MacOS opinion
Deux mois après le lancement discret de MacOS X, l’Unix BSD propriété d’Apple, nous pouvons déjà tirer quelques conclusions sur ce système d’exploitation qualifié du futur.
C’est un système extraordinaire, embarquant une "mécanique" d’avenir hors du commun pour le grand public notamment. C’est un fait incontestable. Toutefois, le système actuel en version 10.0.3, ne serait qu’une super bêta et non un système d’exploitation finalisé.
Il manque trop de choses, la lenteur de Classic exaspère plus d’un macuser, Carbon est une catastrophe. Bref, hormis le fait d’avoir pu tenir la date de sortie (déjà repoussée offcicieusement) du 24 mars, Apple a donc préféré être à l’heure que d’attendre de
longs mois supplémentaires pour sortir la version "définitive". MacOS X est donc un OS du futur… mais certainement pas celui du présent!
MacOS X, un OS révolutionnaire
Tout le monde le sait, MacOS X est un système d’exploitation de la famille des Unix, de type BSD (sécurisé). Cette race de système d’exploitation existe depuis plus de trente ans déjà, mais ils sont restés à l’écart du grand public que nous incarnons. Apple a eu le courage et l’ambition de porter ce type d’OS pour le néophyte qui travaille sous Macintosh. Chapeau, ce n’était pas évident du tout, même si le pari n’est pas encore tout à fait gagné. Il reste du chemin à la pomme pour imposer sa vision Aqua au niveau du grand public, des entreprises et du monde de l’informatique ne général. Trois grands axes caractérisent ce type de système: Carbon, Classic et Cocoa. Ce sont trois méthodes de fonctionnement pour les logiciels qui doivent tourner sous X. Classic est tout simplement un logiciel qui lance MacOS 9.1 dans MacOS X et permet de se servir de tous les logiciels actuels qui existent pour notre OS favori. Un logiciel carbonisé, est un logiciel qui est capable de tourner sous MacOS 8/9 mais aussi sous OS X en reprenant les caractéristiques d’Aqua et ses SDK.
Et enfin, la version Cocoa est tout simplement une application développée en mode natif sous X pour tirer parti pleinement de ce nouveau système d’exploitation puissant dans ses fondations. Ces deniers ne sont pas légions, Apple espère avoir un pic de "production" Carbon & Cocoa d’ici le mois de juillet. La mémoire protégée, le multitâche préemptif (plusieurs applications tournent en même temps sans ralentissement) et bien d’autres atouts de taille font que ce système Apple de type Unix BSD est vraiment la voie du futur pour le monde numérique. En 1984 la pomme révolutionne le monde la PAO, en 2001 elle réitère avec MacOS X. Mais tout n’est pas rose dans le monde bleuté d’Aqua…
Le point de vue des développeurs
Un problème de taille commence à entacher la sortie de cet OS du futur, les relations avec certains développeurs qui parlent de l’attitude arrogante de la part d’Apple. Pourquoi? Parce que les gens de Cupertino qui s’occupent de la chose seraient incompétents, ou bien mal formés, bref ils ne seraient donc pas à leur place. Ces complaintes sont récurrentes chez pas mal de développeurs que nous avons pu recontrer. Vous comprendrez que nous ne pouvons pas, dans ce cadre bien précis les nommer, car certains sont en train de passer des accords avec Apple en ce moment. Mais bon, ils sont fatigués!
Et ce monde de la progammation est vitale pour nos machines. Sans application un Macintosh ne sert pas à grand chose, vous en conviendrez. Mais depuis la sortie de MacOS X, Apple tente de définir des rapports plus positifs avec cette communauté. Cette dernière reproche énormément de choses à l’Unix BSD de Cupertino. Et c’est bien là que cela coince visiblement. Tout ce beau monde ne supporte pas d’avoir un Carbon aussi buggé (SDK Apple) qui ne permet pas de tirer parti de l’environnement Cocoa (natif de MacOS X) et ralentit la vitesse d’exécution du logiciel porté. Exemple frappant, celui de Photoshop le logiciel professionnel de retouche d’Adobe. Annoncé en version Carbon pour OS X et OS 9 durant l’année 2000 (lors du WWDC 2000), ce logiciel n’est toujours pas disponible. Parce que Carbon en l’état actuel c’est assez lent, voir buggé, et que la firme Adobe ne peut pas se permettre au vu de sa position mondiale, de sortir un produit qui utilise cette technologie. Tous les gros éditeurs sont un peu dans le même cas. Ce sera totalement différent avec des versions natives basées sur Cocoa. Mais on n’en est pas encore là. Seuleument Apple ne peut pas demander à tous les développeurs d’apprendre un nouveau language qui en plus ne marche même pas sur plateformme Wintel, limitant l’impact immédiat et les éventuelles retombées financières.
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Sans parler du fait qu’une application Cocoa ne fonctionnera pas sous MacOS 8/9. Alors Apple a fait le choix de la compatibilité par l’implantation de Classic, qui permet de lancer MacOS 9.1 dans MacOS X de façon transparente. Ainsi, les applications qui n’appartiennent pas à la famille Carbon ou Cocoa, peuvent tout de même être utilisé sous l’Unix d’Apple. Cependant, le lancement est très lent, bien qu’une fois ouvert la réactivité des logiciels classiques est bonne. Et puis, Classic plante assez souvent (expérience personnelle partagée). Heureusement que l’on bénéficie de la mémoire protégée! A ce moment-là intervient Project Builder qui permet de créer des applications natives Cocoa, mais ce n’est pas la majorité des développeurs qui peut se permettre de gérer 2 environnements de développement et deux languages en même temps. Le chien se mord la queue provoquant une spirale infernale: dur de programmer, mais le succès passe par le maximum de logiciels portés sous X. Apple et éditeurs joue au ping-pong.
La Politique Apple
Avec MacOS9, il était facile de créer une application ayant un look MacOS cohérent et homogène. Sous OS X, la plupart des applications Carbon sont moins cohérentes graphiquement, car elles mélangent du pseudo 3D aqua luminescent transparent avec des lignes noires et des boutons gris (exemple CodeWarrior). Reste maintenant le problème matériel, qui nous conduit à constater que les machines PowerPC non G3 sont exclues de l’installation. Apple a souhaité couper avec le passé. En attendant, MacOS X fonctionne peut-être très bien sur des configurations puissantes de type G4 466 MHZ ou plus dotée de 512 MO de ram physique, mais ce n’est pas la majorité du parc installé chez les utilisateurs Mac. Beaucoup de 7300 continue de fonctionner très bien. Tout le monde ne peut pas suivre Apple en acquérant des nouvelles machines pour faire fonctionner un nouveau système d’exploitation qui rompt avec le passé définitivement. Que de révolutions à effectuer en si
peu de temps! Les développeurs sont donc sceptiques, surtout qu’ils ne sont pas légion à bénéficier de remises sur le matériel de la pomme. Nous constatons donc que se produit un cercle vicieux. MacOS X est encore assez lent, donc les développeurs n’ont pas tous envie de développer sous cet environnement parce que c’est lent et que leurs programmes tourneront plus lentement. Même si tout le monde est d’accord pour célébrer la venue au monde de ce nouveau système. Evidemment cela n’incite pas des masses.
De plus, il n’y a pas encore assez d’applications natives (Cocoa) pour permettre à l’utilisateur lambda de migrer sans peur sous l’environnement Unix BSD de Cupertino. Steve Jobs nous certifie que le mois de juillet devrait réparer ce manque flagrant, condition inévitable de succès. Apple ferait elle mieux de laisser tomber l’environnement Classic dans ses futures révisions? Et remplacer cette application intégrée par une version de Carbon terriblement optimisée? Peut-être que les développeurs seraient alors beaucoup plus enclain à travailler sous MacOS plus rapidement. Ce qui est un peu inquiétant au vu de la version de MacOS X actuelle numérotté 10.0.3, c’est que nous possédons un "super" Classic qui reste tourné résolument vers le passé, car un jour il ne servira plus à rien et en parallèle on obtient un MacOS X assez lent au vu de ces premières versions dans le domaine Carbon. Et les applications natives Cocoa ne sont pas assez nombreuses. Le bruit circule d’une version 10.0.5 bientôt disponible incluant le début d’un support de DVD et plein d’autres améliorations en tout genre. Mais nous ne pourrons réellement nous servir de MacOS X, que lorsque apparaîtra cette version 10.1 dès le mois de juillet visiblement, version qui aurait du être sortie le 24 mars 2001 selon toute vraisemblance…
Un fabuleux outils est entre nos mains. Cependant, il nous est impossible encore de soupçonner le quart de ses réelles possibilités. C’est un peu comme utiliser un Photoshop en amateur, on sous-estime sa puissance effective et l’on passe à côté de beaucoup de choses primordiales. Mais Apple réussira t’elle son pari sur l’avenir au vu des interrogations soulevées par ce dossier? Nous l’espérons de tout coeur, car cette entreprise n’a pas d’autre choix de toute façon. Condamner à réussir, tel est le nouveau message que doit véhiculer la pomme dans le monde numérique de demain… mais surtout d’aujourd’hui!
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