Préhistorique , le WAP ?

Le Wireless Application Protocol (WAP) est en train de révolutionner le monde de la communication. Même MacPlus s’y est mis, avec succès d’ailleurs… !

Intro

Le but du jeu est très simple en soit. Accéder depuis son téléphone mobile GSM n’importe où dans le monde, ou bien de terminaux du style Palm & Psion, à l’information qui est diffusée sur le réseau des réseaux. Seuleument pour ce faire, il faut obligatoirement utiliser la norme de transfert liée aux portables GSM (9600 bps/sec) pour communiquer et les sites Web sont obligés de développer une version spéciale de leur contenu conformément à la sauce Wap. Aujourd’hui avec un modem 56 Kbps le temps de surf est trouvé lent… alors à 9,6 Kbps c’est encore une autre chanson !
Exit les images hautes en couleur, les frames et autres rollovers que nous a permis le langage HTML dans sa version 4. Exit toutes les avancées majeures de l’Internet qui ont été développées ces dernières années conformément au consortium mondial, et qui font le succès du Web dans son surf actuel.
C’est ce qui me fait dire (peut-être à tort) que l’implosion du Wap dans sa norme actuelle, n’est qu’une simple vulgarisation du procédé Minitel, les couleurs en moins. Je suis sincèrement frappé d’un tel retour en arrière en mode texte qui occulte la prouesse technologique…Mais c’est un peu la mode dans ce monde révolutionnaire des nouvelles technologies. On tient une avancée majeure, on la sort rapidement des cartons pour être le premier et ensuite on corrige le tir si nécessaire…:-)
Alors au-delà de l’aspect fabuleux (pour ceux qui en ont l’utilité !) d’obtenir de l’information en temps réel n’importe où dans le monde depuis leur téléphone portable, les futures normes de transfert qui devraient voir le jour d’ici 2002 ( UMTS & GPRS ), devront impérativement rendre la légitimité due à cette technologie prometteuse. Et ce, en se servant directement des avancées existantes, et non en pratiquant un redoutable retour en arrière qui occultent les progrès rapides que le Web est en mesure de nous offrir…C’est en tout cas mon point de vue.

Bref rappel historique…
C’est au mois de juin 1997, sous l’impulsion combinée de Motorola/Ericsson/Nokia et Phon.com (ex Unwired Planet), que ce protocole est défini. Le but étant de donner des spécifications communes à la téléphonie mobile de type numérique pour le transfert et la communication entre cette dernière et les réseaux. Et donc, on emprunte des technologies spécifiques au réseau Internet (le langage XML et l’adressage IP) que l’on " Wapise " pour l’adapter aux contraintes de ces terminaux bien spécifiques.
Le WAP venait d’obtenir ses premières lettres de noblesse…

En quoi consiste le W.A.P ?
Ce protocole permet aux téléphones mobiles ainsi qu’à des terminaux de type Psion &Palm, de disposer de services Internet sur leurs écrans. Pour ce faire, le terminal intègre un micronavigateur spécifique au système WAP. Ensuite, les Webmasters doivent développer une version de leur site (ou bien un nouveau site) conforme au standard WAP 1.1 et WAP 1.2 pour permettre l’accès aux données à la sauce 9600 bps/sec…
Les services actuellement en vigueur (bouquets opérateurs, sites web dédiés…) sont destinés aux particuliers. Le monde professionnel commence à peine à ouvrir les yeux sur ce type de technologie, pour voir de quelle manière l’intégrer dans sa logique économique, le fameux " B to B ". Comme à chaque fois qu’une révolution numérique apparaît, des cabinets de prospective financière font des études de rentabilité à venir.
Et c’est ainsi, que le très sérieux IDC Yankee Group, prévoit que près de 600 millions de personnes devraient utiliser ce protocole WAP en 2002. De même, le non moins réputé Forester Research, table sur 7 millions de " Wapeurs " en Europe pour la fin de l’année 2000. Forcément, cela incite des acteurs majeurs du monde des télécommunications & de l’informatique, à se lancer dans l’aventure du transfert à 9600 bps/sec…:-)
Et pourtant, et c’est là où j’ai du mal à comprendre, il faut savoir que le protocole WAP n’est que transitoire. Tout le monde attend en réalité les fameux successeurs GPRS (Genral Packet Radio Services en 2001) & UMTS (Universal Mobile Telecommunications Services en 2005) au Wap actuel. Ces derniers seront à même de transférer les données à haut-débit, un peu comme l’ADSL face au modem analogique 56 Kbps classique que la majeure partie des surfeurs utilisent (j’en fais partie :-).

Avenir et freins actuels au protocole Wap
Tout d’abord le plus gros frein est de nature technologique. C’est bien évidemment la vitesse de transfert pour faire dialoguer le téléphone portable avec le réseau Internet.

9600 Bps/sec c’est franchement pas rapide, je sais je me répète, mais bon…Deuxièmement, l’affichage de type texte sur un écran ridiculement petit à l’ère des rollovers et autres Javascript, c’est pas du meilleur effet…

Et puis il y a cette énorme attente dans les nouveaux protocoles attendus par les professionnels et les utilisateurs, que j’ai décrit plus haut.

Mais il faut dire également, que le marché des téléphones portables Wap n’en est qu’aux premiers balbutiements, car les appareils compatibles ne sont pas légion (et leur fiabilité n’est pas encore affirmée totalement). Seuls les pionniers et leaders de ce marché de la téléphonie mobile sont dans le vent. Ericsson et son nouveau téléphone R320s (bi-bande/modem intégré/infrarouge) est dans la course depuis juin 2000, alors que Nokia a été le premier constructeur à s’être lancé dans l’aventure.

Conclusion personnelle
Je ne sais pas ce que vous chers(ères) lecteurs(trices) en pensez, mais quant à moi, je ne suis pas "séduit "¨par le Wap dans sa version actuelle.
Bien sûr qu’obtenir des informations utiles sur un terminal -autre qu’un ordinateur- est plaisant. A l’ère des télécommunications, le Wap est une avancée majeure et significative pour un grand nombre d’utilisateurs. Mais la technologie crée un besoin, et non l’inverse. Et dans ce cas précis, la technologie est un lamentable come-back vers Jurassic park…:-)
C’est pourquoi je ne pense pas que l’explosion Wap soit aussi importante que prévue. Par contre, les successeurs attendus (UMTS & GSPR), rendront la légitimité méritée à ce nouveau mode de communication. Le minitel des années 80 ne m’avait pas séduit, le Wap des années 2000 non plus !
Wait and See avant de se lancer dans un univers condamné d’avance à évoluer pour assurer son décollage définitif et irréversible…Le Wap est mort, vive l’UMTS…:-)