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Le Mac est simple mais très lent. Il ne peut pas supporter des applications gourmandes et complexes. C’est ce qu’on peut déduire d’un numéro hors série consacré au multimédia d’une célèbre revue qui se présente pourtantcomme défendant chacun des consommateurs français. On peut rajouter, puisqu’on y est, que nos machines sont beaucoup plus chères, qu’elles n’ont pa s de logiciel ou que celui-ci est indigent, qu’elles ignorent tout du monde normal, pardon, Windows, ou encore qu’on ne peut pas les bidouiller… J’ai même entendu dire que Mac OS était moins ergonomique que Windows…

Nous ne prendrons pas la peine de réfuter toutes ces idioties, sinon pour rassurer les nouveaux venus sur notre plateforme qui nourriraient encore des doutes sur la volonté d’Apple de produire des machines aussi valables que les autres. Juste un exemple, la compatibilité : depuis 1989, une disquette PC (ou n’importe quel volume de ce format) entrée dans le lecteur d’un Mac monte illico sur son bureau. On est encore loin de pouvoir en dire autant dans l’autre sens… Je témoigne personnellement avoir simplement branché un câble Ethernet d’un réseau PC dans mon iBook et m’être retrouvé à surfer sans même avoir eu le temps de configurer quoi que ce soit de plus que je n’avais fait à l’installation du système.

Tout cela me fait penser aux “hoaxes”, ces rumeurs folles qui arrivent par courrier électronique, menaçant des pires virus ou encore proposant (inutilement, malheureusement), de soutenir telle ou telle cause humanitaire. Vous savez bien, ces messages que chacun renvoie à tout son carnet d’adresses en toute bonne foi, en urgence, et avec le sentiment du devoir accompli… Enfin, tant qu’il ne s’agit pas d’envoyer de l’argent, cela ne génère guère qu’un peu plus de pollution de la bande passante, mais qui se souvient encore qu’il existe une ‘ netiquette ª destinée à définir les usages de cet espace que nous partageons aussi anarchiquement que les rues ?

On ne va pas en vouloir à ces ceux qui savent tout sur le Mac sans en avoir jamais allumé un, et qui se punissent eux-mêmes suffisamment en prenant pour argent comptant n’importe quelle connerie, sans compter qu’ils achètent fièrement des PC et la vie dangereuse qui va avec. Et c’est aussi bien pour nous, “power users” toujours prêts à dépanner un macintoshiste en déroute, qui devrions alors passer nos journées à rappeler l’existence du menu Aide à d’exigeants personnages souvent ennuyeux et mal embouchés. Je parle d’expérience : le principal reproche qu’un utilisateur néophyte puisse faire au Mac est qu’il faille malgré tout apprendre à l’utiliser… Avec un PC, il semble naturel de devoir développer des efforts extraordinaires pour s’en servir… Vieilles habitudes des temps (pas si lointains) du DOS ?

Mais alors, pourquoi tant de haine ? D’où viennent ces idées-virus, portées par des gens pourtant souvent intelligents, qui dénigrent unanimement nos belles machines ? Sont-elles justement trop belles et eux trop jaloux de ne pas oser Apple ? Peu importe après tout pourquoi ces tristes personnes se font les vecteurs involontaires de cet ostracisme trop répandu pour être honnête. Demandons-nous plutôt à qui profite le crime. Aux constructeurs de machines, pourtant peu menacés par Apple ? Ou bien, à quelqu’un qui vendrait aussi un système d’exploitation, et que celui-ci ne puisse supporter une comparaison objective avec Mac OS ?… Ça existerait, ça ? On sait pourtant bien que la rumeur négative est entrée dans les mœurs des sans-scrupules du marketing, au risque de faire apparaître un grave déficit d’arguments commerciaux valables…

Personnellement, je crois qu’Apple paye là l’insolence de son existence. Celle-ci n’est-elle pas en effet un gigantesque camouflet à la face de tous ces diseurs d’avenir ou autres mandarins de l’informatique ? Et j’en ai entendu, dire qu’Apple n’était pas viable, et des responsables informatiques refuser d’équiper en Macs leurs collaborateurs sous prétexte que ces machines-là étaient faites pour jouer (c’est devenu l’argument contraire, entre-temps…) et non pas pour travailler SÉRIEUSEMENT. Et voilà, nous y sommes, ce Steve Jobs n’est pas sérieux de déclarer que l’informatique n’est pas nécessairement aussi compliquée qu’elle devrait, et de le prouver machines à l’appui…

Et pour en revenir à ce navrant commentaire sur les Macs qui débute cette chronique, je suggère de se reporter à l’Histoire : si Apple n’avait pas été là, où en serait le multimedia ? Et la navigation (dès HyperCard, on parlait de “Knowledge Navigator” dont les principes sont ceux de l’hypertexte du web) ? Et la PAO pour écrire leurs beaux articles ? Et la photographie numérique ? Et la vidéo ? Et Windows ? Et le design des machines ? Sans parler d’une informatique grand public sans laquelle ce magazine n’aurait jamais eu l’occasion de nous attrister à ce point, en répétant sous le sceau de l’objectivité journalistique ce qui se dit chez ceux qui ne savent pas.

Ou bien ces courageux rédacteurs se sont-ils contentés de visiter l’AppleStore d’un grand magasin d’informatique parisien, où l’on trouve en exposition un G4 à la mémoire parcimonieuse trônant à côté d’un bel iMac à l’écran verd’tre ? Ou ont-ils eu mauvaise affaire avec le SAV d’Apple (France, car aux États-Unis, c’est l’un des meilleurs…), comme cela nous arrive trop souvent ? Il est vrai que nous, pauvres et heureux utilisateurs de Macs, n’avons pas toujours l’impression d’être aidés, même de ce côté-là… Mais, malgré cela, combien d’entre nous échangeraient leur Mac contre deux PC ?