’on a Apple dans les veines depuis suffisamment longtemps pour se souvenir que Cyberdog est le nom du navigateur que la Pomme avait créé à l’aide de sa technologie OpenDoc. Cette application sans équivalent permettait de se constituer des “plateformes de départ” pour le surf, où se mélangeaient URL, adresses mail ou images à votre choix. Que l’on se souvienne à quel point, à l’époque (déjà 5 ou 6 ans…) Apple avait bien failli bouleverser les règles du genre pour comprendre que nous ne sommes pas à l’abri des plus grandes surprises…

L’actualité des rumeurs a également ces derniers temps laissé filtrer l’idée d’un iOffice, qui serait destiné à remplacer AppleWorks autant qu’à bouter Microsoft hors du Mac. Proposé en deux versions comme les iApps gratuites et leur équivalent professionnel payant, ce projet qui serait déjà bien avancé compléterait admirablement la collection avec un outil d’édition polymorphe aux talents revus. Je vous renvoie, pour compléter, aux dépêches DefCon 3 et Apple Works Hard.

Hub it yourself

Je n’irai pas plus loin que ces quelques exemples, plus destinés à illustrer la théorie du hub numérique qu’à vainement tenter de pressentir le prochain secret à être dévoilé. Je ne puis que vous souhaiter de commencer vous aussi à discerner à quel point ce concept est puissant, portant en lui un paradigme peut-être aussi fort que celui dont le Macintosh lui-même est l’incarnation. Il pourrait bel et bien conférer à la marque ce souffle qui lui manque pour gagner les parts de marché qu’elle mérite, et une fois de plus, en transfigurant notre vision de l’informatique. Mais cette fois, le magicien Jobs pourrait bien finir par faire disparaître l’ordinateur (il a déjà compris que la tendance est inéluctable, et il s’y prépare…) au profit de l’intelligence logicielle. Et si vous trouvez qu’il a les yeux qui brillent, ils nous a dit pourquoi en conclusion de son show New-Yorkais : nous sommes face au “brightest future ever for the personnal computer” [[L’avenir le plus brillant qu’il y ait jamais eu pour l’ordinateur personnel.]]… Comment ne pas être gagné par une passion aussi salutairement démonstrative ?

Nous vous avons montré le virage de Jaguar et détaillé (succinctement, il est vrai) les annonces de ce 17 juillet qui restera dans les annales, puis expliqué l’idée-force qui souffle au sein de cet assemblage, en attendant que nous testions plus en détail ces nouvelles applications (ou leurs enhanced versions), je vous laisse rêver à ce que vous pourriez bien faire d’un Mac qui saurait pour vous qu’untel est un ami, ou que tel mail a des chances de vous énerver, et le faire disparaître aussitôt sans vous déranger. Et dépéchez-vous de prévoir la vie qui va avec, car il risque bientôt, s’il vous prenait de penser à voix haute “J’irais bien à Lyon samedi en train”, de vous répondre “À quelle heure ?”, voire d’aller vous chercher les billets par inadvertance…

Mais en attendant ce moment pas si lointain où vous parlerez aux murs, comme dans Gibson[[Trilogie des “Neuromancien”.]], où vous jouerez, comme dans K. Dick[[“La cathédrale engloutie”.]], à reconnaître l’origine d’un texte brouillé par le passage successif par plusieurs serveurs de traduction, ou encore résisterez aux obscurantismes grâce à votre usage avisé du Réseau, comme dans Spinrad[[La grande guerre des Bleus et des Roses]], pour ne pas finir fasciné par l’œil qui vous surveille de l’écran plat, comme dans Orwell[[1984]], à vous de faire votre science-fiction maison. Il n’existe aucun mode d’emploi, si ce n’est celui de vos choix, à vous aussi de voir si les nouvelles possibilités que l’informatique prend la peine de libérer vous donneront envie de les exploiter. Au prix toutefois d’un investissement de vos ressources créatives et de l’effort d’acquisition de quelques notions fondamentales nécessaires pour en développer les facultés. Comme dans la vie, ce qui est normal, car c’est bien de la vie dont il s’agit, et personne ne pourra dire que Steve Jobs n’aura pas fait tout ce qu’il pouvait pour faciliter cela dans le domaine qui le concerne. Qu’on lui rende au moins cet hommage, après tout, ils ne sont pas si nombreux parmi les puissants à l’être en conservant contre vents et marées une préoccupation aussi honorable.


Je vous propose donc de continuer ce parcours sur ses traces en découvrant dans la suite de ce dossier les données et l’actualité de cette grande aventure, de façon à ce que vous puissiez vous préparer à ce virage culturel majeur qui s’amorce inéluctablement. Vous y trouverez quelques services conçus pour vous éclairer. Le Dicodeur, un lexique commenté et illustré des éléments du hub, le Tableau d’abord, à partir duquel vous irez d’un clic sur les pages d’information ou de téléchargement d’Apple, et l’Enquête en kit, qui vous faire une Toile utile et instructive. Dans la mesure du possible, ces services seront enrichis et réactualisés selon l’actualité, aussi, n’hésitez pas à vous y reporter. Vous pourrez consulter un journal des mises à jour sur la page Sommaire.
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