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Prospective

Les Majors au rapport

Les majors sont à côté de la plaque, à en croire l’étude que Jupiter Media Metrix entend développer lors de son Forum Plug’in, consacrée à l’avenir de la musique en ligne. Produits discutables, manque de réactivité, faux procès aux pirates qui se révèlent consommateurs, l’institut espère peut-être créer les conditions d’un électrochoc salutaire qui tempère les diagnostics pessimistes et réveille les initiatives.

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Les majors sont à côté de la plaque, à en croire l’étude que Jupiter Media Metrix entend développer lors de son Forum Plug’in, consacrée à l’avenir de la musique en ligne. Produits discutables, manque de réactivité, faux procès aux pirates qui se révèlent consommateurs, l’institut espère peut-être créer les conditions d’un électrochoc salutaire qui tempère les diagnostics pessimistes et réveille les initiatives.


La première communication note que les pratiques visant à interdire la reproductibilité des CD, DVD, ou autres, entrent en contradiction avec le Audio Home Recording Act de 1992 (AHRA). Selon celui-ci, les détenteurs de copyrights ne peuvent empêcher de faire une copie numérique de première génération d’un album sur un média compatible pour lequel des droits ont été acquittés à cet effet. Rappelons que le projet d’une telle taxe semble devoir s’appliquer bientôt aux supports tels que les disques durs, ce qui alourdirait considérablement la facture des appareils qui en sont équipés. Mais ce qui apparaît comme l’argument fer-de-lance contre cette tentative de contrôle absolu de la part des majors risque d’être relayé par ce que révèle un rapport de Jupiter MM intitulé « Partage de fichiers : pour préserver la valeur du marché, regarder plus loin que les évidents boucs émissaires ». Je tente ci-après de vous en traduire un passage.

« L’usage actif de contenu musical en ligne est l’un des meilleurs indicateurs d’une augmentation de la consommation marchande. De fait, les analystes de Jupiter ont découvert que les habitués du partage de fichiers sont 75 % plus enclins que l’utilisateur moyen de musique en ligne à augmenter leurs budgets consacrés à la musique. Cependant, les consommateurs équipés pour le partage de fichiers, la gravure et le haut-débit sont 95% plus portés à acheter de la musique que le fan de musique en ligne type. »

Au-delà de ce constat sans appel, les auteurs portent sur les raisons du relatif échec des tentatives commerciales de musique en ligne un regard critique empreint d’un salutaire bon sens. Ils suggèrent ainsi que l’intérêt des acheteurs potentiels a été bien mal compris et pris en compte, et en particulier ce désir de partage, donc de portabilité. Ils alertent enfin les professionnels du marché sur l’urgence à prendre des mesures pour préparer leur avenir, plutôt que de montrer du doigt les prétendus uniques responsables de la crise qu’ils traversent.

« Les vendeurs de musique devraient consacrer leurs ressources limitées au marketing et à la distribution en ligne – plutôt que d’éradiquer la menace fantôme du partage de fichiers, s’ils souhaitent vraiment arrêter l’hémorragie et reprendre l’avantage sur le marché musical ».

Quels seront les modèles honorables, viables de la vente en ligne ? Voilà la question que deva se poser le milieu musical dans son ensemble. À l’heure où les intermédiaires jusqu’ici incontournables et tout-puissants constatent avec horreur que l’on pourrait (peut-être) faire sans eux, il leur faudra bien accepter les termes de nouvelles règles du jeu, plus équilibrées, entre les artistes, le public, et eux-mêmes.

Nous reviendrons bien sûr sur l’actualité de cette conférence et les réactions qu’elle ne devrait pas manquer de susciter, mais tentons auparavant de comprendre certaines des raisons qui pourraient pousser un consommateur “d’en bas”, néanmoins éclairé, à ne pas se soucier du sort de ces imposantes sociétés autant que de celui des artistes.

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