Garamond assassiné ?
Est-ce Claude Garamond qu’on assassine ? Le milieu de la typographie en premier, celui des lettres plus largement et ceux-ci rejoints par des institutions, des compagnies (Adobe, Monotype, O’Reilly…) se sont émus en tout cas depuis le démantèlement de l’Imprimerie nationale française il y a quelques années, qui risque de provoquer la dispersion de 500 000 pièces historiques, dont le fameux cabinet des poinçons qui comporte des chefs d’œuvres réalisés par Claude Garamond en… 1540 ! Si le plus célèbre des créateurs de caractères français – qui créa le Garamond, oui – est bel et bien mort en 1561, l’incurie du ministère des Finances dont dépend l’atelier historique qui entasse comme il peut à Ivry son fonds patrimonial est un fait avéré. Dernier à pointer du doigt cette situation lamentable, rien de moins que la Cour des comptes dans son rapport annuel remis le mois dernier, sous le titre sans équivoque « L’Imprimerie nationale : le coût d’une réforme mal pilotée ».
L’association Graphê pour la promotion de l’art typographique tient à jour un appel pour sauver ce patrimoine inestimable sur son site Garamonpatrimoine.org
Les utilisateurs du Mac depuis ses débuts, grâce au langage Postscript d’Adobe, entretiennent un rapport particulier avec la chose imprimée. Ils ne peuvent ignorer les origines de l’imprimerie, même si la page des années du plomb est désormais tournée…
Sur l’image, les poinçons des « Grecs du Roi » gravés par Claude Garamond, à la demande de François Ier d’après le manuscrit d’Ange Vergèce.
– Garamonpatrimoine, nouvelles
– Cour des comptes : l’Imprimerie nationale, le coût d’une réforme mal pilotée (PDF)
– Claude Garamond sur Wikipédia
– Paru sur Le Parisien : l’atelier historique dans l’impasse (PDF)