Non-Fi

Un mois jour pour jour. C’est le temps qu’aura pu durer[[Du 3 avril au 3 mai 2002, précisément…]], à Mane[[Superbe village de 1300 habitants situé au coeur du pays de Forcalquier dans les Alpes de Haute Provence.]], l’expérience de ProvenceWireless. Comme nous vous en avions avertis à l’époque, cette association avait fait le pari de mettre à la disposition des habitants du village (et facilement des villages alentour) un réseau à large bande (11 Mb/s) en WLan[[Wireless Local Area Network, ou réseau local sans-fil.]]. Elle entendait ainsi attirer l’attention sur la quasi-impossibilité pour le monde rural à bénéficier de connections haut-débit, et s’annonçait prête à laisser la place si un opérateur venait à se présenter.

Perdu ! C’est l’Agence Nationale des Fréquences qui fit le déplacement trois semaines plus tard, pour constater “la très faible puissance des appareils en service (environ 30mW)”. Puis, revenant quelques jours plus tard, infliger pourtant une amende de 229 Euros au motif de brouillage, assortie d’une mise en demeure de démonter tout ce fourbi illico ou vous allez voir… 6 mois de prison et 30 000 Euros d’amende, c’était vite vu, aussi, cette fois encore, la France d’en bas écouta bien la France d’en haut qui lui resserrait la cravate[[En essayant de refiler aux paysans des connections Numéris à 128 Kbits/s… Pour écouler des stocks de boîtiers devenus inutiles, ou bien rafraîchir les ardeurs numériques des supporters de la Confédération Paysanne ?]].

Je ne sais pas si l’on produit des fromages qui puent à Mane, mais uZine3.net en débusque un de l’autre côté de l’Atlantique. À New-York et San Francisco, c’est l’opérateur Time-Warner Cable qui, par un courrier envoyé à ses abonnés, les incite à démanteler leurs réseaux Wi-fi. Facilement partagés, voire squattés, et de plus en plus prisés, ces réseaux permettent de multiplier gratuitement un accès (payant) à Internet, augmentant d’autant la demande en bande passante. Ce n’est toutefois pas l’argument invoqué pour cette pieuse proposition d’auto-censure (ou -amputation, c’est comme vous préférez) : c’est qu’un méchant terroriste pourrait à l’insu de votre patriotisme éclatant emprunter votre connexion pour envoyer la Maison Blanche sur Mars. Et devinez chez qui les ghostbusters des NSA, CIA, FBI, et autres NYPD (ou SFPD) et CNN débarqueraient en pleine nuit dans la saine intention de faire un peu le ménage ?…

Quand même, on est bien mieux chez soi, avec nos bonnes vieilles autorités de régulation, sur qui on peut compter pour nous protéger d’une telle chienlit…

– Le site de ProvenceWireless
– Les câblo-opérateurs ne veulent pas du Wifi , et L’ART et le Wi-Fi, chez uZine
– Wi-Fi : Du haut débit par le peuple, pour le peuple et Haut-débit : ce n’est pas seulement une question de vitesse sur Homo-Numericus
– Et toujours Libérer le “premier kilomètre”, un éditorial sur le site de la FING