Shure : une nouvelle gamme et une interview

Shure est sur le point de présenter une toute nouvelle série d’écouteurs plus spécialement dédiés au grand public. Une bonne occasion pour nous d’aller interviewer Philippe Brodu, responsable développement produits chez Shure…

La nouvelle série SE est un événement chez Shure, c’est en effet la première fois que la marque s’adresse réellement au grand public – les séries E2C et E3C étant d’abord destinés aux zicos sur scène. Quatre nouvelles paires d’écouteurs composent cette série “SE”, le 210, 310, 420 et 530. Comme toujours chez Shure, les tarifs sont à la hauteur de la qualité de leurs produits, les tarifs vont de 149 à 449 euros, des prix qui peuvent en rebuter certains, mais quand on connaît la qualité des écouteurs Shure, c’est un gros effort. Nous en avons profité pour en toucher deux mots avec Philippe Brodu…

Ces nouveaux écouteurs, c’est une nouvelle gamme ?

Oui, c’est une nouvelle série d’écouteurs. On ne parle pas de “gamme” en fait, puisque cette série, qui s’appelle “SE” n’est que le début de choses qui vont se passer et qui sera certainement complété dans le futur – tous les autres produits s’appelleront également “SE”. On a une re-dénomination des produits pour mieux les séparer du marché professionnel, les premiers écouteurs (E2C, E3C, etc.) étaient des produits développés pour les retours de scène, pour les artistes et qui étaient repackagés pour le grand public. Cette nouvelle série qui arrive est réellement développée pour le grand public directement – attention, quand je dis “grand public”, ce n’est pas péjoratif, c’est juste pour le dissocier du musicien sur scène. Cette série est vraiment dédiée, fabriquée et conçue (et ça c’est vraiment une première chez Shure) uniquement pour le grand public.

Alors, parlons-en de cette nouvelle série…

Il y a 4 produits effectivement. Pour se répérer c’est très simple, le deuxième chiffre c’est le nombre de transducteurs -on va dire micro haut-parleur- à l’intérieur. Donc le SE210 a un transducteur, le SE310 toujours un transducteur mais on y ajoute un port accordé, c’est le principe de l’évent, qui va permettre l’optimisation de la circulation de l’air entre le haut-parleur et l’oreille, qui va donc donner plus de dynamique. Le SE420 a deux transducteurs, un tweeter et un woofer et le SE530 a trois haut-parleurs, un tweeter et deux woofers.

Vous voulez toucher le grand-public, avec quels tarifs ?

Les produits commencent à 149 euros avec le SE210 et à chaque fois ça saute de 100 euros. 149, 249, 349 et 449 euros.

On s’approche du tarif de l’E500…

Absolument. Il faut savoir -on ne va pas se le cacher- que le SE530 qui est à 449 euros et qui est livré également avec le PTH à 499 euros, est exactement l’E500 renommé avec un repositionnement de prix, puiqu’avant il était à 599 euros.

Pour quelle raison ?

Il y a une raison simple à celà, c’est que le E500 porte le nom de la série des produits conçus pour la scène, alors que le SE530 n’est pas fait pour la scène et toute la nouvelle série “SE” découle du E500. Il était illogique qu’il n’ait pas la même dénomination.

Sur les tarifs… J’ai du mal à me dire, tiens, je vais m’acheter des écouteurs à 200 ou 300 euros…

C’est pour ça que nous mettons en place de plus en plus des journées “portes ouvertes” chez les revendeurs, où on est là à proposer aux gens de venir essayer, découvrir et surtout, écouter. On a des revendeurs qui proposent eux mêmes des écouteurs Shure à disposition pour les faire écouter à ses clients. On ne peut pas mettre ça en self-service pour des raisons d’hygiène puisque ce sont des choses qu’on introduit dans l’oreille… Mais c’est vrai que moi-même, je n’irais pas acheter pour 300 euros d’écouteurs que je n’ai pas essayé !

Quelles différences entre la série “E” et “SE” ?

Les produits “E” viennent de la scène et qui ont été donc repackagés pour le grand public. De ce fait, un musicien, quand il travaille, son oreille est habituée à un son de type “monitoring”. Le son le plus droit possible, pas flatteur du tout, et souvent même, très raide. Quand les gens découvraient les écouteurs Shure, de temps en temps ils nous disaient : “Dites donc, le son est un peu froid”. C’est normal, c’est du monitoring, ça a été fait pour ça. Le E500 a été conçu pour le grand public, ç’a a été une grande première pour Shure. L’idée, c’est d’en faire une chaîne hifi portative, d’avoir la qualité de son ensemble de salon avec son iPod… Shure a donc donné cette chaleur et cette musicalité à l’E500. La série “SE” découle donc du travail effectué sur l’E500.

Il y a un côté intéressant et peu connu, ce sont les implications de votre recherche avec l’industrie médicale.

Là je viens juste de terminer une émission de radio où justement on en a parlé avec des gens qui viennent de l’audio-prothèse. On arrive à une sorte de convergence : eux sont prothésistes et essaient d’offrir des aides auditives avec un son de mieux en mieux pour leurs clients, nous on vient de la musique et on propose des choses musicales mais qui de par leur phénomène d’isolation acoustique est là aussi pour la protection de l’oreille. On arrive à une croisée des chemins où on est entre les deux.

Shure en France, ça marche ?

Ça marche très très bien, à tel point qu’on a créé une division spécifique. Shure, c’est deux choses principales, il y a d’une part la partie “Pro” qui est bien sûr énorme : Shure c’est le leader mondial du microphone depuis plus de 30 ans, et la partie grand public. Il y a deux ans, je l’ai démarré tout seul pour tester le marché, aujourd’hui on est 5 personnes et l’équipe est encore en train de s’agrandir.

Merci à Philippe Brodu pour cet entretien !

Retrouvez notre test du SE210 par ici…