Bruxelles se retourne contre les Majors
Il y a des jours où l’on se dit que, décidément, tout n’est peut-être pas perdu et qu’on peut encore compter sur l’intelligence de ses contemporains. Après l’annonce aujourd’hui du lancement en mai prochain de la première offre véritablement grand-public de musique en ligne, débarrassée de ses DRM (voir la chronique d’hier), on apprend par Les Échos que la Commission aurait décidé de s’attaquer aux restrictions géographiques imposées aux détaillants de musique numérique par les Majors du disque.
Le 11 mars dernier, tout l’internet bruissait de la nouvelle selon laquelle Meglena Kuneva la Commissaire à la protection des consommateurs avait Apple dans son collimateur, trouvant anormal qu’on ne puisse lire les fichiers achetés sur l’iTunes Store ailleurs que sur un iPod, laissant de côté un certain nombre de questions autrement plus criantes sur le sujet (voir la dépêche du 11 mars), la Commissaire en ayant depuis d’ailleurs sérieusement rebattu sur le sujet (voir la dépêche du 14 mars).
Sa collègue Neelie Kroes chargée de la Concurrence, après avoir tancé Microsoft sur ses pratiques à propos de Windows Server 2003, a apparemment envoyé hier une “communication de griefs” à Apple et aux principales maisons de disques, dans laquelle elle conteste l’impossibilité faite au consommateur d’acheter un titre sur un iTunes Store ailleurs que dans son pays de résidence ainsi que les différences de prix pratiquées entre le Royaume-Uni et le continent, comme autant d’entorse à la libre concurrence et circulation des marchandises.
C’est donc non la politique appliquée par Apple mais celle qui lui a été imposée par les Majors qui se trouve ainsi stigmatisée par Bruxelles. Il reste à espérer que la démarche pourra faire céder quelques réticences éventuelles, en ce qui concerne l’abandon des DRM cette fois.
Dès avant l’ouverture des 3 premiers Music Stores Européen en juin 2004, Apple avait fait savoir combien le morcellement du marché de la musique sur le vieux continent pouvait être ubuesque et et était difficile à gérer vu des Etats-Unis.
Ps : quand on voit l’inanité de certaines dépêches d’agence, on se dit que la presse en ligne va rapidement devoir trouver un autre modèle de fonctionnement si elle veut conserver un minimum de crédibilité et mettre en place un modèle économique viable. Exemple :
– Reuters