Choisir son prochain Macintosh
Les fêtes de fin d’année sont propices à nous donner envie de changer de Macintosh, et se pose au moins une fois cette question : « Si je m’achetais un nouveau Mac ? ».
Une fois décidé au regard de l’état de ses finances, vient le moment de choisir une machine, chose compliquée vue l’offre redevenue pléthorique d’Apple. Sans parler des portables, proposés à des tarifs -enfin- très agressifs…
Les offres Pommées du moment
Tout d’abord il existe toujours cette dichotomie (de moins en moins tranchée cependant) introduite en 1998 par Steve Jobs, quelques mois après son retour aux commandes chez Apple. Pour faire simple nous avons une gamme baptisée “Grand Public” et qui se compose comme suit : un iMac G4 doté d’un écran plat au design articulé, un eMac G4 qui ne diffère du premier que par son écran de type cathodique, et un modèle unique de l’ancien monde : le bonbon acidulé couleur Snow doté d’un simple lecteur de CD-ROM. Côté nomade, ce rôle est confié à l’iBook, ordinateur portable d’une solidité à toute épreuve et qui connaît un franc succès depuis son introduction.
Quant à la gamme qualifiée de “Professionnelle”, elle s’appuie sur le PowerMacintosh G4 bi-processeurs depuis octobre dernier et le superbe PowerBook G4 en (partie en) titane dont les fréquences actuelles n’ont rien à envier aux tours. J’exclus de ce dossier comparatif le Xserve, car sa vocation première est de faire office de serveur dans une baie et non pas de machine sur ou sous le bureau de l’un/une d’entre vous.
La gamme iMac G4
La seconde révolution qui touche le concept du tout-en-un est incarné par cette machine doté d’un design original et présentant un processeur G4 comme centre nerveux. Voilà un Macintosh qui sait tout faire, qui présente toutes les caractéristiques du futur pour permettre de pérenniser son achat et qui possède un assez bon rapport qualité-prix. Son écran plat est doté d’une diagonale de 15 pouces (équivalent à un 17 pouces cathodique) ou bien de 17 pouces (qui offre la surface d’un moniteur 19 pouces de type CRT). La luminosité est excellente, mais elle n’est pas aussi bonne que sur la gamme des moniteurs plats vendus par Apple . La grande force de ce Macintosh est incarnée par la fonctionnalité de son écran monté sur le bras articulé qui fait flotter ce panneau lumineux au gré de vos envies et qui peut même tourner sur 360°. Côté technique vous disposerez de disques durs de 40 à 80 Go en fonction du modèle acheté, et d’un processeur G4 cadencé à 700 MHz à 800 MHz. C’est le moteur minimal pour emprunter les voies Unixiennes. Côté ouverture vers le monde extérieur, ce Mac est doté de 3 ports USB 1.1 (et de 2 supplémentaires sur son clavier) et de deux ports Firewire, ce qui lui permet de se voir brancher toute une série de périphériques. Cet iMac n’est plus le modèle “fermé” des débuts et il joue la pluralité en termes d’équipements et d’activités offertes à son possesseur. Cependant vous serez toujours limités par la carte graphique lorsque certains jeux vidéos à venir seront encore plus gourmands en terme de puissance. Remplacer cette carte graphique ne sera pas possible[[Du moins pas sans bidouille matérielle.]], il faudra changer d’ordinateur si le besoin est réellement fondé. De même que pour augmenter sa capacité de stockage, les solutions externes (disques durs) seront privilégiées, notamment celles basées sur la connexion firewire (pour le haut débit et la vidéo en particulier), réservant les ports USB au stockage de documents vu son faible taux de transfert. Doté d’un processeur G4, cet iMac est devenu une réelle alternative aux PowerMacintosh au format tour. Pour un prix inférieur au premier modèle tour, vous disposez d’une machine puissante et apte à tout faire dotée d’un écran plat. Pour preuve, Ormerry en possède un et je me pose la question à mon tour pour renouveler mon vieux G4/466 MHz…
La gamme eMac G4
Ce modèle fut introduit au départ pour le seul monde de l’éducation. Mais beaucoup de Macusers ont vu dans ce nouveau Mac, le sulfureux iMac 17 pouces tant attendu et jamais venu en son temps, sauf sur les sites de rumeurs. Apple n’a jamais voulu sortir cette déclinaison matérielle arguant que l’incorporation de ce type d’écran défigurerait le design originel de son bébé. Mais nous pouvons constater qu’il n’en est rien car l’eMac est bien né et il est désormais disponible pour tous, après n’avoir été réservé qu’aux seuls étudiants. La grosse différence avec l’iMac G4 à écran plat, c’est que ce Macintosh incorpore un écran cathodique d’une diagonale de 17 pouces en lieu et place de l’écran plat. Sinon, il ne diffère en rien techniquement car tous ces Macintosh proposent une de leur configuration dotée du lecteur SuperDrive (graveur de DVD-R/DVD-RW et DVD-S) et sont basés sur la même carte mère. Les fréquences processeurs sont identiques également, la vitesse de 800 MHz étant réservée aux seuls modèles haut de gamme. Mais la cuvée 2002 présente une différence notable avec les précédentes : elle permet aux utilisateurs d’acquérir un Macintosh doté du processeur G4 à un tarif intéressant par rapport aux anciennes configurations qui ne proposaient qu’un valeureux G3 en fin de vie. Si un écran plat n’est pas une priorité pour vous et que seul compte le critère économique, ce Macintosh est fait pour vous. À l’instar de son grand frère avec bras articulé, il peut tout faire.
L’iBook G3, le fleuron nomade à bas prix
Apple nous a surpris avec cette machine. Un ordinateur nomade léger, solide, racé et qui permet de travailler confortablement si l’on a pris la précaution de le doter de 512 Mo de mémoire vive au minimum. Cette remarque est valable pour tout Mac qui veut se frotter aux pattes de Jaguar sans pester contre une réelle lenteur d’exécution du système (moins vraie depuis la version 10.2.2). Mais la grande force de ce Macintosh nomade réside dans son prix qui se situe sous la barre des 1300 euros concernant le premier modèle. L’iBook est doté d’un écran 12,1 pouces (c’est un peu petit, il faudrait une diagonale de 13,3 pouces) mais qui affiche cependant une résolution de 1024*768, ce qui permet de travailler avec une bonne lisibilité tout de même. Cet ordinateur est le seul Macintosh qui propose encore comme processeur un Power PC G3, et c’est son point faible. Non pas que ce cœur de silicium soit trop dépassé, mais il n’intègre pas les instructions Altivec et n’est pas optimisé pour Mac OS X. Or ce système d’exploitation est le seul OS développé de la firme de Cupertino, aujourd’hui. Avant d’acheter ce Macintosh mobile, je pense que j’attendrais que le processeur G4 soit devenu un standard pour la gamme. Car son écran, son disque dur (le même que pour le PowerBook G4 tournant à 4200 trs/mn, c’est pour dire…) et sa carte graphique n’ont rien à envier à son grand frère professionnel. Un processeur G4 pour un prix identique, voir moins onéreux, et un écran 13,3 pouces en feront le meilleur ordinateur portable de la firme de Cupertino. Mais Apple ne veut pas phagocyter ses ventes de PowerBook, donc n’espérons pas ce genre de mise à niveau rapidement. J’attendrais pour acheter un iBook.
Le PowerBook G4 à 1 GHz
Quelle machine! Cet ordinateur portable de la gamme professionnelle permet aujourd’hui de se passer d’un PowerMacintosh G4 au format tour sans aucun scrupule. La récente mise à jour a porté ses fréquences processeurs jusqu’à 1 GHz, offrant pour le modèle d’entrée de gamme une vitesse de 867 MHz. Les machines ne sont pas bi-processeurs mais elles en ont dans le ventre grâce à l’adoption de mémoire cache L2 (256 Ko) et L3 (1 Mo). Le PowerBook reste cependant pénalisé par l’intégration d’un disque dur lent, à 4200 trs/mn. Apple joue encore la carte de la mesquinerie en refusant d’intégrer un disque dur tournant à 5400 trs/mn (un minimum pour ce genre de Macintosh onéreux). De même, la quantité de mémoire intégrée n’est pas assez importante au vu de Mac OS X et du prix de ses ordinateurs. Toutefois, les prix ont aussi terriblement chuté dans cette catégorie de Macintosh, avec plus de 1000 euros pour le modèle haut de gamme. Une carte vidéo puissante signée ATI et embarquant 64 Mo de mémoire vidéo ! De quoi jouer à Quake 3 ou Soldier of Fortune II sans aucun problème. Un lecteur SuperDrive (pour graver les DVD) vient compléter la panoplie parfaite du nomade frappé d’une Pomme. En conclusion, voilà au moins un Macintosh pour qui l’on ne doit même plus se poser de questions quant à son achat : vous possédez la somme nécessaire pour acquérir le TiBook G4 ? et bien foncez !
Les PowerMacintosh G4, une gamme congelée
Depuis deux ans, Apple a visiblement des problèmes avec son compagnon d’infortune, le fondeur Motorola. Ce dernier a quelques difficultés pour approvisionner et/ou monter -de façon significative- ses puces G4 en puissance brute afin de rivaliser avec le monde Wintel. Bien évidemment, la puissance ne se mesure pas de la même façon entre un processeur RISC (monde Mac) et un processeur CISC (monde PC). Mais quoi qu’il en soit, nous sommes à la traîne, n’en déplaise à Steve Jobs. Cette gamme est comme “congelée” depuis de longs mois malgré les multiples astuces marketing de la part de la Pomme : gamme bi-processeurs, design remanié, augmentation par paliers de 200 MHz, théorie du mythe du mégahertz… Cette gamme est donc destinée comme à l’accoutumée aux professionnels ou utilisateurs avertis ayant de gros besoin de puissance pour une productivité accrue. Les quatre ports PCI pour vos cartes d’extensions, le nouveau standard de la mémoire DDR, des disques durs véloces et une carte vidéo performante. Cette gamme voit ses ventes s’effondrer tout doucement, mais sûrement depuis de longs mois, forcément. Et c’est bien le problème pour Apple car ses niches acquises depuis de longues années hésitent à renouveler leur matériel et même rechignent à passer sous MacOS X : une
migration vécue comme un cauchemar pour certains, d’un coût prohibitif et non justifié ou bien bloquée par l’absence d’une version logicielle sous X (Xpress par exemple). Mais pourquoi acheter un PowerMacintosh G4 bi-processeurs? Honnêtement il n’est pas toujours justifié d’acquérir la dernière génération de machines en fonction de son ou ses utilisations. Beaucoup de G4s d’ancienne génération (dotée d’un bus cadencé à 100 ou 133 MHz) sont encore utilisés pour différents travaux en PAO; et même dans le domaine de la vidéo! Ces utilisateurs attendent impatiemment (comme nous tous d’ailleurs) un vrai changement matériel dans ces tours frappées d’une Pomme, pour renouveler éventuellement leur parc informatique. Nous pouvons dire que cette gamme d’ordinateurs est très intéressante pour ses possibilités d’extension multiples: disques durs, cartes vidéos, mémoire, différentes cartes au format PCI pour de l’acquisition vidéo analogique ou d’autres travaux professionnels. Mais le PowerMacintosh reste un ordinateur possédant un rapport qualité-prix assez mauvais en comparaison de l’ensemble de ses petits frères d’aujourd’hui, surtout qu’il est vendu sans écran. Bien évidemment, si vous n’avez aucun problème de trésorerie et que vous avez besoin de ce type de machine, vous n’avez pas à réfléchir quant à cet achat. Mais ne vaudrait-il pas mieux acheter un iMacG4 doté du lecteur SuperDrive, d’un écran plat de 17 pouces et un iBook pour ses déplacements, pour un budget avoisinant la tour et son écran ? Cela se discute fortement. Je sais que personnellement je n’achèterai pas ce genre de machine qui possède la plus mauvais rapport qualité-prix. Cet état de fait devrait changer lorsqu’une « vraie » révision de la gamme PowerMacintosh sera introduite. Un processeur « G5 » (comprendre par là : réellement plus puissant), une architecture complètement différente et innovante, une quantité de mémoire importante, des disques durs plus gros et surtout des prix revus à la baisse. Voilà ce qu’attendent des milliers de Macusers professionnels, et certains particuliers ayant de gros besoins numériques. Car la gamme actuelle reste trop onéreuse pour ce qu’elle apporte, et il est dommage qu’Apple ne réagisse pas plus vite comme elle vient de la faire sur ses gammes nomades.
Le marché de l’occasion?
Le monde du Macintosh est un monde relativement cher lorsque l’on désire acquérir certaines machines neuves. Mais le pendant immédiat de cet état de fait, c’est que le monde de l’occasion est un monde vivant et rempli de bonnes affaires. Car nos Macintosh se revendent très bien pour peu que leurs propriétaires aient été soigneux. Ils se conservent bien et permettent à beaucoup d’entre nous de s’équiper de machines relativement récentes pour une somme avoisinant de 20 à 40% du prix du neuf pour les modèles précédents dans certains cas. En comparaison avec le monde PC, nos Mac perdent beaucoup moins que les machines Wintel. Comme quoi le Mac est un ordinateur possédant plein d’avantages. Des Apple Centers (ou non) spécialisés dans ce domaine sont légions dans toutes la France et permettent d’avoir 3 mois de garantie. Certains Apple Centers proposent même 6 mois de garantie sur leurs produits. Il y a aussi les petites annonces de MacPlus.org, et de bien d’autres sites dédiés à la Pomme sur le réseau, pour vous permettre de trouver la perle rare[[Nous pourrions envisager de ré-ouvrir une page de comparaison de prix par modèles suivant les revendeurs, si cela vous tente, comme à nos débuts.]]. La presse papier dédiée au Mac présente aussi une section de l’occasion des particuliers. Si vous n’êtes pas pressé, le monde de l’occasion est un monde intéressant pour qui recherche une machine particulière ou bien un Macintosh relativement récent à un prix attractif. Il faut être patient et ne pas hésiter à se déplacer chaque week-end en fonction des arrivages (quasiment quotidiens pour les centres à Paris). La perle rare est toujours là pour qui le désire…
Un point sur les rumeurs pour janvier…
Le 6 janvier de cette nouvelle année, Steve Jobs ouvrira le bal du Macworld de San Fransisco par sa keynote traditionnelle. Il se pourrait bien que de nouveaux produits soient annoncés, notamment un remaniement conséquent (attendu depuis plus d’un an tout de même!!!) de la gamme PowerMacintosh. Toujours point de G5 issu des usines de Motorola ni d’un hypothétique Power4 d’IBM[[NLDR: les plus optimistes l’espèrent pour l’an prochain.]] à placer au coeur de la nouvelle gamme; mais des PowerPC G4 plus puissants toutefois devraient arriver dans la hotte du Père Jobs. Cependant cette mise à jour de la gamme n’est pas attendue par tous, certains pensants même que seules les iApp connaîtraient un ravalement de façade. La gamme des iMac & eMac G4 devrait connaître aussi une mise à jour mineure de leurs composants. Quoi qu’il en soit dans moins de trois jours, attendez de voir ce qui peut sortir du chapeau de Steve avant de faire un gros chèque chez votre revendeur.
Conclusion personnelle
Nous venons de passer en revue les différentes possibilités matérielles qui s’offrent à vous. Vous constaterez que les offres matérielles sont légions : des machines neuves, d’occasion, nomades ou bien de bureau. Apple offre à ses adeptes de quoi répondre à leurs besoins (hors la gamme PowerMacintosh G4 « congelée » pour le moment) avec des machines possédant un assez bon rapport-qualité prix dans leur ensemble. Si je possédais le budget nécessaire, j’irais commander le PowerBook G4 cadencé à 1 GHz, doté du lecteur SuperDrive. Cette machine fait office de PowerMacintosh de bureau et permet de partir en déplacement avec un ordinateur nomade performant et polyvalent. Pourquoi s’embêter avec un boîtier nacré lorsque l’on peut avoir un petit « rectangle » de moins de 2,6 kg partout avec soi ?
Sinon, je m’orienterais vers un iMac G4 à écran plat (version 17 pouces) mais sans le lecteur SuperDrive. Je préfèrerais attendre de l’acheter en version firewire lorsque les prix auront encore baissé vers la fin 2003. Ce Macintosh me permettra de travailler confortablement et d’assumer toutes tâches sans aucun problème. C’est en tout cas mon choix de Macuser, même si le PowerMac G5 arrive rapidement dans nos boutiques favorites.
Je vous souhaite une « bananée » 2003 !