MobileMe : les raisons de l’orage
On en sait un peu plus sur ce qui a provoqué la douche écossaise sur MobileMe. Une fois de plus, Apple était sur le fil du rasoir pour un lancement. Une fois de trop ?
Publié par nos amis de MacGénération, et signé par Florian Innocente, on trouvera un joli papier qui en dit long sur la nébuleuse qui enveloppe depuis la mi-juillet les vicissitudes que rencontrent un certain nombre d’utilisateurs de Mobile Me, le service d’Apple qui se veut l’équivalent d’Exchange pour Mme et M. tout-le-monde… et qui se sera transformé pour un certain nombre d’entre eux en un véritable purgatoire.
Visiblement bien renseigné, on y apprend ainsi notamment que c’était une équipe “d’anciens de Microsoft qui tenait les rênes de .Mac depuis maintenant deux ans (…) une période durant laquelle le projet MobileMe a été initié (il y a environ dix-huit mois) et supervisé”, mais surtout que les problèmes rencontrés lors de la mise en œuvre commerciale du service avaient déjà été expérimentés lors des phases de test, et leur causes dûment identifiées.
En cause, l’utilisation de Sproutcore, un framework basé sur javascript utilisé pour gérer la couche d’inface supplémentaire sur le navigateur client – et toujours au stade beta – ainsi qu’un problème d’architecture du côté de l’infrastructure matérielle, laquelle s’est révélée incapable d’assumer la montée en charge de la demande dans des conditions opérationnelles. Solutions mises en œuvre : le déploiement d’une quantité impressionnante de Xserve pour renforcer la partie matérielle, et la désactivation d’un certain nombre de services, le temps de laisser refroidir les serveurs.
Le papier de Florian appelle pourtant 2 types de remarque : d’une part SproutCore n’est pas une simple “extension à JavaScript qui autorise les effets d’interface de MobileMe”, notamment parce ce qu’il permet non seulement de faire ressembler les webapps à des vrais applications, mais aussi de les penser comme de vraies applis. Apple utilisait d’ailleurs le framework de SproutIT depuis août 2007 et la dernière mise à jour de .Mac pour les galeries photos, et avait comme à son habitude apporté sa contribution au projet.
D’autre part, ce n’est pas la première fois qu’Apple lance sur le fil du rasoir un nouveau projet, plus ou moins bien ficelé encore quelques semaines avant sa présentation. Ce fut déjà le cas en leur temps de l’iPod, mais également… de l’iPhone EDGE.
Trop sûre d’elle-même, Apple a-t-elle joué le coup comme sur un nuage, avant de voir doucher ses ambitions ? A moins que l’amalgame de la culture d’entreprise de Redmond avec celle de Cupertino n’ait tout simplement pas fonctionné “du premier coup”, comme sous l’ère Rubinstein. Petit à petit, les ingénieurs d’Apple semblent néanmoins avoir repris le dessus. Reste à savoir si ceux-ci se sont déjà remis des foudres jupitériennes qui n’ont pas dû manquer de s’abattre près d’eux.