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Divers

La lettre et l’esprit…

Boro

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Tel aurait pu être le titre de l’entrefilet du Gardian, seulement voilà : titrer “Les emails font peser une menace sur le Q.I.” est nettement plus vendeur…

A la base, se trouve une recherche clinique menée par une équipe de psychiatres de l’Université britannique de King’s College à Londres. Celle-ci a ainsi mis en évidence des troubles de l’attention et de la somnolence à des niveaux conséquents, lorsque les sujets étaient exposés à des distractions constantes consécutives aux courriels, SMS et autres coups de fil.
L’étude conduite sur 1 100 personnes conclut à une baisse significative de l’efficience intellectuelle et de la productivité, imputables à des difficultés de concentration, dans une proportion significative puisque – semble-t-il – de l’ordre de 10 points de Q.I., soit davantage que des usagers du cannabis ou l’équivalent d’une nuit sans sommeil.

L’article – sinon l’étude – posent un certain nombre de questions… en particulier sur la façon dont cette dernière a été menée. Une épreuve de Q.I. est en effet un exercice tout à fait standardisé, supposé mesurer un facteur d’intelligence globale par la mesure des performances du sujet à un certain nombre d’épreuves. Les tests de Q.I. – du moins ceux qui sont sérieux – nécessitent donc un environnement calme pour la passation, et une motivation et une forme physique de la même manière que pour une épreuve sportive.

Si l’attention des sujets a constamment été distraite par des sollicitations diverses, rien d’étonnant à ce que leurs résultats en aient pâti. S’ils ont testés au calme une population surmenée par des stimuli et des tâches sollicitant en permanence un niveau de vigilance élevée, rien d’étonnant à ce que celle-ci présente des signes mesurables d’épuisement. Quant à la toujours très vendeuse addiction – prononcez dépendance – cette fois-ci au mail, constatée chez certains sujets, son origine peut tout aussi bien se trouver dans l’adaptation à la réponse hormonale induite par “l’effet de stress”.

Moins de stimuli, moins d’hormones et sensation de manque, rien que de bien connu… mais nettement moins vendeur. Les chercheurs recommandent de bien délimiter moments de travail et moments off, en ménageant des périodes de pause bien claires, et d’éviter bien entendu de consulter ses mails en dehors du bureau ou pendant les vacances. De quoi parlions-nous déjà? :langue