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Prospective

La grande misère du web Mac

Ormerry

Publié le

 

Par

Septembre 1997 : L’Apple Cafe ferme ses portes.
Avril 1998 : TBYM, pourtant soutenu par Grolier, n’est plus mis à jour.
Juin 1998 : Mac-@-Jour cesse (momentanément, espérons-le) ses activités.

Triste constat
A qui le tour ? Et pourquoi tous les grands sites francophones traitant du Macintosh, malgré la haute qualité de nombre d’entre eux, ne parviennent-ils pas à pérenniser leur activité ?

La réponse la plus évidente, celle avancée systématiquement à chaque fermeture, est la frilosité des partenaires commerciaux. Il est vrai que l’entretien d’un site d’actualité demande un investissement financier et horaire non négligeable. MacPlus, par exemple, exige cinquante heures minimum de travail par semaine, utilise plus de 100000 F de matériel, et les factures de téléphone cumulées de ses rédacteurs dépassent les 80000 F par an. Face à cette débauche considérable d’énergie et de moyens, peu d’entreprises acceptent de soutenir, par des partenariats ou des publicités, les acteurs du Web Mac. Plus grave, Apple préfère confier ses publicités à des sites institutionnels (MacWorld-fr par exemple), pas forcément plus visités mais sans doute plus "contrôlables" d’un point de vue éditorial. Les clubs de football aident leurs clubs de supporters, mais Apple France et Apple Canada se contrefichent de ceux qui se battent pour eux au quotidien et sur leur temps de loisir.

Autre raison de la déliquescence du web Macintosh : la parfois féroce concurrence que se livrent les sites existants entre eux. Si cette émulation est souvent très bénéfique du point de vue de la qualité, elle s’accompagne parfois de tentatives systématiques de déstabilisation et de dénigrement. Les tentatives de regroupements de sites se heurtent aussi souvent à la mauvaise volonté de sociétés commerciales concurrentes, chacune soutenant "son" site Mac amateur .

Enfin, l’on peut également accuser les sites eux-mêmes d’être responsables de leur déclin : gérés de façon trop "amateur", bourrés de fautes de syntaxe et d’orthographe, sans mises à jour quand le webmestre est en vacances, basés sur des équipes trop légères pour le travail nécessaire, reprenant texto des informations sur les sites concurrents, ils manquent souvent de crédibilité, malgré la qualité de leur contenu.

Est-il alors fatal que meurent l’un après l’autre les sites que nous aimons ? Un espoir prend peu à peu corps. Les webmestres prennent peu à peu contact les uns avec les autres, et l’idée de fédérer les sites, pour leur assurer un nombre suffisant de collaborateurs et un attrait accru pour les visiteurs et les partenaires, fait doucement son chemin. Aujourd’hui, tout permet de penser qu’avant six mois, les énergies créatrices des pricipaux sites de toute la francophonie auront pu se regrouper, pour que survive la Toile indépendante et gratuite.