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Divers

Google, mensonges et vidéo

L’annonce par Google de sa décisions de se lancer conjointement dans le marché de la vente de vidéos en ligne (partiellement compatibles avec l’iPod) et dans la distribution de logiciels, est le point de départ des grandes manoeuvres 2006 chez les “gros bras” de l’informatique.
Côté logiciels, c’est, de toute évidence, Microsoft qui est prié de faire de la place au nouveau venu.

Ormerry

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L’annonce par Google de sa décision de se lancer conjointement dans le marché de la vente de vidéos en ligne (partiellement compatibles iPod) et dans la distribution de logiciels, est le point de départ des grandes manoeuvres 2006 chez les “gros bras” de l’informatique.
Côté logiciels, c’est, de toute évidence, Microsoft qui est prié de faire de la place au nouveau venu. Un antivirus (Norton) gratuit pendant six mois, Adobe Reader, des produits propres comme Picasa (traitement d’image) ou Google Earth (cartographie), complétés par des logiciels libres comme Firefox, quelques gadgets et sans doute bientôt Open Office (le tout, exclusivement pour Windows XP) : Google propose aux utilisateurs de PC, sans doute un peu présomptueusement, de se passer des produits Microsoft – à l’exception notable du système d’exploitation, que des rumeurs avaient pourtant annoncé comme devant faire partie du lot. Nul doute d’ailleurs que l’offre logicielle de Google, encore pauvrette, s’étoffera rapidement à la mesure de son succès. L’étape suivante sera, à n’en pas douter, la commercialisation de PC estampillés Google Suite, gavés des logiciels maison.
L’irruption de Google dans la vente de vidéo en ligne est d’un autre ordre : après la quasi-mainmise d’Apple, de l’iPod et de l’iTMS sur la musique dématérialisée, Google compte bien profiter de sa puissance croissante pour ne pas laisser tout le gateau de la vidéo à d’autres – et surtout pas au même arrogant Pommé. En s’associant à CBS pour son catalogue de séries et avec la NBA pour les matchs de basket, Sony BMG et Hollywood Records pour les clips musicaux, ou encore Artisan News Service, Primedia Action Sports, Fashion TV (mode), Metropole Filmworx et une grosse poignée d’autres producteurs, Google s’introduit lourdement dans la place, fort d’une offre de plus de 3000 titres, et signifie qu’il faudra compter avec son existence, ses ambitions et ses moyens financiers.
Pour les supporters d’Apple, et pour Apple elle-même, la nouvelle n’est peut-être d’ailleurs pas si mauvaise : même s’il s’agit là de la naissance d’une alternative plutôt conséquente à l’iTunes Music Store et à ses séries et clips à télécharger moyennant finances, en adoptant le H264 comme format vidéo, Google conforte les choix technologiques d’Apple (qui peut espérer vendre pléthore d’iPod vidéo) et ceux de Sony (dont les PlayStations portables privilégient également le H264) ; en revanche, les standards de RealNetwoks et surtout de Microsoft (Windows Media) en sortent affiblis, et auront d’autant plus de mal à s’imposer dans un marché qui, à peine émergent, peut sembler déjà quasi verrouillé.
Les partisans du complot mondial n’hésitent d’ailleurs déjà pas à évoquer un “pacte” entre Google et Apple pour truster de conserve (et de concert) et se partager le marché de la distribution d’images animées : à l’un (Apple) la vente à prix unique, à l’autre, celle à prix choisis par le possesseurs des droits de l’émission ; à Google la protection des droits de reproduction à domicile (son système de DRM oblige l’utilisateur à être connecté pour voir un film), tandis que les appareils nomades adopteraient le FairPlay d’Apple ; et le fait que Google Video Store sera compatible Windows, mais pas Mac OS, serait une preuve que Google ne veut pas s’introduire dans le pré carré de la Pomme, et s’abstiendrait soigneusement de les détourner de l’iTMS…
Nul doute qu’à contempler, dans les quelques semaines à venir, l’effervescence du panier de crabes des grands acteurs mondiaux des technologies, qui ne manqueront pas de s’étriper pour tenter de contôler les dollars du pixel qui bouge, lesdits partisans illuminés devront déchanter et admettre qu’en fait de pacte, il n’est qu’une règle auquels tous adhèrent : “moi d’abord”. Il est en effet un paramètre qu’à ce jour aucun des protagonistes n’a réussi à maîtriser, et qui sera probablement la clé de la prééminence : aucun des grands studios, d’Hollywood ou d’ailleurs, n’a à ce jour accepté de commercialiser ses longs métrages sur aucune plate-forme de téléchargement. La ou les sociétés – et Microsoft, par sa puissance, sa notoriété, sa réputation et ses comptes en banques sans fonds, est bien placé – qui obtiendront leur blanc-seing, règneront demain sur la vidéo en ligne.