Michel Ocelot cultive Photoshop

Kirikou et les bêtes sauvages, le nouvel épisode animé des aventures du jeune guerrier de la brousse est sorti hier 7 décembre dans les salles obscures. Sans risque de se fourvoyer, la chronique prédit d’ores et déjà un succès… D’une part parce que Michel Ocelot – qui a co-réalisé ce long-métrage d’animation avec Bénédicte Galup – possède son art autant que son art le possède, dans une suite magnifique de chef-d’œuvres ininterrompue, ensuite parce que la magie, le point de vue, la sensibilité, l’intelligence de ses images ont conquis le public. Ce que les ruses coutumières des marchands, malgré tout le mal qu’elles se donnent, ne parviennent pas à égaler… Tant pis pour la hyène !

Dans une interview croisée au casting exceptionnel, avec Tim Burton et Nick Park, recueillie par Aurélien Ferenczi dans Télérama du 15 octobre, le créateur Michel Ocelot confie en effet : « Ce que je fais aujourd’hui, je le faisais quand j’avais 10 ans : je dessine, j’invente, je m’amuse, je bricole, je m’intéresse à tout, et je fais jouer les autres… » Image pour image, l’on perçoit que le feu des artifices ne brûle pas de la même flamme dans tout studio… Non, l’outil ne fait décidément pas tout… Par exemple, l’uniformisation des contenus et l’autocongratulation nuisent à l’inventivité. Le même, à propos des recettes hollywoodiennes ressassées, prévient du danger : (…) « quand Pixar se met à singer Pixar ».

Concession a minima du père de Kirikou réalisé en animation traditionnelle, dessinée au crayon sur du papier : Photoshop. Comment a-t-il utilisé cet outil numérique ? (…) « je m’en suis servi pour créer une véritable bibliothèque de plantes, qui m’ont servi, en les multipliant et en changeant les couleurs, à créer une infinité de décors. J’y ai pris un grand plaisir de peintre. » A contempler sur le site de Kirikou, dans la section des décors.

A lire… et à oublier totalement dans son fauteuil en salle, par la grâce des images.
(Image : Les Armateurs / France 3 Cinéma / Gebecka Films / Studio O).

– Télérama : Quels desseins…
– Kirikou, mon héros
– Télérama : Trois génies…