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“Ballmer s’il-te-plaît…” (suite)

“On ne prête qu’aux riches” glissions-nous hier avec perfidie à propos de Microsoft (voir l’édito précédent).

La scène a de quoi quoi faire sourire quand on l’imagine, et aurait même été véritablement inimaginable il y a 10 ans de cela, au plus fort de la domination du croquemitaine de Redmond :

T’as pas 100 balles ?… C’est pour acheter un portail internet…

Chris Liddel le grand argentier de Microsoft (…)

Boro

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“On ne prête qu’aux riches” glissions-nous hier avec perfidie à propos de Microsoft (voir l’édito précédent).

La scène a de quoi quoi faire sourire quand on l’imagine, et aurait même été véritablement inimaginable il y a 10 ans de cela, au plus fort de la domination du croquemitaine de Redmond :

T’as pas 100 balles ?… C’est pour acheter un portail internet…

Chris Liddel le grand argentier de Microsoft a explicitement évoqué la possibilité de recourir à l’emprunt, pour financer une partie de son raid sur Yahoo! (voir la dépêche du 1er février). Le géant du logiciel a en effet proposé aux dirigeants et aux actionnaires du portail historique un total de 44, 6 milliards de dollars, payables pour moitié en actions Microsoft, et pour moitié en espèces sonnantes et trébuchantes…

… Microsoft peut-elle précisément trébucher à cette occasion ? Ce serait en effet la première fois dans son histoire que la société fondée par Bill Gates aurait recours à l’endettement pour financer une acquisition, et qui avait assis une partie de sa domination sur la capacité à racheter ses concurrents ou à les épuiser dans des marathons judiciaires que lui conférait l’immensité de ses fonds propres. De l’aveu de Liddel, il s’agirait pour Microsoft de ne pas dilapider la totalité des 21 milliards de fonds propres qui lui restent : lorsqu’on sait qu’Apple dispose aujourd’hui de 18 milliards de cash flow et de placements à court terme, on mesure le chemin parcouru depuis ce jour de 1998 où Bill Gates annonçait sous les sifflets de la MacWorld que Microsoft achetait pour 150 millions de dollars d’actions AAPL…

Liddle a eu beau jeu de justifier l’emprunt par les 31 milliards de dividendes et de rachat d’actions que sa société distribuera pour l’année fiscale 2007 : le symbole est fâcheux, et même si les analystes tablent sur des profits de l’ordre de 60 milliards pour le 2 prochaines années grâce à Windows et Office ses 2 vaches-à-lait, le train de vie élyséen qui a été celui de Redmond ces dernières années pour colmater les brèches de XP, tout en rachetant à tour de bras et en tentant de courir après le retard pris par Vista, n’a pas été sans conséquences.

Dans le même temps, Yahoo ! continue à se refuser farouchement aux appétits de l’ex-épouvantail de l’industrie IT, et contre qui la fronde semble être en train de s’organiser. Selon le New York Times, et Microsoft et Google seraient en train mobiliser des armadas de lobbyistes à Washington sur cette affaire, tandis que tout ce qui compte un peu dans la finance à New-York élabore des scénarii alternatifs… Eric Schmitt aurait-il les moyens de regrouper Apple et les autres entreprises de la Sillicon Valley autour d’un contre-projet ? Il n’est pas sûr que Microsoft fasse à présent suffisamment figure de repoussoir, au regard de l’autre géant en pleine croissance qu’est devenu Google…