We want a… ssssshrââwberry !
J’avais commencé il y a quelques mois une série d’articles sur les péripéties, déboires et autres nécessités auxquels est confronté un administrateur MacOS X dans son milieu professionnel. A l’époque, Mac OS X Server 10.x n’était pas encore sorti, et les quelques éléments qu’il m’avait été donné de voir me permettaient d’envisager une conclusion heureuse à ladite série. Une conclusion dans laquelle je pourrai faire, sonnez clairons, résonnez trompettes, l’apologie d’un système parvenu à maturité, ayant bien compris ses objectifs et su répondre aux contraintes de son milieu. Et en effet, en comparant le portage à la hache que représentent les versions 1.x de Mac OS X Server à celui bien plus mature des versions 10.x (que l’on appelait, à l’époque, 2, forcément…), l’espoir était plus que permis : un Samba de base (adieu AFP), une gestion du LDAP (au revoir NetInfo), QuickTime Streaming Server administrable facilement (bonjour la bande passante), des interfaces d’administration pratiques, des outils de développements récents et l’espoir de mises à jour régulières puisque suivant de peu celles de la version client… une panacée, en somme.
Un système à la hauteur
Eh bien chers lecteurs, je vais vous décevoir, je ne suis pas loin de garder à peu près le même avis ! Evidemment on pourrait reprocher à Apple d’avoir verrouillé des portes “qui n’auraient pas dû l’être“, en subordonnant par exemple les mises à jour des programmes Open Source inclus au bon vouloir de Cupertino [[Vous avez bien sûr la possibilité de faire vous-mêmes les mises à jour, mais suivant les programmes cela peut s’avérer risqué]]. Mais après tout, en vertu de quoi exactement n’auraient-elles pas du l’être ? Reproche-t-on à Sun de blinder Solaris ? Mac OS X a des morceaux de code libre, mais ça n’est pas un système libre comme peut l’être freeBSD, il est donc légitime de n’avoir pas autant de marge de manoeuvre quant aux manipulations que l’on peut effectuer avec, ou en son sein. Apple a modifié quelque peu l’architecture du système, c’est un fait, mais là encore c’est son droit le plus strict, et cela répond d’ailleurs souvent à une logique valable. Ainsi donc le système d’exploitation serveur de Cupertino n’est ni plus ni moins discutable qu’un autre système propriétaire de sa catégorie. FreeBSD sera toujours moins cher, car moins cher que gratuit c’est toujours très compétitif, mais le temps de gestion risque d’être plus dispendieux (encore que…). Nous en arrivons dès lors à des considérations économiques qui ne dépendent malheureusement plus de compétences ni de savoir-faires, mais d’impératifs conjoncturels.
Les temps modernes
Ainsi donc, je m’apprêtais à entamer la seconde partie de la série, consacrée, elle, à l’autre aspect non négligeable d’une solution serveur : les machines. J’ai longtemps hésité à vous présenter ici les photos de serveurs Mac en production dans des baies de salle blanche. Une image vaut parfois mille mots et cela m’aurait permi de trancher pas mal dans cet article. Déjà à l’époque où j’entamais cette série, je pestais en silence [[Les autres admins se chargeaient d’exprimer mes sentiments à haute voix, accompagnant leurs remarques perfides de rires tonitruants et moqueurs – je les hais !]] contre Apple et ses #@! de machines serveurs. Inadaptées, mal conçues, non rackables, surdimensionnées par certains côtes et sous-équipées par d’autres. Rien pour plaire, donc. La conclusion toute prête était qu’Apple n’avait aucune idée de ce que doit être un serveur. Pourquoi faire un système relativement performant s’il n’est pas soutenu par un matériel au moins équivalent en qualité ? Je n’ai toujours pas la réponse… et ma conclusion de l’époque semble toujours d’actualité. On a beau s’habituer aux paradoxes de Cupertino, cela fait toujours mal au coeur d’avoir une position indéfendable. Tels les chevaliers-qui-disent-Ni [[Monthy Python, Holy Graal]], les admins Mac veulent un jardinet où cultiver le fruit de leur labeur quotidien.
Car enfin, arrêtons-nous un instant sur les configurations qualifiées, abusivement, de serveur :
Rapide | Plus rapide | Ultime |
PowerPC G4 à 933 MHz | Double PowerPC G4 à 1 GHz | Double PowerPC G4 à 1 GHz |
256 Ko de cache N2 | 2×256 Ko N2 & 2×2 Mo N3 | 2×256 Ko N2 & 2×2 Mo N3 |
256 Mo de SDRAM | 512 Mo de SDRAM | 1 Go de SDRAM |
Ultra ATA de 80 Go | Ultra ATA de 80 Go | Ultra160 SCSI double canal 72 Go |
Carte SCSI optionnelle | Carte SCSI optionnelle | Carte SCSI double canal |
Graveur CD-RW | Graveur CD-RW | Graveur CD-RW |
ATI RADEON 7500 double | ATI RADEON 7500 double | ATI RADEON 7500 double |
Ethernet Gigabit | Ethernet Gigabit | Ethernet Gigabit |
3.299,00 € | 3.899,00 € | 5.499,00 € |
– http://www.marathoncomputer.com/ ]]. De son côté, la société Terran Soft possède des solutions plus qu’honorables, remédiant quelque peu aux manquements d’Apple en proposant avec sa gamme GVS 9000 des biprocesseurs G4 1GHz rackables, mais tant qu’elle restera tributaire des configurations de Cupertino qu’il lui faut bien acheter avant de les mettre en rack, on ne pourra en attendre de miracles [[Pour plus d’informations, voir par ici :
– http://www.terrasoftsolutions.com/
]].
de : staff teknik
à : directionYo, voici ce qui pourrait être la prochaine machine serveur :
– Carte mère : ASUS CUV4X-DLS (pour les curieux, http://www.asus.com/)
– Processeur : PIII 866 MHz x2 (bipro quoi)
– Mémoire : SRAM PC 133 512 Mo x4 (2 Go donc)
-Disque : IBM 36 Go, UW, 10 000 rpm
– Carte graphique : merdique, une Mentor SIS 8 Mo
– Ventilos énormes et radiateur CPU en sus.Soit donc pour faire court, un bipro 2×866 avec 2 Go de SDRAM et un
disque SCSI3 de 36 Go, le tout dans un rack 4U qui rentre bien dans une
baie, et qu’on doit même pouvoir entrer dans 2U, sous freeBSD, et pour moins de 20 KF ttc.En face, si je prends une config approchante, nous avons un
PowerMacintosh G4 bipro 2×800, avec 1,5 Go de SDRAM (avec certes une
cache niveau 3 mais bon), un disque Ultra160 36 Go, un ethernet Gigabit
(ok, mais de toute facon le routeur dépasse pas les 100Mbps), avec un
graveur de CD, le tout dans un truc design mais qu’il faut se faire chier
a virer pour installer dans une baie, entre 5 et 6U, sous OS X Server, et
pour… 42.237,07 FF, hors-taxes.
Dixit. Ainsi donc, si Apple veut effectivement ne serait-ce que soutenir la présence de serveurs au sein d’entreprises, il lui faut impérativement adapter ses solutions matérielles pour les mettre au moins au niveau de ses solutions logicielles, faute de quoi nous serions en droit de nous interroger sur la pertinence de la poursuite desdistes solutions logicielles…
Here’s the shruberry !
Voici donc quelques exemples de solutions matérielles adaptées aux contraintes du métier que pourrait proposer Apple :
Rapide | Plus rapide | Ultime |
PowerPC G4 à 933 MHz | Double PowerPC G4 à 1 GHz | Double PowerPC G4 à 1 GHz |
256 Ko N2 | 2×256 Ko N2 & 2×2 Mo N3 | 2×256 Ko N2 & 2×2 Mo N3 |
512 Mo de SDRAM | 1 Go de SDRAM | 1 Go de SDRAM |
Ultra ATA 80 Go | Ultra160 SCSI double canal 36 Go | 2xUltra160 SCSI double canal 72 Go |
Carte SCSI optionnelle | Carte SCSI double canal | Carte SCSI double canal |
Graveur CD-RW | Graveur CD-RW | Graveur CD-RW |
ATI 128 | ATI 128 | ATI 128 |
1 slot PCI | 1 slot PCI | 4 slots PCI |
Ethernet Gigabit | Ethernet Gigabit | Ethernet Gigabit |
rack 2U | rack 2U | rack 4U |