—Retour de flamme du lobby du brome —
Il fallait s’en douter, le lobby de la chimie qui a ferraillé des mois durant contre Greenpeace dans les antichambres et les contre-allées du pouvoir à Bruxelles lors de l’élaboration de la directive REACH ne pouvait pas rester trop longtemps en dehors du jeu…
Le Bromine Science and Environmental Forum, l’organisation chargée de défendre et de représenter les intérêts de l’industrie chimique, s’est ainsi fendu d’un communiqué pointant du doigt les critiques de Greenpeace envers l’iPhone (voir la chronique du 16 octobre) comme caricaturales et injustes, les produits incriminés étant parfaitement autorisés par les législations européennes et américaines, et du reste fort utiles pour éviter aux appareils électroniques de prendre feu à une époque où les batteries d’ordinateurs prennent feu spontanément. Le problème est que cette réaction est elle-même caricaturale, les retardateurs de flamme bromés toujours présents – réactifs ou pas – dans les ordinateurs n’ayant à titre d’exemple pas empêché les batteries de s’enflammer… pas plus que les polémiques, d’ailleurs 
Une fois de plus et comme nous l’avons fait remarquer à plusieurs reprises, le débat ou ce qui en tient lieu n’est en aucune manière sur le terrain scientifique, mais bien sur celui de la communication : Greenpeace prend l’opinion à témoin et cherche à se servir d’Apple comme d’un bras de levier pour peser sur l’industrie électronique toute entière, Apple qui a pris la mesure du risque en matière d’image et qui a repris au passage l’avantage au printemps en s’imposant 2008 pour éliminer de ses produits les substances sujettes à caution. Seulement voilà, fin 2008 c’est loin et il faut bien sortir des produits d’ici là : Greenpeace s’est refait une petite santé en se rappelant au bon souvenir sur l’iPhone. L’industrie chimique qui était jusqu’ici resté en retrait commence sans doute à sentir le vent tourner du côté des consommateurs, et tente d’allumer un contre-feu…
Reste que les alternatives efficaces ne seront sans doute pas prête en quantités suffisantes d’ici fin 2008 : tout le monde a encore le temps de s’agiter d’ici là…
