Les foudres d’Apple sur 3 étudiants
Apple a décidé de maintenir la pression judiciaire en cette toute fin d’année 2004. Après avoir lancé des poursuites à propos de fuites sur des produits non sortis, c’est au tour de la branche logicielle de Cupertino de lancer des poursuites, contre trois étudiants qui auraient rendu public des bêtas de Tiger.
Selon la boîte à Steve, les développeurs membres de l’Apple Developer Connection auraient rendus disponible les 30 octobre et 8 décembre les version bêtas 8A294 et 81294 sur le réseau BitTorrent. Apple affirme qu’au moins 2500 copies auraient été téléchargées grâce à ces seules personnes.
Selon The Mac Observer en pointe sur l’actualité judiciaire d’Apple ces jours ci, ces poursuites sont destinées à faire stopper d’éventuelles nouvelles fuites et demander de possibles compensations financières. On retrouve dans la plainte d’Apple le désormais traditionnel couplet sur le secret qui doit nécessairement entourer la sortie des produits Apple.
Neilime
Nul ne contestera que c’est dans l’innovation, et même la rupture souvent par rapport à ce qui existe par ailleurs, que réside la marque de fabrique d’Apple, en même temps que son existence.
A Cupertino on avait depuis quelques temps rappelé que les versions beta de ses programmes, et en l’occurrence Tiger étaient réservés aux programmeurs inscrits à l’Apple Developper Connection, lesquels doivent signer à cette occasion un Accord de Non Divulgation.
Le fait que des poursuites soient engagées, dans ce cas comme dans le cas de l’astéroid, montre sinon un changement d’attitude, du moins une volonté de marquer un coup d’arrêt dans les “fuites” qui émaillent régulièrement les différents sites consacrés au Mac. Ce ne sont plus tant leur existence que leur proportion qui semble ici en cause : c’est le fait d’avoir utilisé le réseau BitTorrent pour diffuser sa copie de la build 8A294 à 2 500 exemplaires, et surtout de s’être vanté sur le forum Torrent de le faire avant même de l’installer sur sa machine qui est surtout mis en avant dans la partie de la plainte qui fait référence à Doug Steigerwald. Les deux autres étudiants poursuivis par Apple, bien que eux-aussi membres de l’ADC, le sont pour avoir diffusé à leur tour la copie de de D; Steigerwald : pour endiguer les fuites précédentes, les versions d’évaluation du système se sont vues dotées d’une clé d’activation unique, identifiant chaque développeur.
Apple est désormais sous le feu des projecteurs, et sûrement pris beaucoup-beaucoup plus au sérieux par ses concurrents avec le beau succès que promet d’être l’iMac G5. Redmond en train “sécher” péniblement sur la copie de son nouvel OS pourrait être tenté de regarder un peu par dessus son épaule pour voir comment s’y est pris son voisin de Cupertino.
Ce n’est pas tant la façon dont les ingénieurs d’Apple s’y sont pris qui est importante, que la façon d’arriver au même résultat de façon différente le plus rapidement possible : le “reverse engeneering” peut en effet prendre un temps important, surtout sur des avancées majeures. Pendant ce temps l’innovateur dispose d’un avantage majeur, en terme de concurrence, de légitimité… et de moyens dégagés pour travailler sur autre chose…
C’est dans ce sens qu’il faut sûrement chercher l’explication à ce type de recours judiciaire, somme-toute assez inhabituel à Cupertino, avec les dégâts en terme d’image qu’il implique zauprès de l’aficiòn de la firme. Le comble est qu’il se produise justement à propos d’un système d’exploitation qui avait été présenté en juin dernier à la Conférence des développeurs sous le provocateur “Redmond, start your photocopiers…“.
boro.